Son père, Isaac Cody, est originaire de la région de Toronto au Canada, tandis que sa mère Mary Ann Bonsell Laycock est native du New Jersey, non loin de Philadelphie.
En 1853, Isaac Cody vend sa propriété du comté de Scott dans l'Iowa pour 2 000 $ et la famille déménage à Fort Leavenworth dans le Kansas. Antiesclavagiste notoire, Isaac est blessé par ses adversaires après un discours lors des événements qui précèdent la guerre de Sécession. Il finit par en mourir en 1857.
Le jeune William Frederick Cody est soldat pendant la guerre. Après une vie aventureuse, commencée à quatorze ans, où il participe aux guerres indiennes en tant qu’éclaireur et au développement du Pony Express[réf. nécessaire], il entre dans la légende grâce à l’écrivain Ned Buntline (en) qui raconte ses aventures. Son nom en langue indienne sioux était « Pahaska » (traduction : cheveux longs)[réf. nécessaire].
The Great Royal Buffalo Hunt par Louis Maurer (1895).
Son surnom provient du fait qu’il fournissait en viande de bison (buffalo en anglais) les employés des chemins de ferKansas Pacific Railway et qu’il gagna un duel contre Bill Comstock en tuant 69 bisons contre 48 en une journée[1]. Ces bisons ne furent abattus que pour le prestige des chasseurs. Leur chasse industrielle a conduit à leur extinction et a participé à priver de ressources les nations autochtones[2].
De 1882 à 1912, il organise et dirige un spectacle populaire : le Buffalo Bill’s Wild West Show[1]. Une tournée le conduit lui et sa troupe dans toute l’Amérique du Nord et en Europe. En 1889, il passe en France par Paris, Lyon et Marseille[3] et la peintre Rosa Bonheur fait son portrait[4]. Sitting Bull participe au Wild West Show en 1885 aux États-Unis et au Canada mais n’est pas autorisé à se rendre en Europe.
Portrait du Colonel William F. Cody (Buffalo Bill) par Rosa Bonheur, 1889, Buffalo Bill Historical Center (en).
En 1889, au cours d'une de ses tournées en France, il rencontre donc la peintre Rosa Bonheur. Il utilise par la suite des reproductions de ce tableau pour sa publicité[5].
En 1905 lors d'une tournée qui a lieu dans plus de cent villes françaises, le spectacle connaît un important succès à Paris ; le peintre Maximilien Luce (1858-1941) consacre une série au cirque de Buffalo Bill qui se produit à l'Hippodrome, au bas de la rue Caulaincourt ; le garçon-vacher habite alors à l'hôtel Terrass[6]. La cavalerie de sa troupe participe, de façon remarquée, au grand cortège du Carnaval de Paris, sorti pour la Mi-Carême. Le spectacle sera présenté au pied de la tour Eiffel et attirera trois millions de spectateurs.
C’était un spectacle étonnant pour l’époque, destiné à recréer l’atmosphère de l’Ouest américain dans toute son authenticité. Les scènes de la vie des colons illustraient des thèmes tels que la chasse au bison, le Pony Express, l’attaque d’une diligence et de la cabane d’un colon par les Indiens, la présence d'Amérindiens constituant le clou du spectacle.
Pour des millions d’Américains et d’Européens commença alors le grand mythe du Far West qui ne s’éteindra plus et que le cinéma, avec ses figures mythiques des géants de l’Ouest, contribuera à développer.
Buffalo Bill a été une des personnes de son époque les plus photographiées. Il est une des rares personnes ayant reçu la Medal of Honor.
Le chapeau stetson, le bandana et la chemise du cow-boy ont été popularisés par Buffalo Bill alors que tous les garçons-vachers n'en portaient pas. La majorité d'entre eux portaient un sombrero, moins chaud et beaucoup moins cher que le stetson.
Les grandes coiffes amérindiennes faites de dizaines de plumes n'étaient utilisées que dans quelques tribus et seulement lors de grandes et rares occasions. La plupart du temps, les Amérindiens ne portaient que des coiffes de quelques plumes. C'est le spectacle de Buffalo Bill qui a fait entrer les grandes coiffes dans l'imaginaire collectif.
Il y construisit en 1904 un lodge nommé Pahaska Tepee pour y accueillir les visiteurs du parc. En 2011, ce lodge reçoit des touristes tout au long de l'année, le lodge ancien existe toujours ; il ne se visite pas.
