Selknam
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Pour les articles homonymes, voir Selknam (homonymie), Ona et Onas.
Les Selknam, aussi appelés Selk'nam, Shelknam ou Onas, forment un petit peuple amérindien disparu depuis le milieu du XXe siècle. Ces chasseurs nomades habitaient la grande île de la Terre de Feu. Le nom d’« Onas » s'applique aussi aux mánekenks ou hausch, étroitement apparentés aux Selknam et également disparus.
La langue ona ou selknam était une langue amérindienne, andine méridionale qui se parlait en Patagonie. On la classifie aussi dans le groupe chon de la famille « mosetén-chonán » du tronc des langues « macro-pano ». C'était le rameau le plus austral du tehuelche et on le parlait en Terre de Feu, et en Patagonie argentine et chilienne.
Un dictionnaire selknam-français a été établi en 1898 par Emil Racoviță, naturaliste de l'expédition antarctique Belgica[1].
Lors de leur arrivée, en 1520, les Espagnols rencontrèrent les Selknam au nord-est de la grande île de la Terre de Feu. Ce peuple était un rameau des « patagons » ou « Tehuelches » qui avaient pénétré dans l'île depuis le XIVe siècle, forçant ainsi les Yagans (ou yamanas) et les Kawéskar (ou Alakalufs) à se déplacer vers les côtes méridionales et occidentales.
Ils étaient chasseurs et cueilleurs et vivaient principalement du guanaco qu'ils chassaient avec de petits arcs et des flèches à pointe en pierre. En plus du guanaco, ils s'alimentaient de divers autres animaux : pinnipèdes, manchots, cétacés, mollusques, crustacés et cormorans. Ils consommaient aussi en abondance un champignon parasite du Nothofagus, le Cyttaria.
À partir de 1880, les estancieros ou propriétaires terriens d'estancia (ferme d'élevage), principalement d'origine britannique, commencèrent la colonisation des terres des Selknam. Celles-ci, qui étaient un espace libre pour ces chasseurs nomades, furent en grande partie clôturées par le développement de l'élevage des ovins. Beaucoup de Selknam brisèrent ces nouvelles clôtures afin de continuer à chasser librement pour se nourrir[2]. Ils tuèrent des moutons importés, qu'ils appelèrent les « guanacos blancs ». Bénéficiant de la passivité, si ce n'est de la complicité des gouvernements chilien et argentin, des éleveurs firent de la réaction des indigènes un prétexte pour s'organiser en milices ou recruter des tueurs à gage, afin de les chasser et les assassiner. Inférieurs en nombre, disposant seulement d'arcs et de couteaux, ces Amérindiens se défendaient malgré tout ; des colons se concertèrent alors et projetèrent l'extermination des hommes et la déportation dans des réserves d'une partie des femmes et des enfants selknam.
Il existe des photos, bien ou mal légendées Exposition Universelle de Paris, 1898, dans ou hors d'un zoo humain. Certaines photos ont été prises dans des villes occidentales[3],[4].
En 1905, il ne restait plus que 500 Selknam sur une population estimée à 4 000 en 1880. Quelques-uns furent pris en charge et survécurent auprès de missions salésiennes de Terre de Feu, où ils furent sujets à des épidémies à la suite de maladies contractées auprès des colons. Parmi les derniers Selknam, Ángela Loij est morte en 1974[5] ; Virginia Choquintel, une Ona vivant en banlieue de Buenos Aires, est décédée en 1999[6].
L'extermination des Selknam, longtemps ignorée ou occultée par l'histoire nationale, fut qualifiée de génocide en 2003 par une commission instituée par le gouvernement chilien, la « commission pour la vérité historique et un nouveau traitement des peuples indigènes », et des sénateurs chiliens proposèrent en 2007 de reconnaître officiellement le génocide[7],[8].
De religion monothéiste, ils croyaient en leur dieu nommé Temaukel, avec une croyance pour une vie après la mort. Ils avaient beaucoup de rituels mystiques, comme le fait de se peindre le corps.[réf. nécessaire]
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