Ricardo Lumengo

politicien suisse

Ricardo Lumengo, né le à Lussenga, Uíge, Angola, est un homme politique suisse ancien membre du Parti socialiste (PS) et du Mouvement socio-libéral (MSL).

Ricardo Lumengo
Illustration.
Portrait de Ricardo Lumengo
Fonctions
Conseiller national
Législature48e
Député au Grand Conseil du canton de Berne
Législature2006-2010
Législatif de la ville de Bienne
Biographie
Date de naissance (62 ans)
Lieu de naissanceLussenga (Angola)
NationalitéSuisse
Parti politiquePS (1996-2010)
MSL (2011-2014)
Diplômé deUniversité de Fribourg
ProfessionConseiller juridique

Biographie

Ricardo Lumengo a grandi en Angola. Il a fui son pays natal en 1982[1], à l’âge de 20 ans, à la suite des poursuites dont il a fait l'objet à cause de son engagement politique comme étudiant. Il est venu en Suisse, où il a déposé une demande d’asile. Cette demande a été rejetée et une procédure de renvoi a été ouverte contre lui. Entre-temps, il a pu s'inscrire à l'Université de Fribourg. Après quelques années, il a obtenu une autorisation de séjour et, en 1997, a acquis la nationalité suisse[2]. Il habite à Bienne depuis 1997[3]. Lumengo parle le français, l’allemand, le portugais, l’anglais, l’espagnol et des langues bantous telles que le kikongo, kikongo ya Leta et le lingala[4],[2]. Il a fait des études de droit à l’Université de Fribourg et il travaille comme conseiller juridique au centre de rencontre interculturel Multimondo à Bienne[5]. Il est célibataire et père de deux enfants.

Politique

Parti

Ricardo Lumengo a été membre du Parti socialiste suisse de 1996 à . Après sept mois d’activité politique sans parti, il a annoncé le 16 son adhésion à la section cantonale d'une jeune formation politique, le Mouvement socio-libéral[6].

Entrée au parlement suisse

Ricardo Lumengo a été élu au Conseil de Ville (législatif) de sa ville de domicile Bienne en 2004. En 2006, est élu au Grand Conseil du canton de Berne où il a été membre de la commission de la justice et de plusieurs organes traitant d'affaires financières[7].

Le , il est élu au Conseil national où il devient le premier parlementaire noir[8]. Il est ainsi, après Tilo Frey, la deuxième personne d’origine africaine à siéger au Conseil national[2]. Son élection a largement attiré l’attention au niveau international[9],[10],[11]. Lumengo a siégé à la Commission parlementaire de la politique de sécurité jusqu’en 2009 et à la Commission de politique extérieure de 2009 à 2011 [12].

Action politique

L’enquête de Smartmap menée dans le cadre des élections fédérales de 2007 classe Ricardo Lumengo dans la gauche-libérale[13].

Parmi les points forts de son engagement politique au Conseil de ville de Bienne figurent la lutte contre le chômage, la lutte pour plus de justice sociale et l’engagement pour les droits des étrangers. Il est intervenu pour l’engagement des personnes d’origine étrangère dans l’administration publique en signe d’application de la convention de l’ONU contre la discrimination raciale à laquelle la Suisse a adhéré en 1994[7],[14],[15],[16].

Au Grand Conseil du canton de Berne, il s’est notamment engagé pour l'adoption d'une loi cantonale sur l'intégration des étrangers, pour l'engagement de policiers d'origine étrangère au sein de la police cantonale et pour le renouvellement du Jeûne fédéral[7].

Au Conseil national, Ricardo Lumengo s'est distingué en matière de politique de santé et de prévention, déposant notamment une motion par laquelle il demandait la mise en place d’une campagne d’information et de prévention destinée en particulier aux jeunes sur la consommation des boissons énergisantes contenant de la caféine[17]. Il a souligné à cet égard les effets néfastes liés à la santé à la suite de la consommation accrue de caféine tels que la nervosité et le trouble de sommeil. Par ailleurs, Ricardo Lumengo s’est engagé pour la suppression du payement de la taxe d’exemption du service militaire pour les personnes partiellement invalides[18].

Attaques à caractère raciste, procédures judiciaires

En automne 2006, le président du Parti suisse de la liberté (PSL), chef de la direction de police de la ville de Bienne et membre du Grand conseil bernois, Jürg Scherrer, a publié sur le blog de son parti les excuses qu’il a présentées aux Africains à la suite d'une procédure judiciaire que lui avait intenté la communauté africaine de Bienne pour injure. Une caricature était publiée à côté de cet article, ce qui a conduit Ricardo Lumengo à introduire une dénonciation pénale pour racisme[19],[9],[20],[21],[22],[23].

