Olivier Weber

journaliste français

Olivier Weber, né le , est un écrivain, grand reporter, diplomate et ancien correspondant de guerre français.

Olivier Weber
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Olivier Weber en Afghanistan en 2010.
Naissance (66 ans)
Montluçon
Activité principale
Formation
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

  • Chasseurs de dragons (2002)
  • La Bataille des anges (2006)
  • Le Barbaresque (2011)
  • La Confession de Massoud (2013)
  • L’Enchantement du monde (2015)
  • Frontières (2016)
  • Au Royaume de la lumière (2021)

Maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris puis ambassadeur de France itinérant de 2008 à 2013, il est président du prix Joseph-Kessel. Ses récits de voyage, essais et romans ont été traduits dans une dizaine de langues[1].

Biographie

Olivier Weber a fait des études d’économie, d'anthropologie et de droit aux États-Unis, à l'université de San Francisco (Administration des affaires et gestion), et en France, à l'université de Nice (DEA, diplôme d'études approfondies), d’ethnologie à l'École des hautes études en sciences sociales de Paris (DEA), de droit international (doctorat), d'indonésien et malaisien à l'Institut national des langues et civilisations orientales[2].

Entré en journalisme après quelques années dans l'enseignement et dans l'analyse financière, il part pour la Californie sur les traces de Jack London. Devenu correspondant de guerre en Afrique et au Moyen-Orient pour le Sunday Times, le Guardian et Libération, il réalise aussi des enquêtes pour Les Nouvelles littéraires et Globe[3]. Il est ensuite nommé grand reporter pour le magazine Le Point. Il poursuit alors ses activités d'écrivain, dont le style est parfois comparé à celui de Conrad et Cendrars[4],[5],[6]. Depuis, il parcourt le monde entier, des États-Unis à la Chine, de l'Afrique à l'Orient qui devient sa passion[7],[8].

Il couvre les conflits et les guérillas en Érythrée, au Cambodge, en Afghanistan, au Kurdistan, au Soudan du Sud, au Tchad, en Irak, en Iran, en Thaïlande, en Arménie, en Chine, au Sahara occidental, en Tchétchénie, en Russie, en Roumanie, au Pakistan, au Kosovo, au Sri Lanka, en Algérie, au Cachemire, en Israël, dans les Territoires palestiniens, au Timor oriental, en Birmanieetc.[9].

Olivier Weber voyage à de nombreuses reprises en Afghanistan où il parvient à séjourner avec les talibans[10]. Il a réussi à franchir plusieurs fois les lignes de front pour rencontrer le Commandant Massoud. En , il voyage en Asie centrale pour organiser une mission humanitaire dans la vallée du Panchir et porter à Ahmed Chah Massoud les épreuves de son livre Le Faucon afghan[11]. Quelques jours plus tard, le , le Lion du Panchir est assassiné. Olivier Weber sera présent à ses obsèques alors que les talibans ont lancé une grande offensive.

Ses témoignages et sa dénonciation du régime des talibans et de la montée en puissance d'Al-Qaïda en Afghanistan, au Pakistan et en Asie centrale lui ont valu d'être menacé de mort[12],[13]. Il a publié sur l'Asie centrale et la Route de la soie plusieurs livres : Le Grand Festin de l'Orient, Le Faucon afghan : un voyage au pays des talibans, La Mémoire assassinée et La Route de la drogue.

Auteur de documentaires et scénariste, il est également directeur de la collection « Écrivains voyageurs ». Il a été ambassadeur de France, chargé de la traite des êtres humains de 2008 à 2013[14].

Il a notamment écrit les biographies des écrivains et voyageurs Joseph Conrad, Joseph Kessel, Lucien Bodard, Ella Maillart et Jack London[15].

Depuis 2020, il est chroniqueur littéraire de la revue Sept, magazine trimestriel dans lequel il tient un bloc-notes.

