Médaille de la Résistance française

décoration française
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La médaille de la Résistance française est une décoration française instituée en à Londres par le général de Gaulle, chef de la France combattante. Son objet était de « reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l'Empire et à l'étranger, auront contribué à la Résistance du peuple français contre l'ennemi et contre ses complices depuis le  ». Il s'agit, après l'ordre de la Libération, de la seconde et seule autre décoration créée pendant la Seconde Guerre mondiale par le général de Gaulle.

Médaille de la Résistance française
Illustration.
Avers
Seconde illustration.
Revers
Médaille de la Résistance française avec rosette.
Conditions
Décerné parDrapeau de la France France
TypeMédaille
Décerné pourActes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l'empire et à l'étranger, auront contribué à la résistance du peuple français
ÉligibilitéMilitaires ou civils
Détails
StatutÉteint
Statistiques
Création
Total65 295 dont 4 586 avec rosette
Ordre de préséance
Illustration.
Barrette de la médaille de la Résistance sans rosette
Seconde illustration.
Barrette de la médaille de la Résistance avec rosette

Historique

Lors de leur évasion, par l'intermédiaire de Jean Sainteny du réseau Alliance, Claude Hettier de Boislambert et Antoine Bissagnet passent un contrôle de gendarmerie ; cette tension nerveuse qu'ils ressentent les fait réfléchir à une décoration spécifique pour les actes de résistance. C'est sur leur suggestion qu'est donc créée la médaille de la Résistance[1], par une ordonnance prise le à Londres par le général de Gaulle[α].

Un grade plus élevé, la médaille de la Résistance française avec rosette, est ensuite créé par une ordonnance du [β].

Attribution

La médaille de la Résistance française a été conférée à 65 029 personnes dont 25 722 à titre posthume, appartenant aussi bien aux Français libres qu'à la Résistance intérieure. Elle a été également attribuée à 55 collectivités civiles ou militaires[2],[3].

Cette distinction a été décernée à 65 295 résistants et dans son grade supérieur, la médaille de la Résistance avec rosette, à 4 586 personnes[2],[4].

La médaille de la Résistance française n'est plus attribuée depuis le , sauf au titre de la Résistance en Indochine, pour laquelle le délai a été prorogé jusqu'au .

La médaille de la Résistance française n'a été conférée que par décret du chef de la France combattante, du président du Gouvernement provisoire de la République puis, à partir du , du président de la République.

Elle peut encore être attribuée, à titre posthume, dans les mêmes conditions, mais uniquement à des personnes tuées pendant la guerre ou mortes en déportation à la suite de faits de résistance.

La Commission nationale de la médaille de la Résistance française, instituée par l'article 3 du décret no 774 du [γ], est chargée d'émettre un avis sur les propositions d'attribution[4].

Insigne

  • Médaille : ronde, en bronze patiné ou doré, d'un module de 37 mm. L'avers représente un bouclier circulaire frappé d'une croix de Lorraine avec, en exergue, «  » écrit en chiffres romains (XVIII.VI.MCMXL). Le revers comporte l'inscription latine « Patria non immemor » (« la Patrie n'oublie pas ») ;
  • Ruban : noir traversé verticalement par deux bandes rouges latérales de 3 mm de large et quatre bandes de 1 mm, dont deux médianes espacées de 2 mm, et deux intermédiaires distantes des médianes de 6 mm. Lorsque la décoration est décernée avec rosette, une rosette noire et rouge prend place sur le ruban.

La médaille de la Résistance française est portée sur le côté gauche de la poitrine, après la Légion d'honneur, la croix de la Libération, la médaille militaire et la croix de guerre[δ].

Titulaires

Collectivités décorées

La médaille de la Résistance française a été décernée à un certain nombre de collectivités : 18 collectivités territoriales (17 communes et une collectivité d'outre-mer), 15 collectivités civiles (associations, hôpitaux, etc.), 21 unités militaires (régiments, navires, etc.)[2],[3],[5].