La légende de Buffalo Bill constitue un atout touristique. Un rodéo a lieu chaque soir de l'été. Un musée, le Buffalo Bill Historical Center, présente les Indiens des plaines, la faune et la flore de la région, des peintres américains, des armes à feu et une des cinq sections du musée est entièrement consacrée à l'histoire de Buffalo Bill et sa famille avec notamment une collection de souvenirs du mondialement célèbre Wild West Show. C'est le plus grand espace culturel entre Minneapolis et la côte Ouest.
Le premier film montrant des Indiens d'Amérique est un film pour kinétoscope datant de 1894 et montre des Indiens du Buffalo Bill’s Wild West Show exécutant une danse. Le premier film montrant un cow-boy ( garçon-vacher )est également pour kinétoscope et de 1894 et ce garçon-vacher est également acteur au Buffalo Bill’s Wild West, il exécute un rodéo.
Dans l'épisode "Pour l'Amour de Blanche" de la saison 9 de la petite Maison dans la prairie, Isaiah Edwards recueille un Orang Outan après avoir rencontré un étrange individu du nom de Buffalo Bill qui décèdera peu de temps après.
2012 : Buffalo Bill et la Conquête de l'Est, Vincent Froehly, Arte, documentaire sur l'histoire du Wild West et le début de l'américanisation de l'Europe
Le Français René Giffey a fait de Buffalo Bill un cow-boy humaniste dans sa série homonyme au long cours publiée de 1946 à 1960.
Dans la série Lucky Luke, Buffalo Bill fait de temps en temps des apparitions, et il y est curieusement représenté comme souffrant de dyslalie[réf. nécessaire].
Dans la série Chick Bill, Buffalo Bill apparaît une fois, représenté en petit trappeur vieillissant, écrivant ses mémoires et ayant quelques problèmes orthographiques[réf. nécessaire].
Dans la série Mickey à travers les siècles, Mickey rencontre William Frederick Cody avant même qu'il ne soit surnommé Buffalo Bill. Histoire complète dans le journal de Mickey numéros 1312 à 1326.
En 1947, un concours est organisé pour renommer la franchise des Bisons de l'All-America Football Conference et propriété de James Breuil de la Frontier Oil Company (en). Le gagnant du concours avait suggéré le nom des « Bills », en référence à Buffalo Bill Cody. Lorsque la nouvelle franchise de Buffalo rejoint l'American Football League en 1960, ce surnom des Bills est adopté par la première équipe professionnelle de football américain de la ville, les Buffalo Bills[13].
William Frederick Cody, The Life of Hon. William F. Cody. Known as Buffalo Bill the Famous Hunter, Scout and Guide. An Autobiography, Bliss, Hartford CT, 1879 (Nachdruck, University of Nebraska Press, Lincoln NE, 1978 (ISBN0-8032-6303-1)), online
Michel Faucheux, Buffalo Bill (Biographie), Paris, Gallimard, coll. « Folio » (no 138), , 297 p. (ISBN978-2-070-46213-1)
Helen Cody Wetmore, Buffalo Bill der letzte Kundschafter. Ein Lebensbild des Obersten William F. Cody, Stuttgart, J. Engelhorn, 1902
(en) Tom F. Cunningham, Your fathers the ghosts' : Buffalo Bill's Wild West in Scotland, Edinburgh, Black & White, , 352 p. (ISBN978-1-845-02117-7)
(en) Alan Gallop, Buffalo Bill's British Wild West, Stroud, Sutton, , 275 p. (ISBN978-0-750-92702-4)
(en) Charles Eldridge Griffin et Chris Dixon (introduction), Four years in Europe with Buffalo Bill, Lincoln, University of Nebraska Press, coll. « Papers of William F. "Buffalo Bill" Cody », (1re éd. 1908), 159 p. (ISBN978-0-803-23423-9 et 978-0-803-23465-9)
(en) Jill Jonnes, Eiffel's tower : the thrilling story behind Paris's [sic] beloved monument and the extraordinary World's Fair that introduced it, New York, N.Y., U.S.A. London, Penguin Turnaround distributor, , 354 p. (ISBN978-0-143-11729-2)
(en) Joy Kasson, Buffalo Bill's Wild West : celebrity, memory, and popular history, New York, Hill and Wang, , 319 p. (ISBN978-0-809-03244-0)