Années de guérilla

Pour ses livres et reportages, il séjourne avec une vingtaine de mouvements armés et de guérilla, dont les Tigres tamouls au Sri Lanka, les Karens et les Shans en Birmanie, les combattants du Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE), les membres du Front Polisario au sud du Maroc et en Algérie, les Talibans en Afghanistan et au Pakistan, les résistants en Tchétchénie, les rebelles du SPLA au Soudan du Sud, les Khmers rouges du Cambodge, les volontaires anti-Saddam Hussein dans les maquis irakiens, les groupes fondamentalistes du Cachemire, les Peshmergas du Kurdistanetc.[16].

Sa dénonciation du trafic d'êtres humains par les Tigres tamouls du Sri Lanka et l'élimination de leurs prisonniers[17], après plusieurs voyages dans les maquis, lui valent de nouvelles menaces. L'avion qu'il devait prendre de Jaffna à la capitale Colombo a été sciemment abattu par les combattants du mouvement armé[18],.

Spécialiste des guérillas et des mouvements de rébellion, il devient chercheur au centre de recherches sur la littérature des voyages (CRLV) de l'Université Paris-Sorbonne (Paris-IV) et en 2001, enseignant à l'Université Paris II[réf. à confirmer][19]. En 2005, il est nommé maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris où il inaugure le cours Géopolitique des drogues et des guérillas[20],[21].

Il a rapporté de ses voyages et séjours clandestins plusieurs récits, des enquêtes et des romans, notamment Chasseurs de dragons : voyage en Opiomie et La Mort blanche, qui dénoncent le monde des trafiquants de drogue[22],[23].

En 2013, il lance une émission sur France Culture, Écrivains dans la guerre, sur les correspondants de guerre et grands reporters devenus écrivains tels Ernest Hemingway, Jack London, Joseph Kessel, John Steinbeck ou encore Vassili Grossman[24]. Il retourne régulièrement sur les terrains de conflit pour ses livres ou pour témoigner, notamment en Syrie, au Kurdistan, en Asie Centrale et en Ukraine[25],[26].

Écrivain engagé

Olivier Weber s'est passionné très tôt pour les causes perdues et les peuples premiers. Il a notamment défendu la résistance du Soudan du Sud, en butte au régime de Khartoum et dénoncé l'esclavage des enfants soudanais.

Il a participé aux opérations de sauvetage des boat-people, les réfugiés vietnamiens, en mer de Chine en 1987 avec l'académicien et écrivain Jean-François Deniau et des volontaires de Médecins du monde, à bord du cargo Mary[réf. nécessaire].

Il a défendu également les moudjahidins afghans durant la guerre contre l'armée soviétique puis contre le régime pro-communiste de Najibullah et s'est rendu à plusieurs reprises auprès des rebelles afghans et du commandant Massoud. Après avoir critiqué le régime des talibans, il a été menacé d'emprisonnement et de mort puis expulsé d'Afghanistan par les miliciens du mollah Omar[réf. nécessaire].

Il a soutenu les Amérindiens dans leur lutte contre les trafiquants d'or, de drogues et d'armes, et a mis en exergue au retour de l'expédition Amazonia, parrainée par l'Unicef, les liens entre pègre sud-américaine et trafiquants d'êtres humains[27],[28].

Il s'aventure à plusieurs reprises dans les bas-fonds de Karachi et écrit sur les « maquis urbains »[29],[30].

Il a aussi dénoncé l'impunité du mouvement des Khmers rouges dans les montagnes de l'Ouest du Cambodge, après avoir rencontré dans les maquis les dirigeants du mouvement Ieng Sary et Khieu Samphân, tous deux anciens adjoints de Pol Pot[31],[32].

En , il remet le prix Joseph-Kessel à l'écrivain et académicien Erik Orsenna pour son combat en faveur de l'eau et son dernier ouvrage[33].

Le film La Fièvre de l'Or tiré de son livre J'aurai de l'or, récit de voyage sur la traite des êtres humains en Amazonie et les autres trafics liés à la déforestation ainsi que sur le massacre des Amérindiens, a fait l'objet d'une presse remarquable et a été décrit comme un témoignage dans la veine du Cauchemar de Darwin et de Blood diamond[34],[35],[36],[37].