CollectivitéDépartementType de collectivitéRosetteDate du décret
SignaturePublication
au JO
École militaire préparatoire de TulleCorrèzeMilitaire - écoleOui[a]
Groupe de bombardement BretagneMilitaire - unitéOui[b]
Sous-marin CasabiancaMilitaire - navireOui[b]
Sous-marin Vénus (à titre posthume)Militaire - navireOui[c]
Sous-marin Narval (à titre posthume)Militaire - navireOui[c]
Sous-marin Surcouf (à titre posthume)Militaire - navireOui[c]
École militaire préparatoire d'AutunSaône-et-LoireMilitaire - écoleOui[d]
1er régiment de fusiliers marinsMilitaire - unitéOui[e]
13e demi-brigade de Légion étrangèreMilitaire - unitéOui[f]
CaenCalvadosCivil - commune[g]
Oui[h]
CaniacLotCivil - commune[g]
Oui[h]
Île-de-SeinFinistèreCivil - communeOui[i]
LyonRhôneCivil - communeOui[j]
Sœurs de NiederbronnBas-RhinCivil - congrégationOui[k]
Université de StrasbourgBas-RhinCivil - enseignementOui[l]
Radio BrazzavilleCivil - médiasOui[m]
Résistance-FerCivilOui[d]
Brigade de gendarmerie de La Chapelle-en-VercorsDrômeMilitaire - unité[n]
Cadets de la France libreMilitaire - école[réf. nécessaire]
Corvette AconitMilitaire - navire[o]
Corvette AlysseMilitaire - navire[o]
Aviso Commandant DominéMilitaire - navire[o]
Aviso Commandant DubocMilitaire - navire[o]
Sous-marin Le GlorieuxMilitaire - navire[o]
Contre-torpilleur LéopardMilitaire - navire[o]
Sous-marin MarsouinMilitaire - navire[o]
Corvette MimosaMilitaire - navire[o]
Aviso Savorgnan-de-BrazzaMilitaire - navire[o]
Patrouilleur PoulmicMilitaire - navire[p]
1er régiment d'infanterieMilitaire - unité[q]
MeximieuxAinCivil - commune[r]
TerrouLotCivil - commune[s]
BéthincourtMeuseCivil - commune[t]
La Chapelle-en-VercorsDrômeCivil - commune[u]
Saint-Nizier-du-MoucherotteIsèreCivil - commune[u]
ThônesHaute-SavoieCivil - commune[v]
Montceau-les-MinesSaône-et-LoireCivil - commune[w]
Nouvelle-CalédonieCivil - collectivité d'outre-mer[x]
NantuaAinCivil - commune[y]
OyonnaxAinCivil - commune[y]
BrestFinistèreCivil - commune[z]
MarsoulasHaute-GaronneCivil - commune[z]
TavauxAisneCivil - commune[z]
PlougasnouFinistèreCivil - commune[f]
Hôpital de CahorsLotCivil - hôpital[g]
Hôpital de Saint-CéréLotCivil - hôpital[g]
Lycée Lalande de Bourg-en-BresseAinCivil - enseignement[aa]
Abbaye Notre-Dame de Timadeuc (Bréhan)MorbihanCivil - congrégation[ab]
Association des Français libres de Grande-BretagneCivilnon publié[5]
Police d'État de la ville d'AlgerCivil[ac]
Résistance PTTCivil[ad]
Sapeurs-pompiers de BelfortTerritoire de BelfortCivil[ae]
Scouts de France, Routiers du clan Guy de Larigaudie de BelfortTerritoire de BelfortCivil[af]
Corps urbain des gardiens de la paix de NiceAlpes-MaritimesCivil[ag]
Fédération de la Presse clandestineCivil - médias[ah]

Galerie

L'insigne de la médaille de la Résistance est représentée dans les ornements extérieurs des armoiries des personnes ou collectivités qui en sont décorées, sur des plaques commémoratives ou monuments en leur honneur, ou encore sur la cravate des drapeaux des unités militaires décorées :

Notes et références

Dans le Journal officiel de la France combattante (JOFC) puis de la République française (JORF), sur Gallica ou Légifrance :

  • Textes généraux :
  • Décrets d'attribution de la médaille de la Résistance :

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Association nationale des médaillés de la Résistance française, Liste des médaillés de la Résistance : médaille de la Résistance française – Annuaire des médaillés de la Résistance française, édité par Brodard et Taupin, 1953. — Avec reproduction d'une lettre manuscrite du général de Gaulle du . Cet ouvrage donne le nom du récipiendaire, sa date de naissance, son grade (médaille ou rosette), la date du décret d'attribution, la date du Journal officiel.
  • Eloïse Deligny (sous la dir. de Guillaume Piketty), Les femmes médaillées de la Résistance avec rosette, 1940-1947 : Engagement, lutte, reconnaissance (mémoire de master recherche 2e année en histoire à l'Institut d'études politiques de Paris), , 166 p. (SUDOC 250203723).
  • Bertrand Merle, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (préf. Victor Convert, intro. Marie-Claire Vitoux), « Médaille de la Résistance », dans 50 mots pour comprendre la Résistance alsacienne, Strasbourg, Éditions du Signe, , 196 p. (ISBN 978-2-7468-4334-9), p. 151–152.

Liens externes