Pierre Belain d'Esnambuc
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Gouverneur Martinique (d) | |
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Naissance | |
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Décès | |
Activités | |
Parentèle | Jacques Dyel du Parquet (neveu) |
Pierre Belain d’Esnambuc est un marin, flibustier et colonisateur français, né le à Allouville (Seine-Maritime) et mort en à Saint-Christophe, dans les Antilles.
Il est connu pour avoir pris possession de l’île de la Martinique, et en avoir fait une colonie française. Premier gouverneur général des Antilles françaises, il est l'un des responsables de la colonisation des peuples autochtones, et de la mise en place du système esclavagiste aux Antilles françaises.
Pierre Belain d'Esnanbuc est le cinquième enfant de Nicolas Belain, sieur de Quenouville et d'Esnambuc, et de Louise Perronne Duval. Il est baptisé en l'église Saint-Quentin d'Allouville-Bellefosse, en Normandie, le .
Le domaine de Quenouville subit les guerres de Religion qui ruinent le pays de Caux. En 1580, Nicolas Belain doit emprunter 2 400 livres au duc de Cossé-Brissac, qui se sont grossies des intérêts. Après son décès, en 1599, ses enfants ont dû le rembourser. François l'aîné et héritier du domaine de Quenouville décide de vendre le domaine d'Esnambuc. L'autre terre a été vendue en 1610[1].
Pierre Belain ne devait plus pouvoir porter ce titre, ce qu'il a pourtant fait quelques années plus tard. En 1603, alors qu'il a 18 ans, il embarque comme « mathelot » sur « le petit Orqui ».
Capitaine d'un brigantin avec un équipage de 40 hommes, il pratique la piraterie artisanale. Il commerce entre la France (depuis le port du Havre de Grâce) et les îles de la mer Caraïbe, aidé en cela par Jean Cavelet de Hertelay, gros armateur du Havre et directeur[? Propriétaire ? Affrêteur ?] de la « Romaine ».
Lors de l'achat du marquisat de Graville, Jean Cavelet de Hertelay devint le procureur spécial du cardinal de Richelieu, ministre du roi Louis XIII.
À la signature du traité de Vervins, en 1598, les Français refusant de reconnaître le droit du pape à accorder la souveraineté sur l'océan à qui que ce soit, une clause non écrite stipule qu'au-delà du méridien de l'île de Fer, appelé la Ligne des amitiés, la force déciderait et que la guerre pourrait régner au-delà de ces limites, sans altérer en rien la paix des deux nations en Europe[2].
La trêve de douze ans signée en 1609 entre les Provinces-Unies et l'Espagne, grâce à la médiation de l'Angleterre et de la France, va permettre un développement de la navigation vers les Caraïbes. La navigation étant libre, Pierre Belain va s'associer à Urbain du Roissey, sieur de Chardonville, pour refaire sa fortune en naviguant sur l'océan devenu libre, au seul risque de rencontrer un navire espagnol. Pendant 15 ans, il parcourt les mers sans grand succès.
En 1620, il est capitaine de la Marquise, puis en 1623, il est conducteur du vaisseau l'Espérance. En 1623, une course contre un galion espagnol se retourne contre le flibustier qui trouve refuge sur l'Île Saint-Christophe, où 400 colons britanniques et quelques huguenots français sont arrivés l'année précédente. Anglais et Français, affaiblis par leurs voyages respectifs, trouvent un accord et se partagent cette petite île qui était occupée par des Caraïbes.
Revenu en France en 1626, convoqué par le cardinal de Richelieu, grand-maître de la navigation, Belain d'Esnambuc lui montre l’intérêt que la France aurait à y cultiver le tabac (pétun)[3], la canne à sucre, le roucou et l'indigo... Il s'agira pour le cardinal de Richelieu d'étendre l'influence du Royaume de France, mais aussi de convertir les Amérindiens au christianisme.
En 1627, Esnambuc quitte le Havre pour s'établir à Saint-Christophe, qui était déjà colonisée par les Huguenots commandés par François Levasseur. À l'époque, Saint-Christophe est partagée avec les Anglais menés par le flibustier Thomas Warner: les Anglais occupant la partie centrale, et les Français aux deux extrémités.
Les conditions sont très difficiles pour les colons français qui sont mal approvisionnés par la compagnie. Ils doivent leur survie au commerce avec les Hollandais.
Entre 1626 et 1628, un navire corsaire français s’empare de deux caravelles contenant 57 morisques et mulâtres qui seront débarqués à Saint-Christophe. C'est la première introduction d'esclaves connue dans une colonie française. Le commerce avec des navires négriers étrangers, bien qu’illégal, vient d'être toléré par les autorités coloniales. Au début de 1629, la colonie française de Saint-Christophe compterait 500 Français, 52 Noirs (40 hommes, 12 femmes)[4].
Après l'échec de la Compagnie de Saint-Christophe, Pierre d'Esnambuc obtient du duc de Richelieu la création de la Compagnie des îles d'Amérique, le .
La compagnie charge Jean du Plessis et Charles Lénard de l'Olive, de coloniser la Guadeloupe. Tandis que d'Esnambuc débarque en Martinique avec 150 colons français venant de l'île Saint-Christophe. Il fonde ensuite le fort Saint-Pierre pour le compte de la Couronne de France et de la Compagnie des îles d'Amérique. Il donne le commandement du fort à Jacques Dupont (ou Du Pont), et regagne l'île Saint-Christophe.
Il prend possession de l'île de la Dominique en conduit par un capitaine de Dieppe, Pierre Baillardel. Jacques Dupont - après avoir résisté à une attaque des indiens caraïbes - est fait prisonnier par les Espagnols au cours d'un voyage qu'il effectuait vers Saint-Christophe pour rendre compte de sa gestion. Pierre d'Esnambuc fait alors nommer son neveu, Jacques Dyel du Parquet, comme gouverneur de la Martinique, en .
Esnambuc finit par mourir de maladie sur l'île de Saint-Christophe, en d'après le Père Jean-Baptiste Du Tertre. Apprenant la mort de Pierre Belain d'Esnambuc, Richelieu déclare : « Le roi vient de perdre un de ses plus fidèles serviteurs »[5].
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