Ligue de football professionnel (France)

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Les racines de la Ligue remontent à la Libération. Avant la guerre, c'est une simple commission de la Fédération française de football qui chapeaute les clubs dits « autorisés » à rémunérer leurs joueurs. C'est la « Commission du Championnat de France Professionnel » présidée par Emmanuel Gambardella. De plus, une autre commission de la Fédération est chargée du suivi des joueurs pros ; c'est la « Commission de classement et du statut des joueurs professionnels » présidée par Gabriel Hanot. Dès les années 1930, les clubs pros tentèrent bien de mettre sur pied une structure indépendante, mais la Fédération repoussa par vote à plusieurs reprises cette forme de scission. Et l'« Amicale des clubs amateurs utilisant des joueurs professionnels » créée dès le 23 octobre 1932 reste à l'état de coquille vide.

Les affres de la Seconde Guerre mondiale permettent aux clubs professionnels de s'émanciper un peu de la tutelle fédérale. Sous le régime de Vichy, viscéralement hostile au concept de professionnalisme sportif, les clubs professionnels français furent dépossédés de leurs joueurs en 1943 et priés d'aller rejoindre le niveau amateur. C'est la fameuse saison 1943-1944 où un championnat de France des équipes régionales a lieu. Le changement ne dure qu'une seule saison, Libération oblige, mais les clubs sont très remontés contre la Fédération qui n'a pas fait grand-chose pour les préserver. Ainsi, dès les premiers jours de la Libération, les clubs se constituent en « Ligue » qui prend le nom, déjà utilisé avant-guerre, de « Groupement des clubs autorisés » (27 octobre 1944). Ce « Groupement » devient ensuite « Ligue nationale de football » puis retrouve son nom de « Groupement » dans les années 1970, avant de reprendre le nom de « Ligue nationale de football » dans les années 1980-1990. Nouveau changement au début des années 2000 avec la « Ligue de football professionnel ».

La Fédération n'abdiqua pourtant pas à la Libération, et un bras de fer opposa longtemps Fédération et Ligue. Pourtant, deux présidents de la Ligue furent également président de la FFF : Emmanuel Gambardella, qui cumule les deux mandats de 1949 à son décès en 1953, puis Antoine Chiarisoli, également cumulard de 1963 à 1967.

En 2002, Frederic Thiriez, avocat et haut-fonctionnaire, devient Président de la Ligue de Football Professionnel.

En mars 2016, Thiez annonce qu'il va quitter son poste, soulignant que 14 ans comme patron de la ligue de football, c'est déja trop^[2]. Il souhaite se consacrer davantage à son métier d’avocat et à ses autres passions et appelle à faire « place aux jeunes »^[2].

Après 14 ans sous le règne de Frédéric Thiriez, la Ligue de football professionnel (LFP) porte une femme à sa présidence

Le 16 novembre 2016, Nathalie Boy de La Tour est élue présidente de LFP^[3].

Le sélectionneur Raymond Domenech avait été proposé par le Conseil d'Administration mais il est refusé par l'Assemblée Générale de la LFP, sur fond de conflit larvé entre les « grands » et « petits » clubs^[3].

En mai 2018, Mediapro remporte l’appel d’offre lancé par la LFP, pour un montant record. En échange des droits TV de la Ligue 1 et la Ligue 2, Médiapro promet de verser 814 millions d'euros par an à la LFP sur la période 2020-2024.

Pour le diffuseur historique du football francais, Canal+, c’est une vraie gifle.

En août 2020, Mediapro lance la chaîne payante Téléfoot. Son business-plan vise 3,5 millions d’abonnés qui paieront 25 euros chaque mois, voir davantage.

Le 10 septembre 2020, Vincent Labrune, est élu Président de LFP^[4]. A la surprise générale, il bat de 5 voix le candidat Michel Denisot^[4].

Moins d'un mois plus tard, il fait face à sa première crise.

Le 24 septembre 2020, Mediapro demande à la LFP de lui donner un délai de supplémentaire concernant la prochaine échéance des droits audiovisuels, attendue au 5 octobre. Le 8 octobre 2020, le patron de Médiapro Jaumes Roures demande de "renégocier le prix" des droits TV de Ligue 1 et Ligue 2.

