Willys MB

ancienne automobile américaine connue sous le nom de "Jeep"

La Willys MB, plus connue sous son surnom de « Jeep », est un véhicule tout-terrain léger conçu en 1940 et sorti d'usine en 1941 sur un cahier des charges de l'armée américaine.

Willys MB / Ford GPW
Willys MB
Un Willys MB au Musée d'histoire militaire de Vienne.

MarqueWillys-Overland et Ford
Années de production1941-1945
Production640 000 standard et 8 690 autres exemplaire(s)
Classe4 × 4 militaire
Masse et performances
Masse à vide1 040 kg
Dimensions
Longueur3 330 mm
Largeur1 575 mm
Hauteur1 770 mm
Chronologie des modèles

La Willys MB est presque identique à la Ford GPW et a été fabriquée de l'année 1941 jusqu'à l'année 1945. Elle est considérée comme un des emblèmes de la Seconde Guerre mondiale. Après-guerre, la Willys MB a évolué en Jeep CJ, « CJ » pour une abréviation de « Civilian Jeep » (« Jeep civile » en français), et a été reconnue comme un symbole d'aventure.

De par différentes pressions militaires, la Jeep sera copiée donnant lieu à la lignée des 4x4 modernes : Toyota Land Cruiser, Mercedes G class, Fords. Ces véhicules seront adoptés dans le monde civil pour leurs capacités sur les chemins difficiles; Mitsubishi jeep, Suzuki Jimny, Fiat panda 4x4. En France, ce sont finalement les 2CV puis les Dusters, qui joueront ce rôle.

Histoire

Ford Marmon-Herrington, 1/2 tonne 4 × 4, parfois appelé le "Grand-père de la jeep".

Second 4 × 4 de l'histoire après le kurogane type 95 japonais (sans oublier le 4 × 4 français Laffly V15 sorti en 1938 pour l'armée), le véhicule Jeep Willys MB, emblème de liberté, a donné naissance à toute la lignée des véhicules "tout terrain" d'aujourd'hui.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Jeep Willys peut être équipée à l'avant du pare-choc d'un « coupe-barbelés » qui cisaille les câbles en acier tendus entre les arbres des haies et des routes pour décapiter le conducteur et ses passagers[1].

Même si on avait assisté à une mécanisation à grande échelle des forces militaires durant la Première Guerre mondiale, conflit pendant lequel l'armée américaine avait déjà utilisé des camions 4 × 4 fournis par la Four Wheel Drive Auto Co. (en) (FWD), le département de la Guerre, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, cherche encore un véhicule de reconnaissance léger pouvant circuler à travers champs.

Alors que des tensions s'installent partout dans le monde à la fin des années 1930, l'armée américaine appelle les constructeurs à faire des propositions pour remplacer ses véhicules légers déjà en service mais vieillissants, la plupart sont des motos et side-cars, mais il y a aussi des Ford T. Plusieurs prototypes sont alors présentés aux officiels de l'armée, comme des 4 × 4 Ford Marmon-Herrington en 1937, des Roadsters Austin d'American Austin Car Company en 1938. Mais un cahier des charges ne sera présenté à 135 entreprises de l'automobile que le sous la référence TM 9-803, lequel précise les besoins pour un « [...] véhicule à usage général pouvant servir au transport de personnel ou de marchandises, adaptable pour la reconnaissance et le commandement, à quatre roues motrices et pouvant porter 1/4 de tonne US [227 kg]. »

Après la construction d'un premier modèle (le modèle A), c'est finalement le modèle B qui est fabriqué à grande échelle, d'où l'acronyme MB (Military Model B)[2].

Les origines du mot "jeep"

Plusieurs explications sont avancées quant à l'origine du nom "Jeep"[3], qui se prononce "djiyp" en anglais.

Il est traditionnellement admis que ce nom fait référence au projet initial proposé par American Austin Car Company puis finalement développé par la Ford Motor Company sous le nom de code de "Ford GP-W". "GP" signifierait soit "General Purpose (Usage Général ou "voiture à tout faire"), soit "Government Purposes" ("Usage Gouvernemental"). Le mot "jeep" pourrait donc venir de cet acronyme "GP", prononcé en anglais "djipi". Cette étymologie, que l'on retrouve dans tous les dictionnaires français, est pourtant controversée[4], R. Lee Ermey, dans sa série télévisée Mail Call, précise que le véhicule a été conçu pour des usages très particuliers, et non généraux (General Purpose), et que par ailleurs, les GI conducteurs du véhicule, à l'origine du surnom, n'avaient sans doute pas eu connaissance de cette dénomination officielle de GP-W donnée dans les bureaux d'étude. Ermey et d'autres avancent que le nom de jeep provient d'une bande dessinée des années 1930, Popeye d'E.C. Segar, où apparaît en un animal imaginaire du nom d'Eugene the jeep (appelé Pilou-Pilou en français)[3]. "Jeep" est alors une onomatopée habituellement utilisée par les dessinateurs pour imiter le cri d'un oisillon. Habile et possédant des facultés extraordinaires, ce petit animal de la jungle est capable de se sortir de situations difficiles. Ce surnom de "jeep" serait alors attribué au véhicule en raison de ses caractéristiques exceptionnelles.

