Vin de pêche
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Le vin de pêche est une boisson apéritive réalisée :
Ce vin était déjà fort apprécié au XVIIIe siècle si l'on en croit le marquis de Sade. Alors qu'il est incarcéré à Vincennes, dans la nuit du 23-, il écrit à son épouse : « Il ne me reste plus qu'à vous demander en vertu de quoi le refus du vin de pêches : quelle analogie peut-il y avoir entre les constitutions de l'État et les fibres de mon estomac ? Une ou deux bouteilles de vin de pêches pourraient-elles ébranler la loi salique, porter atteinte au code Justinien ? C'est à un ivrogne qu'il faut faire de pareils refus : mais moi qui ne m'enivre que de tes charmes et qui ne m'en rassasie jamais, il ne faut pas me refuser du vin de pêches[5]. »
Il est élaboré avec du vin, rouge, rosé ou blanc, de l'alcool de fruits, du sucre, additionnés de quelques poignées de feuilles de pêcher[1].
La date de la cueillette des feuilles influe sur la possibilité de faire vieillir ce vin. Pour le vin à boire jeune, elles sont cueillies entre la fin juin et le . Pour une conservation de 18 mois et plus, il faut effectuer la cueillette après le , le plus près possible du 10/[1].
Alors que le marché est saturé de vin de pêche, de noix et d’autres fruits[6], les Distilleries et Domaines de Provence cherchent à moderniser leur marque Rinquinquin en lançant dans les années 1980 un vin pétillant à la pêche[7] : le Carlton. En 1986, 300 000 bouteilles sont vendues en six mois dans les cafés, hôtels, restaurants et les épiceries fines. C’est un succès puisqu'en 1987, les ventes décuplent, puis triplent en 1988[6].
Ce vin de pêches profite d'un nom prestigieux, d'une bouteille transparente de forme champenoise qui valorise le contenu et d'un goût qui le distingue des autres mousseux. Bientôt, il est imité : fleurissent Tocade, Claridge, Palme d'or, Calicoba, Wilson, Sensation, Cæsar, etc. Toutes ces contrefaçons sont mises au pilori sur une étagère de l'Exposition du Faux à la Fondation Cartier de Jouy-en-Josas[6].
Fin 1987, la distillerie est vendue au groupe Pernod-Ricard, officiellement « parce qu'avec eux l'affaire pourra se développer en France et à l'étranger[6] ». En réalité, c'est parce que le Carlton rencontre un tel succès que la distillerie ne peut plus faire face à la demande[8].
La marque Carlton disparait par la suite ; le Rinquinquin est cependant toujours commercialisé en France comme à l'étranger.
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