Nicola Spedalieri
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Nicola Spedalieri, parfois appelé Nicolas Spedalieri en français (Bronte, - Rome, ), est un prêtre et philosophe italien.
Nicola Spedalieri naquit le à Bronte, en Sicile, fut élevé dans le séminaire de Monreale, où il apprit la théologie sous l’archevêque Francesco Testa de Palerme. Quelques opinions répandues dans une thèse qu’il soutint pour entrer dans les ordres, attirèrent sur lui la censure de ses supérieurs, et il dut se soumettre à la révision de la Chambre apostolique. Le P. Ricchieri, que le pape avait chargé de cet examen, présenta un rapport favorable à l’auteur, qui fut invité de se rendre à Rome. C’était le moment où les ouvrages philosophiques faisaient le plus de bruit en Europe. Voulant mettre d’accord la philosophie avec la religion, Spedalieri rapprocha l’une de l’autre et crut prouver que les droits de l'homme, tels qu’on venait de les proclamer en France, étaient tous établis dans l’Évangile, dont les dogmes lui paraissaient plus que suffisants pour fonder la société sur les bases de l’égalité et de la justice. Dans cet ouvrage, Spedalieri aborda les questions les plus délicates et ne recula pas même devant la théorie du régicide, qu’il essaya de justifier par la doctrine de Thomas d'Aquin. Seulement, il n’accordait le droit de détrôner un tyran qu’à la dernière extrémité, avec les plus fortes restrictions, et sans déguiser aucun des dangers auxquels on reste exposé après un remède aussi violent. Du reste, dans le cours de ce traité, l’auteur se livre à de longs développements pour prouver que les idées religieuses sont l’appui le plus ferme des corps politiques ; que la religion révélée est la seule capable de fixer la destinée et le bonheur d’un peuple, et que le moyen le plus puissant pour arrêter les progrès de la révolution était de relever le trône et l’autel. Cet ouvrage ne satisfit ni les orthodoxes ni les philosophes. Spedalieri en attendant recevait les félicitations des universités de Padoue et de Pavie, tandis que son livre, repoussé de la plupart des États italiens, lui avait suscité une foule de contradicteurs. Les auteurs du journal ecclésiastique de Rome, le P. Tamagna, professeur au Collège de la Sapience, l’abbé Bianchi, un anonyme et le P. Toni, clerc régulier, l’attaquèrent vivement dans leurs écrits. Ce dernier, qui avait emprunté le nom de son imprimeur (Salomoni), s’attacha surtout à démontrer que le troisième livre de l’opuscule De regimine principum, imprimé parmi les œuvres de Thomas d'Aquin, et auquel Spedalieri s’en était rapporté pour autoriser le tyrannicide, ne doit pas être attribué à ce saint docteur, comme Bellarmin et le P. Labbe l’ont cru. Spedalieri, assailli par tant d’ennemis, aurait succombé, si ses protecteurs n’avaient fait valoir les services qu’il avait rendus à la religion par ses réfutations de Fréret et de Gibbon. Par ce moyen il obtint un bénéfice à la Basilique vaticane, malgré la constitution de Léon X, qui prescrivait de n’accorder cette faveur qu’à des Romains. Spedalieri mourut à Rome, le .
On pourra consulter les ouvrages suivants qui contiennent la critique des Diritti dell’uomo de Spedalieri :