Par ailleurs, le major E.P. Hogan, qui écrivit dès sur la Jeep pour la revue militaire Quartermaster Review, indique que le mot « jeep » désignait déjà pour les mécanos, lors de la Première Guerre mondiale, tout nouvel engin motorisé reçu pour évaluation[5]. Aussi, dans les années 1930 et au tout début des années 1940, on rencontre plusieurs fois ce mot "jeep", notamment dans la presse. Il peut alors désigner une personne inexpérimentée, voire idiote[6], une recrue ou un novice[7], un gadget technologique[8] ou un véhicule militaire[9].

L'acronyme "Just Enough Essential Parts" ("Juste Assez de Pièces Essentielles") est une autre explication possible. La première série de ces véhicules a été conçue pour être la plus simple et la moins chère possible : la voiture était minimaliste, sans aucun confort, et bâtie pour une courte durée de service. Toutefois, cet acronyme a tout aussi bien pu être donné à l'usage, par les GI, après les premières apparitions sur le terrain d'un véhicule déjà appelé "jeep".

La marque "Jeep" a été déposée en par Willys-Overland[10].

L'équipement

En version standard, ce petit véhicule embarquait une mitrailleuse et deux fusils mitrailleurs. Il recevait aussi une radio, attribut essentiel de ses missions de reconnaissance et de commandement. À l'usage, les militaires, séduits par son endurance, n'hésitèrent pas à transformer leur Jeep en fonction des besoins et des circonstances.

Le symbole

Le , le War Department ordonne que l'étoile blanche à cinq pointes soit le symbole national ornant tous les véhicules affectés aux unités tactiques des États-Unis. Ce marquage doit être peint sur les surfaces horizontales pour ne pas essuyer le feu ami. Il est habituellement utilisé sur le capot moteur et le toit de la cabine des véhicules à roues, sur le dessus de la tourelle et la plage arrière des blindés. Il est parfois rajouté sur des surfaces verticales (portes, flancs)[11].

À la demande des aviateurs, le SHAEF prescrit en juillet 1943 le couple cercle blanc et étoile peints sur le capot moteur pour toutes les troupes opérant en Afrique du Nord, car, vue d'une certaine hauteur, l'étoile seule pouvait être confondue avec la croix blanche utilisée sur certains véhicules allemands. Ce marquage est aussi adopté en Méditerranée, puis sur le théâtre d'opérations en Europe. Le commandant d'un théâtre d'opérations peut ordonner son effacement ou sa dissimulation. « Dès la fin de la campagne de Normandie, nombre d'équipages de char ne s'embarrassent pas de ces règlements, et font purement et simplement disparaître de leur véhicule l'étoile, qui constituent un désastreux point de repère pour les pointeurs ennemis. Et, lorsque les chars américains traversent la Belgique en septembre 1944, un grand nombre d'entre eux ne portent aucune marque nationale[12] ».

La remorque

Une remorque fut également étudiée par "Karl K. Probst" et produite par "Bantam Car Company".

Production

Ces GI's de la 1re division d'infanterie intégrés à la 1re armée en progression vers Frauwullesheim, en Rhénanie du Nord, le 28 février 1945. Ils croisent une colonne de jeeps Willys MB. Y compris le Victory Program, 640 000 jeeps seront construites.
ModèleAnnée(s)Production
Bantam pilot19401
Bantam Mk II / BRC-60194070
Ford Pygmy19401
Ford Budd19401
Willys Quad19402
Bantam BRC-4019412 605
Ford GP19414 456
Willys MA19411 553
Willys MB1942–1945361 339
(335 531 + 25 808 slats[13])
Ford GPW1942–1945277 896
Total durant la Seconde Guerre mondiale1940–1945647 925
Autres
Ford GPA Seep1942–194312 778
Après-guerre
Willys M38 (MC)1950–195261 423
Willys M38A1 (MD)1952–1957101 488
Willys M606 (CJ-3B)1953–1968?
Willys M1701954–19646 500

Galerie

Notes et références

Annexes

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Bibliographie

  • Nik Oswald, Christoph Zimmerli: La Jeep fait la conquête de l’armée suisse, Willys MB et Ford GPW ainsi que tous les autres modèles de Jeep, Association du musée suisse de l’armée (2022), (ISBN 978-3-033-09270-9)

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