Sylvina Boissonnas

mécène française

Sylvina Boissonnas, née le à Toulouse, est une mécène française. Réalisatrice, elle est à l'origine de nombreuses productions cinématographiques, de la création des éditions Des femmes et du journal L'Idiot international.

Sylvina Boissonnas
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Biographie
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Biographie

Descendante de la famille Schlumberger, fille d'Éric Boissonnas, petite-fille de Conrad Schlumberger, Sylvina Boissonnas reçoit, à 21 ans, un important héritage. Engagée dans le militantisme d'extrême gauche, elle décide alors de financer plusieurs projets à caractère artistique[1]. Elle est alors une figure majeure de la culture underground parisienne[2].

À la fin des années 1960, elle produit des films de jeunes réalisateurs dont Philippe Garrel, Daniel Pommereulle et Jackie Raynal, sous le label Zanzibar[3],[4],[5]. Elle apparaît alors comme une « productrice aux méthodes plus qu'atypiques qui ne demande de comptes à personne et laisse une totale liberté de création[6]. »

En 1969, elle finance la création de L'Idiot international, journal dirigé par Jean-Edern Hallier[7].

En 1970, elle réalise un long-métrage intitulé Un film, sélectionné par la quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes[8], qualifié de « chef-d'œuvre singulier et émotionnel » par Nicole Brenez[9], et que la réalisatrice décrit ainsi : « Le film, tout à fait autobiographique, met en scène une régression à la vie intra-utérine qui représente au moins trois états psychiques[10]. »

Au début des années 1970, elle renonce à la production cinématographique[11] et oriente son mécénat vers le mouvement de libération des femmes[12], et le collectif Psychanalyse et Politique dans lequel elle milite activement. Aux côtés d'Antoinette Fouque, et en lien avec le MLF, elle participe à la direction des éditions Des femmes, qu'elle finance depuis leur lancement en 1974.

En mars 1979, à Téhéran, elle coréalise un documentaire intitulé Mouvement de libération des femmes iraniennes, Année Zéro[13], sur les manifestations des femmes iraniennes contre le port obligatoire du voile imposé en Iran[14],[15].

En octobre 1979, Sylvina Boissonnas, Antoinette Fouque et Marie-Claude Grumbach déposent à la préfecture de police une association du nom de « Mouvement de libération des femmes - MLF », et enregistrent le MLF et son logo comme marque commerciale à l'Institut national de la propriété industrielle, ce qui suscite la polémique[16],[17].

Au printemps 1999, Sylvina Boissonnas est, avec Florence Prud'homme, en mission pour l'AFD (Alliance des femmes pour la démocratie) à Tirana pour rencontrer Silvana Miria dont l'association porte secours aux femmes kosovares réfugiées en Albanie[18].

En 2004, Sylvina Boissonnas dirige Depuis 30 ans des femmes éditent... Histoire de femmes 1974-2004, une anthologie historique consacrée aux éditions Des femmes.

Filmographie

Réalisatrice

  • 1970 : Un film, long métrage 35 mm, scope, couleur, 60 min.
  • 1979 : Mouvement de libération des femmes iraniennes, année zéro, documentaire 16 mm, couleur, 13 min.

Productrice

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Nicole Brenez et Christian Lebrat (dir.), Jeune, dure et pure. Une histoire du cinéma avant-garde et expérimental, Paris, éditions Cinémathèque française, 2000.
  • Christophe Bourseiller et Olivier Penot-Lacassagne (dir.), « Zanzibar » Contre-cultures !, Paris, CNRS Éditions, 2013.
  • Bibia Pavard, Les Éditions des femmes. Histoire des premières années, Paris, L'Harmattan, 2005.
  • Sally Shafto, Zanzibar. Les films Zanzibar et les dandys de mai 68, Paris, Éditions Paris expérimental, coll. « Classique de l'avant-garde », 2006.
  • Sylvina Boissonnas (dir.), Mémoire de femmes 1974-2004, Paris, éditions des femmes, 2006.
  • « Le pari de la maturation », Sylvina Boissonnas, Génération MLF 1968-2008, Paris, éditions des femmes, 2008, p. 68-71.

Articles connexes

Liens externes