Johann Paul Kremer
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Parti politique | Parti national-socialiste des travailleurs allemands (à partir du ) |
Armes | Waffen-SS (à partir de ), Schutzstaffel |
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Johann Paul Kremer, né le à Stelberg et mort le (à 81 ans) à Münster, est un médecin allemand, professeur d'anatomie à l'université de Münster. Sous-officier de réserve de la Waffen-SS, il est affecté en tant que médecin remplaçant à Auschwitz-Birkenau à l'automne 1942, pour quelques semaines. Il y est impliqué dans les meurtres de masse dans les chambres à gaz ainsi que dans des exécutions médicales et punitives et y pratique des observations et des prélèvements sur des cobayes humains.
Il est jugé et condamné en Pologne en 1947 lors du premier procès d'Auschwitz, puis à nouveau en Allemagne en 1960. Il est l'un des témoins du procès de Francfort en 1964. Son journal intime de l'automne 1942 est une source historique notable sur les opérations de meurtre de masse dans les premières chambres à gaz du camp de Birkenau et plus largement sur le sort réservé aux Juifs d'Europe occidentale. Pour l'historiographie des années 2000, il est aussi un exemple des acteurs ordinaires de la Shoah.
Né dans une famille d'agriculteurs, Johann Paul Kremer fait ses études à Trèves, puis à l'université successivement à Heidelberg, Strasbourg et enfin Berlin. Docteur en philosophie en 1914 et en médecine en 1919, il exerce à Berlin avant de rejoindre l'université de Bonn en 1920. Il intègre l'institut d'anatomie de l'université de Münster en 1927. Il passe sa thèse d'habilitation en 1929 ; sa dissertation est consacrée à l'évolution musculaire sous l'effet de la famine (« Über die Veränderung des Muskelgewebes im Hungerzustand »)[1]. Il devient professeur associé d'anatomie à Münster en 1936[2].
En 1932, il est, selon ses propres dires, le premier enseignant de son université à adhérer au parti nazi[3]. Il entre dans la SS en 1934. Il accède au grade d'adjudant-chef (Hauptscharführer) dans la Waffen-SS en , année où il est versé dans la réserve[4]. Il effectue la même année sa formation militaire à l'hôpital SS de Dachau puis à Prague, sans être en contact avec les détenus[4].
Comme de nombreux anatomistes allemands, il entreprend dès les années 1920 des recherches sur l'hygiène raciale avant que ce thème ne soit politiquement avantageux[5]. Il fait parvenir en à la Revue de l'hérédité et de la constitution humaines (Zeitschrift für menschliche Vererbungs- und Konstitutionslehre) un article qu'il qualifie lui-même de « contribution remarquable à l'analyse de l'hérédité des mutilations traumatiques »[6]. L'absurdité de sa théorie de l'acquisition de caractères héréditaires à la suite de mutilations et ses contradictions avec les thèses officielles entraînent l'échec de sa candidature à la chaire de biologie héréditaire de l'Institut d'anatomie de Münster ; il en conçoit une vive amertume qui s'exprime dans son journal intime[7]. Robert Jay Lifton et Amy Hackett y voient un exemple particulièrement intéressant des limites que même le nazisme pouvait reconnaître en matière de recherche sur l'hérédité et les théories raciales[8].
Après avoir été brièvement affecté en à l'hôpital SS de Prague, il est envoyé à Auschwitz où il séjourne un peu moins de trois mois, du au [9] ; il y remplace Bruno Kitt (de), un autre médecin en congé pour maladie[10]. Il n'occupe dans la hiérarchie médicale d'Auschwitz qu'un poste subalterne[11] sous l'autorité d'Eduard Wirths. Il est le médecin le plus âgé (59 ans) qui ait été présent à Auschwitz : il est d'une autre génération que ses collègues, mais cela ne paraît pas entraîner de différence significative dans son comportement[12].
Il profite des « possibilités exceptionnelles » offertes par le camp de concentration pour effectuer des recherches sur les effets de la dénutrition, dans la lignée de sa thèse d'habilitation ; Henry Friedlander souligne qu'il est à cet égard particulièrement représentatif d'une attitude largement répandue parmi les médecins des camps[13], ce qui rejoint le constat de Raul Hilberg selon lequel « il suffisait que quelqu'un voie la possibilité d'utiliser des détenus comme cobayes pour tester un sérum, vérifier une hypothèse ou résoudre quelque autre problème pour que soit lancée une série d'expériences[14] ». À titre de recherches personnelles et grâce à l'autorisation du médecin-chef du camp, Eduard Wirths, de prélever des « matériaux frais » (lebensfrisches Material)[15], il entreprend d'étudier les effets de la faim sur l'organisme en usant des « Muselmänner », les détenus réduits à la dernière extrémité et à l'état de cachexie avancée[16], comme d'autant de cobayes humains ; prévenu selon son propre témoignage « au moment où [le détenu en question] allait être condamné à être tué par une injection de phénol[17] », Kremer l'interroge sur les symptômes, assiste personnellement à l'exécution et pratique des prélèvements d'organes sur le corps[18] en vue d'études ultérieures une fois de retour à Münster[8]. Maxime Steinberg constate qu'« à l'époque, le journal du médecin SS n'apercevait rien de répréhensible dans ces meurtres répétés. Tel un protocole clinique, il actait sans sourciller les prélèvements du jour[19] ».