En , au début de la campagne pour les élections fédérales, Lumengo a fait l’objet de violentes insultes racistes de la part du candidat au Conseil national Patrick Lohri dans le blog du PSL[24],[9]. En outre, Willy Frommenwiler (PSL) a fait usage de cybersquatting en enregistrant pour son compte le domaine lumengo.ch[2]. Ce domaine dirige les visiteurs directement vers un autre blog de Lohri, inscrit sur le site officiel du PSL, qui portait alors comme titre « Lumengo ment ». À côté de ces affirmations, on pouvait lire que le Parti de la liberté « par le biais d’une source sûre [...] a pris connaissance de l’accident de Lumengo et de son délit de fuite, ce qui lui a permis de le rendre public"[25]. Après une décision judiciaire, ce domaine est resté en la possession de Willy Frommwiler, avec toutefois l'interdiction de le dévier vers le site du PSL[26],[27]. Un temps vide[5],[28], cette page existe toujours en 2021.

Selon la presse, tandis qu’il roulait en provenance de Berne en direction de Bienne durant une nuit du mois de , Ricardo Lumengo s’est trouvé pris en tenaille entre deux automobilistes : celui de derrière cherchait à se coller à lui et celui de devant ne le laissait pas dépasser. Il a alors tenté une manœuvre de dépassement risquée et son véhicule a touché la barre de sécurité, l'endommageant très légèrement. L’ancien membre du Grand conseil bernois Jürg Scherrer (PSL), à l’époque directeur de la police de Bienne, lui reprocha d’avoir commis un délit de fuite. Lumengo a omis d’informer la police immédiatement de l’accident. Une procédure a été ouverte contre Lumengo, laquelle a débouché sur une peine conditionnelle et une amende[29],[30].

À la fin de l’été 2007, lors d’une séance du conseil de ville de Bienne, Lumengo a été humilié par des délégués du PSL : ceux-ci mangeaient en effet des bananes et des têtes au choco de façon spectaculaire en poussant des cris de singes. Le PSL a démenti un quelconque lien entre ces gestes et Lumengo[9].

Au cours de son mandat au Conseil national, Lumengo a plusieurs fois été victime d’attaques à caractère raciste, notamment en 2008 lors de son discours à l’occasion du 1er mai à Langenthal où on lui a jeté des bananes[31],[32]. En octobre de la même année, il a été insulté par un membre du PNOS (Partei National Orientierter Schweizer) sur le site de ce même parti par un texte méprisable et une caricature raciste[33].

Lumengo reçoit des lettres avec des insultes racistes après pratiquement chacune de ses apparitions médiatiques[34].

Accusations de fraude électorale

Le , Lumengo a été accusé de fraude électorale en rapport avec les élections au Grand conseil bernois de 2006[35]. Il a été mis hors de cause concernant toute irrégularité au sujet des élections fédérales de 2007. Le , Lumengo devait comparaître devant le tribunal de Bienne, soupçonné d’avoir rempli lui-même 44 bulletins de vote – parmi lesquels 42 n'étaient pas valables. Selon la presse, Lumengo a toujours contesté ces accusations. Il aurait aidé les nouveaux électeurs moins habitués avec le processus électoral à remplir leurs bulletins de vote. Son avocat a requis son acquittement. Cependant, Lumengo a été condamné par le tribunal de district de Bienne de fraude électorale par dol indirect [36],[37]. Son avocat a fait appel. Le PS du canton de Berne exigea sa démission du Conseil national. Lumengo s’est déclaré déçu du manque de solidarité de la part de son parti et de la façon précipitée dont celui-ci a exigé sa démission et décida de quitter le PS[38]. Les parlementaires des autres partis ont critiqué l'attitude intolérante du PS vis-à-vis de Lumengo et se sont abstenus d’exiger toute conséquence directe sur son mandat parlementaire. En deuxième instance, le , Lumengo a été acquitté par la Cour suprême du canton de Berne[39]. Avant son acquittement Lumengo avait déjà annoncé être candidat à sa réélection aux élections fédérales d’[40]. Par la suite, le Ministère public du canton de Berne a fait recours contre l'acquittement de Ricardo Lumengo. En , le Tribunal fédéral a rejeté le recours du Ministère public du canton de Berne contre l'acquittement de Ricardo Lumengo, confirmant ainsi le jugement de la Cour suprême du canton de Berne. Ricardo Lumengo a ainsi été définitivement acquitté de ces accusations[41],[42].

Autres activités

À côté de ses activités politiques, Ricardo Lumengo s’engage à renouer des liens avec le continent africain, particulièrement avec son pays d’origine, l’Angola, dans le but de faire profiter la classe politique, mais également la société civile, de son expérience professionnelle et politique acquise en Suisse [43]. Il espère apporter ainsi sa contribution au renforcement des institutions démocratiques et à la bonne gouvernance[44].

Notes et références

Liens externes

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