Marie-Guillemine Benoist

peintre française (1768–1826)

Marie-Guillemine Benoist, née Marie-Guillemine Laville-Leroux le à Paris où elle est morte le , est une artiste peintre néoclassique française.

Marie-Guillemine Benoist
Naissance
Décès
(à 57 ans)
Paris
Période d'activité
Nom de naissance
Marie-Guillemine Laville-Leroux
Nationalité
Activité
Maître
Lieu de travail
Mouvement
Père
Fratrie
Conjoint
Enfants
Prosper Désiré Benoist (d)
Denis Benoist d'AzyVoir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Œuvres principales
signature de Marie-Guillemine Benoist
Signature

Biographie

Portrait de René Delaville-Leroulx peint par sa fille, 1784.

Le père de Marie-Guillemine de Laville-Leroux, René Delaville-Leroulx, est un fonctionnaire qui fut ministre des contributions en 1792[2]. Le , Marie-Guillemine de Laville-Leroux épouse Pierre-Vincent Benoist, banquier, dit Benoist d’Angers[3], dont elle eut trois enfants : Prosper Désiré Benoist, né le à Paris[4], Denys Aimé René Emmanuel Benoist, né le à Paris[5], et Augustine Benoist, née le à Versailles[6].

Formation

Marie-Guillemine Benoist est formée par Élisabeth Vigée Le Brun à partir de 1781. En 1784, elle rencontre le poète Charles-Albert Demoustier, qui s’inspirera d’elle pour son personnage d’Émilie dans ses Lettres à Émilie sur la mythologie[7] (1801) ; cette même année, elle peint le portrait de son père, exposé au Salon de la jeunesse de 1784. Elle entre en 1786, comme sa sœur Marie-Élisabeth Laville-Leroux, à l’atelier de Jacques-Louis David[8], qui, sous l'empire, sera investi dans la fonction de « Premier peintre » par Napoléon Ier.

Une artiste peintre au tournant du XVIIIe siècle

Les Adieux de Psyché à sa famille, Salon de 1791

Le tableau L’Innocence entre la Vertu et le Vice, peint en 1790[9], sous le couvert d’un sujet mythologique reflète ses convictions féministes, le Vice y étant représenté sous les traits d’un homme alors qu’il l’est traditionnellement sous ceux d’une femme. Marie-Guillemine Benoist expose pour la première fois au Salon en 1791 un tableau inspiré de la mythologie Psyché faisant ses adieux à sa famille, réalisé à la même époque que le précédent.

Vers 1795, elle abandonne les sujets classiques pour la peinture de genre, après de rudes attaques[10] et se libère progressivement de l’influence de David. Elle continue sa carrière de peintre avec succès et expose au Salon de 1800 le Portrait d'une négresse, qui assoit immédiatement sa réputation. Peint seulement six ans après l’abolition de l’esclavage, ce tableau est considéré comme son chef-d'œuvre et comme un manifeste de l’émancipation des esclaves[11] et du féminisme. Ce portrait, qui représenterait une domestique ramenée des îles par le beau-frère de l’artiste, sera acheté par Louis XVIII pour l’État français en 1818[12].

Marie-Guillemine Benoist remporte une médaille d’or au Salon de 1804 et obtient une pension du gouvernement. Elle ouvre à cette époque un studio réservé exclusivement aux femmes à qui elle enseigne la peinture. Elle reçoit une commission de Napoléon Bonaparte, alors Premier consul, pour réaliser son portrait à l’intention de la Ville de Gand et réalisera un portrait d’Élisa Bonaparte, sœur de l’empereur et duchesse de Lucques en 1805.

Au salon de 1806, elle expose deux tableaux, celui de Deux jeunes Enfans, avec un nid d'oiseau, et Le Sommeil de l'Enfance, et celui de la Vieillesse[13],[14]. Sous l'Empire, elle peint différents portraits pour la famille Bonaparte.

L'artiste a aussi eu quelques élèves de sexe féminin. Dans une lettre adressée à son conjoint du , elle rend compte des progrès réalisés par la fille de Félix Lepeletier[15] dans son atelier[16]. Alexandrine-Adélaïde Delon, qui expose au Salon de 1802 à 1812[17], s'affiche comme « élève de Mme Benoist » dans le livret du Salon de 1810[18].

À la Restauration, elle est priée de renoncer à exposer afin de ne pas nuire à la carrière de son époux, Pierre-Vincent Benoist, devenu conseiller d’État. Elle cède — « la pensée que je serais un obstacle à votre avancement dans votre carrière serait pour moi un coup bien acéré[19]. » — et cesse d’exposer ses tableaux en public[20],[21], alors qu’elle est au sommet de sa carrière, son mari occupant différents postes importants sous la Restauration.

Elle est enterrée au cimetière du Mont-Valérien (Suresnes) avec son époux et leur fille Augustine, épouse Cochin[22]. Les Benoist d’Azy sont leurs descendants directs.

Œuvres dans les collections publiques

Allemagne
Belgique
États-Unis
France


Italie

Références

Bibliographie

  • Marie-Juliette Ballot, Une élève de David. La Comtesse Benoist, l'Émilie de Demoustier, 1768-1826, Paris, Plon, (lire en ligne).
  • Marie-Josèphe Bonnet, Liberté Égalité Exclusion, Femmes peintres en révolution- 1770-1804, Éditions Vendémiaire, 2012.
  • François Champarnaud, « Madame Benoist, l'Emilie de Demoustier », Cahiers Roucher-André Chénier, vol. 17 « Poétesses et égéries de 1770 à 1830 »,‎ , p. 135-140 (ISSN 0290-5698).
  • Marie-Claude Chaudonneret, Grove Art Online ((en) lire en ligne).
  • Patrick Le Nouëne, « Pierre-Vincent Benoist et son épouse, Marie-Guillemine Laville-Leroulx, protecteurs de Pierre-Jean David (dit David d’Angers) », Archives d'Anjou : Mélanges d’histoire et d’archéologie angevine, Association des Amis des Archives d’Anjou, no 22,‎ .
  • Marianne Lévy, Marie-Guillemine Laville-Leroulx et les siens : une femme peintre de l'Ancien Régime à la Restauration (1768-1826), Paris, L'Harmattan, (ISBN 978-2-343-14056-8 et 2-343-14056-1, OCLC 1047524036).
  • (de) Astrid Reuter, Marie-Guilhelmine Benoist : Gestaltungsräume einer Künstlerin um 1800, Berlin, Lukas, (ISBN 3-931836-86-X et 978-3-931836-86-3, OCLC 51654946).
  • (en) Margaret A. Oppenheimer, « Three Newly Identified Paintings by Marie-Guillelmine Benoist », Metropolitan Museum Journal, vol. 31,‎ , p. 143–150 (ISSN 0077-8958 et 2169-3072, DOI 10.2307/1512977, lire en ligne).

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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