Au sein du monde du foot francais, c'est le début d'une immense panique^[5],[6].

Craignant qu’une procédure judiciaire ne dure trop longtemps, la LFP signe un pacte de sortie de crise avec Mediapro. Le 22 décembre 2023, le tribunal de commerce de Nanterre valide cet accord.

En décembre 2020, Mediapart publie une enquête sur les coulisses de ce fiasco^[7].

En juin 2021, le géant américain Amazon fait irruption dans le football français en obtenant les droits de diffusion de 80% des matchs de Ligue 1.

En avril 2022, Vincent Labrune annonce qu'un accord a été conclu avec CVC Capital^[8]. Contre 1,5 milliard d’euros, dont l’essentiel (1,1 milliard) ira aux clubs en Ligue 1, CVC Capital obtiendra désormais 13% des revenus du football professionel francais^[8].

En octobre 2022, la LFP annonce s'acheter un nouveau siège parisien pour la somme de 127 millions d'euros ^[9].

En septembre 2023, Canal + annonce qu'il ne participera pas à l’appel d’offres concernant les droits télévisuels pour la période 2024-2029. Le président de Canal+, Maxime Saada, estime que les relations de la chaîne avec la LFP « se sont fortement dégradées au fil des années » ^[10].

En novembre 2023, l'accord avec CVC Capital est validé par l'assemblée générale de la LPF^[11].

Le 26 juin 2024, Vincent Labrune est convoqué par le Sénat pour répondre sous serment à une série de questions. Il est notamment interrogé sur les liens entre CVC Capital et la Ligue^[12].

La LFP est une association loi de 1901 à but non lucratif. Elle doit obéir à la législation francaise sur les associations loi 1901.

La LFP exerce une mission de service public. Elle doit :

• organiser, gérer et réglementer le football professionnel :
  • la LFP organise et gère la Ligue 1 et la Ligue 2 et toutes autres épreuves qu’elle aurait créées, dans la limite de ses compétences,
  • la LFP agit, par divers moyens, afin que soient formés méthodiquement dans les centres de formation de ses clubs, les futurs footballeurs professionnels,
  • la LFP groupe l’élite des footballeurs dans ses clubs membres,
  • la LFP aide à la formation des éducateurs dans le respect des prérogatives de la FFF,
  • la LFP fait en sorte que les joueurs professionnels soient mis à la disposition de la FFF lors des rencontres internationales pour préparer une bonne représentation française.
• financer toutes opérations ou toutes actions aptes à développer les ressources du football professionnel dans le but d’en assurer la promotion,
• appliquer les sanctions prononcées par ses instances vis-à-vis des groupements sportifs membres et de ses licenciés et de toute autre personne liée par les présents statuts,
• assurer la défense des intérêts matériels et moraux du football professionnel.

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  Logo jusqu'en 2002
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  Logo de 2002 à 2009.
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  Logo de 2009 à 2020.
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  Logo actuel depuis 2020.

Le Président préside les réunions du Bureau, du Conseil d’Administration et de l’Assemblée Générale de la LFP.

Il dispose des pouvoirs les plus étendus pour représenter la LFP et prendre des engagements dans les actes de la vie civile, dans ses rapports avec les tiers et dans ses relations avec les instances sportives. Il a qualité pour ester en justice, en toutes matières, au nom de la LFP.

Le Président peut s'appuyer sur un directeur général. Le choix du directeur général est validé par le conseil d'administration.

La LFP est administrée par un Conseil d’Administration de 17 membres.

Le Conseil d’Administration se réunit une fois par trimestre. Il peut aussi se réunir chaque fois qu’il est convoqué par le Président de la LFP ou sur demande de 1/4 quart de ses membres.

En dehors du Président de la LFP, les membres du conseil d'administration ne sont pas rémunérés. Le conseil ne peut valablement délibérer que si au moins le tiers des membres sont présents. Chaque membre du Conseil d’Administration dispose de une seule voix.