Il remplace Friedrich Entress lors de la « sélection » des malades au bloc médical 28[20] ; il décide à ce titre des exécutions par injection de phénol de ceux jugés trop faibles pour survivre[21]. Anna Pawelczynska constate lors de son étude de la violence au camp d'Auschwitz que « les ordres régulièrement répétés des responsables du camp de vider l'hôpital via la sélection pour la chambre à gaz créait une situation objective où la mort, pour un nombre prédéterminé de prisonniers, était inévitable. C'est dans les baraques médicales que le système de terreur du camp prenait sa forme la plus brutale : le privilège ambigu d'un répit dans la terreur quotidienne y avait été transformé en une mort immédiate et expéditive[22]. »
Il est également impliqué dans l'exécution de six femmes par injection, commise par l'infirmier Josef Klehr dans le bloc 20, celui des malades contagieux, après une insurrection supposée au camp de Budy[23].
Il est chargé du constat de décès lors des exécutions par balle de 19 détenus polonais décidés par la Gestapo[24]. Maxime Steinberg relève la froideur des mentions de ces exécutions dans le journal de Kremer, qui contraste avec l'émotion qui transparait en revanche de quelques-uns des commentaires écrits à propos des gazages : « Plus tard, dans la matinée, j’ai assisté en qualité de médecin à l’administration de coups de bâton à huit détenus et à une exécution par arme de petit calibre [...] J’ai assisté à l’administration d’une peine, et, ensuite, à l’exécution de sept civils polonais. [...] J’ai assisté à l’administration d’une peine et à onze exécutions[25]. »
Kremer participe enfin aux opérations de gazage qui se déroulent dans les deux bâtiments appelés « bunker » aménagés à cet effet en bordure du camp annexe de Birkenau et en tient le décompte précis dans son journal intime, à quinze reprises[26]. Pour ce qui est du lieu, son journal ne comporte qu'une mention du « dernier bunker », mais il donne des détails lors de ses deux procès successifs en 1947 puis en 1960, précisant qu'« on accomplissait ce meurtre massif dans de petites maisons situées dans une forêt derrière le camp de Birkenau. Les SS appelaient ces maisons en leur argot, "les bunkers" » et qu'il s'agit de « vieilles maisons paysannes (...) montées en bunker et munies d'une solide porte à coulisse »[27]. Quatorze de ces mentions dans son journal concernent le gazage de convois après la « sélection » opérée dès leur arrivée[28]. La dernière est celle de l'extermination des « musulmanes » du camp des femmes[29]. Maxime Steinberg a pu identifier précisément pour neuf d'entre eux les convois correspondants, arrivés à Auschwitz depuis la Belgique, les Pays-Bas et la France ; soit au total 7 000 victimes disparues à leur arrivée au camp[30].
Dans le journal de Kremer comme dans de nombreux autres documents nazis, le vocabulaire est codé : ces meurtres de masse sont désignés par l'expression « action spéciale » (Sonderaktion). Une entrée du journal témoigne des consignes de secret qu'il a reçues dès son arrivée : « Le médecin de garnison, le capitaine Uhlenbrock me remet des instructions à caractère très secret[31] ». Maxime Steinberg rappelle que « ses mots les plus anodins sont parfois tout aussi signifiants, sinon davantage, que les plus significatifs. Les archives nazies relatives à la "solution finale" sont, à cet égard, autant de cas de figure. Classées à l'époque "affaires secrètes du Reich", elles sont, de surcroît, surcodées. Le décryptage est le préalable absolu à leur lecture correcte[32] ».
