En théorie des nombres , le théorème de Carmichael , du nom du mathématicien américain R. D. Carmichael , stipule que, pour toute suite de Lucas non dégénérée de première espèce U (P , Q ) de paramètres P , Q {\displaystyle P,Q} premiers entre eux et de discriminant strictement positif, le nombre U n ( P , Q ) {\displaystyle U_{n}(P,Q)} a, pour n ≠ 1 , 2 , 6 {\displaystyle n\neq 1,2,6} , au moins un diviseur premier qui ne divise aucun nombre précédent dans la suite, à l'exception du nombre de Fibonacci F 12 = U 12 ( 1 , − 1 ) = 144 {\displaystyle F_{12}=U_{12}(1,-1)=144} et son équivalent − F 12 = U 12 ( − 1 , − 1 ) = − 144 {\displaystyle -F_{12}=U_{12}(-1,-1)=-144} .
En particulier, pour n > 12 {\displaystyle n>12} le nombre de Fibonacci F n {\displaystyle F_{n}} a au moins un diviseur premier qui ne divise aucun nombre de Fibonacci antérieur.
Carmichael a démontré ce théorème en 1913[ 1] . Récemment en 2001, Yabuta en a donné une preuve simple[ 2] .
Énoncé Étant donné deux entiers premiers entre eux P , Q {\displaystyle P,Q} , tels que D = P 2 − 4 Q > 0 {\displaystyle D=P^{2}-4Q>0} et PQ ≠ 0 , soit U (P , Q ) la suite de Lucas de première espèce définie par
U 0 ( P , Q ) = 0 , U 1 ( P , Q ) = 1 , U n ( P , Q ) = P ⋅ U n − 1 ( P , Q ) − Q ⋅ U n − 2 ( P , Q ) pour n > 1. {\displaystyle {\begin{aligned}U_{0}(P,Q)&=0,\\U_{1}(P,Q)&=1,\\U_{n}(P,Q)&=P\cdot U_{n-1}(P,Q)-Q\cdot U_{n-2}(P,Q)\qquad {\mbox{ pour }}n>1.\end{aligned}}} Alors, pour n ≠ 1 , 2 , 6 {\displaystyle n\neq 1,2,6} , U n ( P , Q ) {\displaystyle U_{n}(P,Q)} a au moins un diviseur premier qui ne divise aucun U m ( P , Q ) {\displaystyle U_{m}(P,Q)} avec 0 < m < n {\displaystyle 0<m<n} , sauf U 12 ( 1 , − 1 ) = F 12 = 144 {\displaystyle U_{12}(1,-1)=F_{12}=144} , et
U 12 ( − 1 , − 1 ) = − F 12 = − 144 {\displaystyle U_{12}(-1,-1)=-F_{12}=-144} . Un tel nombre premier p {\displaystyle p} est appelé facteur caractéristique ou diviseur premier primitif de U n ( P , Q ) {\displaystyle U_{n}(P,Q)} .
Carmichael a en fait montré un théorème légèrement plus fort : Pour n ≠ 1 , 2 , 6 {\displaystyle n\neq 1,2,6} , U n ( P , Q ) {\displaystyle U_{n}(P,Q)} a au moins un diviseur premier primitif ne divisant pas D {\displaystyle D} [ 3] sauf U 3 ( 1 , − 2 ) = U 3 ( − 1 , − 2 ) = 3 , U 5 ( 1 , − 1 ) = U 5 ( − 1 , − 1 ) = F ( 5 ) = 5 , U 12 ( 1 , − 1 ) = F ( 12 ) = 144 , U 12 ( − 1 , − 1 ) = − F ( 12 ) = − 144 {\displaystyle U_{3}(1,-2)=U_{3}(-1,-2)=3,U_{5}(1,-1)=U_{5}(-1,-1)=F(5)=5,U_{12}(1,-1)=F(12)=144,U_{12}(-1,-1)=-F(12)=-144} .
Notez que D {\displaystyle D} doit être strictement positif ; ainsi les cas U 13 ( 1 , 2 ) , U 18 ( 1 , 2 ) , U 30 ( 1 , 2 ) , {\displaystyle U_{13}(1,2),U_{18}(1,2),U_{30}(1,2),} etc. ne sont pas inclus, puisque dans ces cas D = − 7 < 0 {\displaystyle D=-7<0} .
Cas des nombres de Fibonacci et des nombres de Pell Les seules exceptions dans les nombres de Fibonacci pour n {\displaystyle n} jusqu'à 12 sont :
F 1 = 1 {\displaystyle F_{1}=1} et F 2 = 1 {\displaystyle F_{2}=1} , qui n'ont pas de diviseurs premiers F 6 = 8 {\displaystyle F_{6}=8} , dont le seul diviseur premier est 2 (qui est F 3 {\displaystyle F_{3}} ) F 12 = 144 {\displaystyle F_{12}=144} , dont les seuls diviseurs premiers sont 2 (qui est F 3 {\displaystyle F_{3}} ) et 3 (qui est F 4 {\displaystyle F_{4}} )La suite des plus petits diviseurs premiers primitifs de F n {\displaystyle F_{n}} pour n ⩾ 1 {\displaystyle n\geqslant 1} (prenant la valeur 1 si ce diviseur premier n'existe pas) :
1, 1, 2, 3, 5, 1 ( n {\displaystyle n} = 6), 13, 7, 17, 11, 89, 1 ( n {\displaystyle n} = 12), 233, 29, 61, 47, 1597, 19, 37, 41, 421, 199, 28657, 23, 3001, 521, 53, 281, 514229, 31, 557, 2207, 19801, 3571, 141961, 107, 73, 9349, 135721, 2161, 2789, 211, 433494437, 43, 109441... suite A001578 de l'OEIS Si n > 1 {\displaystyle n>1} , le nombre de Pell d'indice n {\displaystyle n} a au moins un diviseur premier qui ne divise aucun nombre de Pell antérieur. Ces plus petits diviseurs premiers primitifs pour n ⩾ 1 {\displaystyle n\geqslant 1} (avec la même définition en cas de non existence que ci-dessus) sont :
1, 2, 5, 3, 29, 7, 13, 17, 197, 41, 5741, 11, 33461, 239, 269, 577, 137, 199, 37, 19, 45697, 23, 229, 1153, 1549, 79, 53, 113, 44560482149, 31, 61, 665857, 52734529, 103, 1800193921, 73, 593, 9369319, 389, 241... suite A246556 de l'OEIS
Voir aussi Théorème de Zsigmondy (qui énonce une propriété similaire pour les suites ( a n ± b n ) {\displaystyle (a^{n}\pm b^{n})} ).
Références