L’Assemblée Générale ordinaire définit, oriente et contrôle la politique générale de la LFP. Elle est également compétent pour procéder à la répartition des droits audiovisuels entre la Ligue 1 et la Ligue 2.

Elle se réunit de manière ordinaire au moins deux fois par an.

L’Assemblée Générale extraordinaire est uniquement compétente pour décider de la modification des statuts de la LFP. Toute décision de l’Assemblée Générale extraordinaire doit être prise à la majorité des 2/3 des suffrages.

L’Assemblée Générale se compose des membres suivants :

1. Les représentants des clubs de football francais, à hauteur d’un représentant par club
2. Un représentant désigné par la Fédération Francaise de Football ;
3. Un représentant des joueurs professionnels
4. Un représentant des entraineurs professionnels ;
5. Un représentant des arbitres ;
6. Un représentant des personnels administratifs des clubs professionnels
7. Un représentant des médecins de clubs professionnels

Les représentants des Club de Ligue 1 disposent de davantage de voix que les réprésentants des Clubs de Ligue 2.

• Jean-Pierre Hugues, secrétaire général puis directeur général^[13] : 2005 - mars 2016
• Didier Quillot, directeur général entre mars 2016 et 2020.

Source d'insertion professionnelle et de lutte contre les discriminations, la RSE fait partie intégrante des objectifs de la ligue qui travaille sur l'échange de bonnes pratiques^[14].

Sur la saison 2018-2019, la LFP a reversé 76,8 millions d'euros à des causes RSE au sens large, ce qui correspond à près de 4 % de son chiffre d'affaires. Dans le cadre de cette politique RSE et du programme « Révélons nos talents », la Ligue accompagne la formation de jeunes décrocheurs aux métiers du numérique. Par ailleurs, la politique de lutte contre les discriminations (racisme, LGBT) se traduit de différentes façons dont notamment la journée de championnat consacrée avec le port du brassard arc-en-ciel par les arbitres et les nombreuses campagnes de sensibilisation dans les clubs. L'environnement est aussi une part importante des objectifs de la ligue qui a signé un partenariat avec le WWF sur la défense des espèces en voie de disparition^[14].

Les messages RSE sont transmis par le biais des ambassadeurs, des joueurs actuels ou anciens^[14].

En 1977, la chaîne de télévision TF1 et la Ligue s'accordent pour créer une émission hebdomadaire consacrée au football, et notamment à l'actualité du championnat de France : Téléfoot. Longtemps sans diffusion télévisée, le championnat de France est diffusé pour la première fois à la télévision par la chaîne crypté Canal + à partir de la saison 1984-1985 pour une somme de 250 000 francs déboursé pour chaque match (montrant allant de 2 à 3 millions à partir de 1987), le 9 novembre 1984, le match Nantes-Monaco est le premier match diffusé par la chaîne. À partir de la saison 1999-2000, Canal+ perd son monopole avec l'arrivée du bouquet satellite TPS comme concurrent dans la diffusion du championnat. À partir de la saison 2005-2006, Canal+ retrouve son monopole avec l'acquisition pour trois saisons de la totalité des matchs championnat pour 600 millions d'euros investis^[15].

À partir de la saison 2008-2009, Canal+ reperd son monopole, avec l'arrivée de l'opérateur Orange via la chaîne Orange Sport qui rachète la moitié des droits du championnat pour 208 millions d'euros annuels pour quatre saisons, Canal + garde cependant la majorité des matchs pour 480 millions d'euros annuels^[15].

À partir de la saison 2012-2013, le groupe BeIn Sport, diffuse la majorité des matchs, 8 par journées soit 304 matchs par saisons, pour 153 millions d'euros, Canal+ conserve quant à lui 2 des meilleurs rencontres par journées soit 76 matchs par saisons^[15].

En 2007, la Ligue de football professionnel attribue des droits de diffusion du magazine dominical à France Télévisions, qui lance France 2 Foot. Un an plus tard, ces mêmes droits sont attribués cette fois à Canal+, qui diffuse depuis les images du championnat dans l'émission Canal Football Club.

• Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Footpro 2012 » (voir la liste des auteurs).