Louis-Marie Guichard
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Louis-Marie Guichard, né vers 1770[1] à Paris et mort dans la même ville le , est un sculpteur français.
Il travailla dix ans en Russie et devint le « sculpteur attitré de la famille impériale russe »[2],[3].
Il ne doit pas être confondu avec Joseph-Nicolas Guichard, ornemaniste de la seconde moitié du XVIIIe siècle[4].
Élève d'Augustin Pajou et de François-André Vincent, Louis-Marie Guichard excellait dans les bustes taillés dans le marbre en grandeur naturelle, et d'après nature, dont le rendu était réputé pour sa ressemblance avec le modèle. Plusieurs de ses œuvres furent ensuite éditées en plâtre.
Courant 1803-1804, il se rend en Russie, à Saint-Pétersbourg[5]. L'empereur Alexandre Ier le choisit pour tailler son portrait, ainsi que les grands personnages de Russie. Il est reçu membre de l'Académie des Arts de Saint-Pétersbourg. Il revient en France en 1814.
En 1813, il fut reçu associé honoraire du Comité d'agriculture de la Société des arts de Genève[6].
Louis-Marie Guichard expose ses œuvres aux Salons de 1802, 1814 (obtention d'une médaille), 1817, 1819, 1822, 1830 et 1831.
Selon certaines sources[7], il résida à Nantes autour de l'année 1825, ce qui explique son absence aux Salons parisiens de 1824 et 1827.
Il exerça à Paris au 196, place du Museum en 1802-1804[8], au 8, cul-de-sac-Ferou (près de Saint-Sulpice) de 1814 à 1820, au 25, rue des Francs-Bourgeois en 1822 et au 20, rue Monsieur le Prince en 1830 jusqu'à sa mort en 1832.
Il meurt à Paris le . Son inventaire après-décès eut lieu le suivant, sur la requête de sa veuve Jeanne-Isoline Joly[9].
Louis-Marie Guichard fut très apprécié de ses contemporains, tant français que russes. Comme l'indique Irina Krasnikova, directrice du département des sculptures de la galerie Tretiakov de Moscou :
« Les rarissimes exemples de portraits sculptés russes de l'époque du romantisme appartiennent au ciseau du maître français M. Guichard [qui] apporta de France l'esprit de la vie romantique, les idéaux et les formes d'un art nouveau […]. Pour concentrer l'attention du spectateur sur la personnalité du modèle, l'artiste tend à la sobriété, […] le monde des objets, dans le portrait romantique, est insignifiant. Les détails sont chargés de fixer l'essentiel, soit le reflet des goûts du commanditaire, soit la position sociale du modèle.
Les portraits de l'empereur Alexandre Ier et de son frère Constantin font preuve d'un dépouillement raffiné. […]
Le portrait du tsarévitch Constantin, réalisé en 1804, est une sorte de « percée » du sculpteur dans le monde de l'art de cour, des commandes et du succès. Le grand-duc de 25 ans a […] une expression d'ardeur juvénile et [l]' intensité émotionnelle se reflète sur son visage […]. L'étoile de Saint-André-le-Premier-Appelé est à demi cachée par le revers de la veste et est couverte par les glands et l'insigne de l'ordre de Saint-Georges. […] On a ici un véritable héros romantique, perçu à travers le prisme de l'idéal […].
Le portrait d'Alexandre Ier, réalisé trois ans plus tard […] est très différent du portrait de son frère. Guichard ne cherche pas à faire du tsar un homme à l'émotion exacerbée. […] Le sculpteur n'a nul besoin, ici, de recréer l'illusion de la jeunesse. L'empereur n'avait que deux ans de plus que son frère, et [nous] voyons ici un homme mûr, volontaire, énergique, sûr de ses forces. »
Une fois revenu en France, le talent de Guichard est suffisamment célèbre pour qu'il soit l'un des deux sculpteurs admis à approcher le Roi Louis XVIII pour en tailler le portrait dans le marbre (1814)[10]
L'œuvre de Louis-Marie Guichard est clairement établie pour la période russe (1804-1813). En revanche, l'œuvre de la période française (1813-1832) reste à découvrir en grande partie : par exemple, on n'identifie que onze bustes en marbre de Guichard durant la période française, alors que trente-trois bustes en plâtre (probablement moulés sur les marbres durant cette période) furent dénombrés lors de l'inventaire après décès.
Guichard est davantage connu en Russie qu'en France. L'exposition « Russie romantique » (Paris, musée de la Vie romantique, 2010-2011) fut l'occasion d'exposer en France deux des bustes impériaux conservés à Moscou.
Exposition au Louvre, le :
Exposition au Musée royal des arts, le :
Exposition au Musée royal des arts, le :
Exposition au palais du Luxembourg : Buste de M. Panckoucke fils, marbre. Il est conservé dans les collections du musée de l'Ermitage à St Pétersbourg.
Au Musée royal, le :
Dans son ouvrage sur Paris[34], A. Lasmarrigues attribue à Guichard un bénitier en marbre blanc, composé par Madame de Lamartine, et placé dans l'église Saint-Germain-L'Auxerrois à Paris. En réalité, ce bénitier est de François Jouffroy et date de 1844. L'erreur de Lasmarrigues vient d'une mauvaise lecture de l'ouvrage de Félix Lazare[35].
À sa mort en 1832, Louis-Marie Guichard laissait dans son atelier :
« Dans l'atelier au rez-de-chaussée, éclairé sur la cour par une grande porte vitrée. Trente trois bustes en plâtre, deux bas-reliefs aussi en plâtre, un buste en marbre et un lot de modèles en plâtre, outils en bois et en fer, un modèle en terre glaise non terminé représentant un gladiateur, prisé pour le tout quarante francs. (Inventaire après décès, retrouvé et transcrit par T.C.[Qui ?] le [réf. nécessaire]). »