Johannes Althusius
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Naissance | |
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Décès | |
Formation | Gymnasium Philippinum Marburg (en) (à partir de ) Université de Bâle (doctorat) (jusqu'en ) Université de Cologne ![]() |
Activités |
A travaillé pour | Arnoldinum (en) (- ![]() |
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Johannes Althusius (né en 1557 à Diedenshausen et mort le [1]) est un philosophe et théologien réformé — allemand, syndic municipal de la ville d'Emden de 1604 jusqu'à sa mort, ce qui lui permit de mettre ses idées en pratique en défendant, conformément à son idéal d'autonomie à la base, les libertés de la cité face aux appétits du comte de Frise[2].
Althusius est célèbre pour son ouvrage de 1603, Politica methodice digesta et exemplis sacris et profanis illustrata, cui in fine adjuncta est Oratio panegyrica de utilitate, necessitate et antiquitate scholarum (« La Politique, exposée de façon méthodique, et illustrée par des exemples sacrés et profanes... », édition révisée et augmentée en 1610 et en 1614). Les idées exprimées dans cet ouvrage font de lui le père du fédéralisme moderne et de la souveraineté populaire, qu'il s'est efforcé de concilier, dans sa multiplicité[3], avec le pouvoir du souverain.
Les théories fédéralistes d'Althusius ne sont pas tellement libérales ; elles mettent l'accent sur la liberté des groupes, plutôt que sur la liberté des individus [4].
De son côté, Frédéric Lordon souligne combien Althusius est un précurseur de la pensée libertaire quand il imagine comme organisation politique et sociale « une hiérarchie de regroupements emboîtés régis par un double principe d'autorité maximale et d'adhésion consentie au regroupement supérieur »[5].
Il est également l'auteur d'ouvrages juridiques dont le plus important est Dicaeologicae libri tres, totum et universum jus, quo utimur methodice complectentes,..., Francfort 1616.
Althusius, ne développera pas une méthode axiomatique visant à une appréhension universelle de la science, mais se conformera davantage à suggérer une tendance du droit à la scientificité[7]. Ses travaux demeureront imprégnés d’un caractère descriptif de réalités naturelles[8], tout en s’inscrivant systématiquement dans un prolongement de la logique ramusienne : la méthode formelle et la place de l’aristotélisme s’en trouve bouleversées[9], et la présentation du droit rompt avec la tradition des juristes afin de sacraliser un ordonnancement des concepts fondé sur la dichotomisation successive des termes en species distribuées par degré d’abstraction, et en membra, entendues comme éléments constituants des différentes notions.
En résulte une arborescence dissymétrique aux antipodes des schémas de raisonnement en deux parties, ou chaque ramification fait état d’un grand travail de précision associé à une relation de classement, et il ressort une propriété des notions au sein du travail de classification opéré par Althusius : elles sont transitives[10].
En raison de sa forte conceptualisation, la pérennité de la doctrine althusiusienne restera relativement lacunaire[11] et effacera l’encrage réaliste du droit au profit d’une galaxie d’essences, pourtant, son œuvre fera référence auprès de ses contemporains[12], à l’égard de l’efficacité induite par la naissance des proto-systèmes pour l’universalisation des concepts juridiques qu’elle autorise.
JL Clergerie, Le principe de subsidiarité, Ellipses 1997.