Carmen Cru
Outils
Général
Imprimer / exporter
Carmen Cru | |
Série | |
---|---|
![]() Carmen Cru, tomes 1 à 6. | |
Auteur | Jean-Marc Lelong |
Genre(s) | Humour |
Personnages principaux | Carmen Cru, Monsieur Raoul, Poupi Mouvillon |
Lieu de l’action | ville moyenne, France |
Époque de l’action | années 1950 |
Pays | ![]() |
Langue originale | Français |
Éditeur | Audie (Fluide Glacial) |
Première publication | 1984 - 2001 (+ 2008 posthume) |
Nombre d’albums | 7 + 1 posthume |
modifier ![]() |
Pour les articles homonymes, voir Carmen.
Carmen Cru est une série de bande dessinée écrite et dessinée par Lelong. Elle a obtenu le Prix RTL de la BD en 1985. Elle est pré-publiée dans le mensuel Fluide glacial depuis le numéro 67 (1981) et les albums paraissent aux éditions AUDIE.
Dans une ville moyenne de province inspirée de Tours[1], vit dans une maison enclavée entre quatre immeubles et cachée derrière de menaçantes barrières, une vieille femme du nom de Carmen Cru, qui profite de son vieil âge et de sa présumée sénilité. Vivant en totale autarcie avec le reste de la société, elle déteste l'humanité, et dans son époque, "années cinquante", symbolise la tranquillité grincheuse de la France profonde.
Abusant de sa supposée décrépitude physique et intellectuelle en s'habillant de vieux habits délabrés (une longue veste boueuse, un tablier sale et troué, un bonnet enfoncé, une robe froissée et raccommodée qui lui donne des airs de sorcière) elle fait en sorte de ne pas payer l'addition dans les bars, de pouvoir déchirer les livres de la bibliothèque en toute impunité et, en général, de profiter de la pitié de ses prochains avec une ruse malicieuse et une méprisable perspicacité.
Danger public lorsqu'elle traverse le village sur son vélo rouillé ou qu'elle passe à proximité d'un chemin de fer, ce personnage acariâtre au visage ridé et coincé entre ses deux maigres épaules, au nez boutonneux et proéminent, aux yeux loucheurs et globuleux, au menton crochu et velu, à la mâchoire édentée et grincheuse, reste tout au long de cette série de huit albums très mystérieuse, ne dévoilant jamais la totalité de son visage à cause d'un bob persistant à rester sur son crâne.
Infâme grabataire, involontaire dame à chats, exploiteuse abjecte de la bonté d'autrui, empoisonneuse de jeunes enfants, cette Carmen Cru peu loquace qui ne décroche jamais le moindre sourire réussit le pari de remplir de tendresse ses lecteurs avertis, grâce aux confidences solitaires qu'elle leur fait parfois sous la plume remarquable d'un Lelong inspiré.
Aucune piste ne permet de savoir son âge, bien qu'elle évoque la Première Guerre mondiale d'une manière qui suggère qu'elle était adulte à cette époque. Malgré cet âge canonique, un médecin constatera non seulement son état de santé juvénile, mais aussi sa vue perçante, sa force impossible et son indélicatesse effroyable. De plus, le lecteur apprend au tome 7 que la mère de Carmen, Barbe Cru, est toujours vivante et semble encore plus insupportable que sa fille.
La plupart des personnages de Lelong sont caricaturaux et laids. Leur physique disgracieux se marie par ailleurs fort bien à leur simplicité d'esprit.
La mort de Lelong, le a provoqué l'arrêt définitif de la série, même si Fluide glacial (magazine qui a consacré pas moins de quatre unes à Carmen Cru) publie des rééditions ainsi que des intégrales regroupant les aventures de la « vieille impotente ».
La série a été adaptée au théâtre du Tourtour, joué par la Compagnie du Préau et mise en scène par Marijo Kollmannsberger.