Ces quinze mentions des gazages sont isolées dans le journal. En effet, celui-ci relate essentiellement des faits anodins de la vie quotidienne : repas, menus soucis de santé, etc. Pour Maxime Steinberg, « le point de vue où se place Kremer est toujours étriqué[33] ». Il relève sa « froide impassibilité »[34] quand il s'agit de ses expériences sur des êtres humains ou des exécutions, mais aussi à propos de la plupart des mentions des meurtres de masse dans les chambres à gaz :
Seules quatre « actions spéciales » « sont parvenues à franchir le seuil de son affectivité[3] » selon les termes de Maxime Steinberg. Elles se distinguent par un bref commentaire :
Lors de son procès en 1947 à Cracovie, Kremer reconnaît sa présence sur les lieux des chambres à gaz. Mais il affirme être resté dans la voiture médicale et déclare qu'il « entendait, de la chambre à gaz, les cris des victimes » par « l'orifice [par lequel] un SS protégé par un masque, lançait le contenu d'une boîte de Zyklon[59] ». Il tente de se disculper en soutenant que son rôle de médecin se bornait à intervenir éventuellement en cas d'accident lors de la manipulation de la boîte de Zyklon B par l'infirmier SS ; Il n'aurait été qu'un observateur[60]. L'accusation lui objecte alors que Rudolf Höss, commandant d'Auschwitz, a indiqué lors de son propre procès que le médecin de service avait pour tâche de décider quand la chambre à gaz pouvait être ouverte après le gazage[61]. Il est par ailleurs établi que tout le personnel médical participait à tour de rôle à la « sélection » à l'arrivée des convois. Kremer n'a donc pas été un simple spectateur passif[62].
Après avoir repris ses activités à Münster à l'automne 1942, il est nommé en décembre président du tribunal disciplinaire régional de sa profession (Gau-Disziplinargerichts des Gaues Westfalen-Nord des NSD-Ärztebundes)[4] ; il accède finalement au grade de lieutenant (Obersturmführer) de la Waffen SS en [63].
Arrêté en par les Anglais, il est remis à la justice polonaise[4]. Il fait partie des 41 accusés du premier procès d'Auschwitz devant le Tribunal national suprême de Pologne à Cracovie entre le et le . Condamné à mort le [64], il voit sa peine commuée en emprisonnement à vie en raison de son âge et de son état de santé[65].
Libéré en 1958 pour bonne conduite, il est extradé en Allemagne et à nouveau jugé à Münster[66]. Il est condamné le à 10 ans d'emprisonnement, la peine étant considérée comme déjà purgée en Pologne[67].
Il est enfin l'un des nombreux témoins du second procès d'Auschwitz dit « procès de Francfort » en , notamment contre Josef Klehr[68].
Découvert lors de son arrestation en 1945 et utilisé comme pièce à conviction contre lui lors de ses procès[69], le journal intime de Kremer est partiellement publié en 1964 par Hermann Langbein dans le contexte du procès de Francfort[70]. L'édition scientifique du document est réalisée en 1971 par les historiennes Jadwiga Bezwinska et Danuta Czeh (Musées d'Auschwitz) [71]. L'exploitation de cette source est inséparable de celle des déclarations de Kremer en 1947 puis en 1960 lors de ses procès, qui en éclaire le sens.
Dès 1951, Léon Poliakov s'interroge dans le Bréviaire de la haine sur la « mentalité particulière » du médecin qui pourrait expliquer l'« indifférence grandissante » avec laquelle Kremer note pêle-mêle ses repas et les « actions spéciales »[72]. Cet étonnement est récurrent dans la littérature historienne, jusqu'aux plus récents auteurs qui relèvent encore l'apparente insensibilité de Kremer davantage préoccupé de la mort d'« Hännschen », son canari, que de celles de toutes les victimes humaines de l'automne 1942[73]. Mais la question des motivations n'est étudiée en tant que telle que très tardivement. Le Journal Kremer est d'abord une « preuve » des crimes nazis.
Le journal de Kremer est d'abord retenu comme l'un des témoignages des acteurs nazis sur l'existence du processus d'extermination à Auschwitz, dans des travaux issus de la vision établie par les procès de Nuremberg, en compagnie des mémoires de Rudolf Höss et des écrits de Pery Broad[74]. Il est d'abord un document parmi d'autres attestant qu'on a gazé, exécuté et expérimenté.
À partir des années 1980, il a été, à plusieurs reprises, utilisé et totalement détourné de son sens par des auteurs négationnistes comme Wilhelm Stäglich (en)[75] et plus encore Robert Faurisson, ce qui l'a particulièrement exposé dans les médias français au début des années 1980 : une fois érigé par ceux-ci en « preuve » supposée exclusive de l'existence des chambres à gaz, il est artificiellement disqualifié ou travesti afin de permettre de nier leur existence[76]. Après Georges Wellers dans « Un Roman inspiré »[77] et Nadine Fresco dans « Les redresseurs de morts »[78], Pierre Vidal-Naquet en a montré les procédés dans Les Assassins de la mémoire[79]. Justifiant le titre de son propre ouvrage consacré à Kremer, Les yeux du témoin et le regard du borgne, Maxime Steinberg insiste quant à lui sur « ce qui différencie le travail de l'idéologue sur l'histoire de l'enquête heuristique sur les sources. Sa lecture est borgne. Son regard est sélectif et il l'est d'autant plus que l'idéologue est érudit. Lui, il sait pertinemment bien quels sont les documents qu'il lui faut écarter de son propos. Un Faurisson s'était bien gardé d'introduire la pièce Kremer dans sa négation du génocide juif. Confronté à ce document d'époque, il lui a fait dire n'importe quoi pourvu que ce ne fut pas ce qu'il niait[80] ». Robert Faurisson a été condamné à la suite d'une plainte déposée en 1981 par la LICRA, le MRAP et des associations de déportés évoquant notamment le fait qu'il avait « volontairement tronqué certains témoignages tels que celui de Johann Paul Kremer »[81]. Gabriel Cohn-Bendit, qui a soutenu un temps Faurisson en 1979-1980, a également polémiqué à ce propos[82].
En 1990, Maxime Steinberg livre l'étude la plus complète du Journal et du cas Kremer abordé sous l'angle nouveau de la déportation, dans Les yeux du témoin et le regard du borgne[83]. Il y voit un document d'une importance exceptionnelle, dont la portée dépasse la seule mention des gazages : « ses notes, toutes lacunaires qu'elles soient, sont la seule trace écrite d'origine nazie relative à la disparition de déportés juifs de France, de Belgique et des Pays-Bas, dès leur arrivée à Auschwitz[84] ». La mise en rapport des notes de Kremer et des arrivées à Auschwitz en fait un véritable « journal des convois » qui témoigne de manière décisive de la singularité d'Auschwitz, camp de l'extermination immédiate[85] (« das Lager der Vernichtung » dans le Journal de Kremer[48]).
À partir des années 1990, l'intérêt se porte davantage sur les motivations de cet exécutant ordinaire de la Shoah dans l'optique des « travaux sur les acteurs » lancés après l'ouvrage fondateur de Christopher Browning, Des hommes ordinaires[86]. Robert Jan Pelt souligne que l'un des intérêts de ce document est de donner accès à ce que perçoit un simple exécutant, un « homme ordinaire » qui était là temporairement le temps d'un remplacement entre deux semestres universitaires[11]. Robert Jay Lifton et Amy Hackett rappellent que Kremer est le seul professeur d'université à avoir servi dans un camp, ce qui en ferait cependant un cas quelque-peu particulier[8].
L'historien canadien Michael H. Kater (en) suggère un complexe d'infériorité qui aurait découlé de l'échec relatif de sa carrière académique après son article de 1941 : comme Sigmund Rascher, Ernst-Günther Schenck, Josef Mengele, ou encore Kurt Heißmeyer, Kremer aspirait avant tout à devenir professeur titulaire de chaire, ce qui consacrait une carrière. Ces médecins auraient été conscients de leur médiocrité et de leurs limites en tant que chercheurs, mais poussés par l'ambition à violer leur intégrité morale ou professionnelle afin de s'assurer une carrière prestigieuse[87] Le sociologue anglais Michael Mann retient également la motivation carriériste dans le cas de Kremer[88]. L'opportunisme se révèle par ailleurs dans un autre domaine : son journal montre qu'il a fréquemment pris part aux détournements dans les magasins du camp où étaient stockés les biens des déportés, le « Canada », afin d'envoyer des colis à ses proches, bien que cela ait été en principe strictement interdit[89].
Henry Friedlander (en) ne range pas Kremer parmi les carriéristes, bien qu'il note que celui-ci pensait que son journal saisi en 1945, loin d'être une preuve d'actes criminels, serait avant tout la preuve de la manière dont il avait été maltraité par le régime nazi qu'il rendait alors responsable de son échec universitaire[90]. Friedlander estime que l'adhésion de Kremer à l'idéologie nazie n'a pas été non plus sa principale motivation à Auschwitz, mais plutôt un moyen de rationaliser ses actes à ses propres yeux : Kremer aurait été finalement avant tout un « meurtrier de circonstances », obéissant aux ordres par loyauté envers son engagement dans la SS, mais conscient de ce qu'il enfreignait éthiquement[91].
À l'inverse, Sue Vice, qui étudie la littérature de fiction sur le thème de la Shoah et ses sources d'inspiration, remarque incidemment que « Kremer semble guère avoir perçu la portée de ses propres actions ; il s'étonne que les forces américaines décident de l'arrêter en 1945 à Münster » ; elle voit en lui plutôt « la quintessence du mal admise au quotidien[92] ». Le journaliste Bernd Naumann qui avait assisté au procès de Francfort est également frappé de ne le voir exprimer absolument aucun remords lors de son témoignage[93].
L'historien français Christian Ingrao relève cependant plus généralement les limites de ce type d'approches qui ferait « trop souvent la part belle à une sorte de « boîte noire » conceptuelle, usant de termes obscurs tels que « fanatisme », « ambition », « carriérisme », « endoctrinement », « obéissance », « conformisme »[94] ».
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