Son essai Kessel, le nomade éternel met en avant l'engagement du grand reporter et académicien. Il reçoit, en 2017, le Prix du livre européen et méditerranéen.

Expérience humanitaire

Pour son livre French Doctors : les 25 ans d'épopée de la médecine humanitaire, Olivier Weber a parcouru le monde pendant trois ans, visitant une quinzaine de pays et réalisant environ deux cents entretiens[38].

Il a participé ou mis en œuvre différentes missions humanitaires en Asie centrale et en Afghanistan, notamment dans la vallée du Panchir du commandant Massoud à la veille des attentats du et auprès des femmes afghanes[39], ainsi qu'en Irak auprès des populations victimes de l’État islamique.

Blessé à son retour d'un séjour avec la guérilla au Sri Lanka, il organise pendant sa convalescence un colloque international avec l'Unesco sur les Bouddhas de Bâmiyân, qui rassemble à Paris des experts français, afghans, américains, iraniens, japonais et italiens[40].

En 2004 et 2005, avec l'Unesco également, il organise une mission scientifique et culturelle, l'expédition « Sur les routes de la soie »[41]. Plusieurs documentaires ont été réalisés de cette expédition dont À la recherche des trésors perdus d'Afghanistan[42].

La publication de son livre sur l'esclavage des enfants au Soudan, après un voyage clandestin dans le sud du pays, a été suivie d'une enquête internationale des Nations unies à Khartoum[43].

Après un documentaire sur le monde des ONG, Guerre et Santé et un autre livre, Humanitaires, il rédige différentes études sur les missions et des articles pour la revue Humanitaire dont il intègre le comité de rédaction de 2005 à 2007[44]. De 2003 à 2006, il est membre du conseil d'orientation de l'action humanitaire d'urgence (COAHU) qui siège au ministère des Affaires étrangères et regroupe les représentants de différents ministères (Quai d'Orsay, Intérieur et Défense), responsables d'ONG et experts du monde humanitaire.

Organisateur du colloque Les Humanitaires en danger à l'Institut d'études politiques en [45], il collabore avec Rony Brauman au livre Critique de la raison humanitaire, un ouvrage de référence sur les nouvelles orientations de l'action humanitaire sur la scène internationale[46].

Il monte une expédition en Amazonie et s'aventure sur la piste des chercheurs d'or pour dénoncer la déforestation et la destruction de la culture amérindienne[47]. Il en rapporte un livre, J'aurai de l'or[48], un film, La Fièvre de l'Or[49], sorti au cinéma, et obtient le Trophée de l'aventure[50].

Il est devenu administrateur d'Aide médicale internationale (AMI) en 2005, puis vice-président à partir de 2006[51]. Il quitte ses fonctions en afin de se consacrer davantage au roman et au récit de voyage[52],[53]. Il retourne en Irak et au Kurdistan en 2014, 2015 et 2017, pour des missions humanitaires[54]. En septembre 2022, il devient président de Douleurs Sans Frontières.

Distinctions et prix littéraires

Inscrit dans la lignée des Joseph Kessel, Lucien Bodard, Blaise Cendrars et Albert Londres[55],[56], Olivier Weber a été couronné par plusieurs prix littéraires ou de grand reportage :

Il a été accueilli dans le jury de prix littéraires consacrés au reportage et aux voyages, comme le prix Joseph-Kessel dont il est devenu président ou le prix Albert-Londres. Il a été membre à plusieurs reprises du Prix François-Billetdoux[70], du Festival international du film des droits de l'homme[71] et du Festival international du film et du livre d'aventure[72].

Le , Olivier Weber a été nommé ambassadeur itinérant, chargé notamment de la traite des êtres humains[73],[74]. Il est membre du bureau directeur de la Société des explorateurs français fondée par Paul-Émile Victor[75].

Œuvres

Romans, essais et récits de voyage

Livres collectifs

Filmographie

Olivier Weber est l'auteur et scénariste de plusieurs films documentaires pour la télévision et le cinéma, notamment sur des voyages et sur des écrivains.

Notes et références

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes