Jeanne d'Arc (1930)

croiseur-école de la Marine française

La Jeanne d'Arc est un croiseur école de la Marine française, en service de 1931 à 1964, qui a participé à la Seconde Guerre mondiale.

Jeanne d'Arc
illustration de Jeanne d'Arc (1930)
Silhouette du croiseur école Jeanne d'Arc (état d'origine)

TypeCroiseur école
Histoire
A servi dans Marine nationale
Chantier navalSaint-Nazaire
Quille poséeSeptembre 1928
Lancement1930
ArméOctobre 1931
StatutRetirée du service en 1964
Équipage
Équipage28 officiers

120 officiers mariniers
424 quartiers-maîtres et marins
156 officiers élèves

Caractéristiques techniques
Longueur170 m
Maître-bau17,70 m
Tirant d'eau6,30 m
Déplacement6 500 tonnes
PropulsionTurb. parsons à engr. 4 chaudières Penhoët
Puissance32 500 ch
Vitesse25 nœuds
Caractéristiques militaires
Armement4 tourelles doubles de 155 mm

4 pièces simples AA de 75 mm
11 pièces AA de 37 mm
12 mitrailleuses AA de 13,2 mm
2 tubes lance-torpilles de 550 mm

Rayon d'action5 000 nautiques à 14,5 nd
Aéronefs2 avions de reconnaissance CAMS - Pas de catapulte.
Carrière
PavillonFrance
Port d'attacheToulon

Histoire

La Jeanne d'Arc à Vancouver le 9 janvier 1935.

Construction

La construction de la Jeanne d'Arc débute à Saint-Nazaire en 1928 et elle s'achève seulement 2 ans après. Les plans sont de l'ingénieur du Génie maritime Antoine. Cette unité est conçue pour être à la fois un navire-école et un bâtiment de guerre opérationnel.

Première croisière

Vue arrière de la Jeanne d'Arc à Varna en Bulgarie.

En , la « Jeanne » comme l'appelle familièrement les marins, appareille pour sa première croisière d'application sous le commandement du capitaine de vaisseau André Marquis. Elle entame alors une tournée dans les pays d'Amérique du Sud afin d'augmenter l'influence de la France. Le croiseur école visite ensuite certains pays de la mer Noire en 1932[1].

Seconde Guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Jeanne d'Arc est affectée à l'escadre de l'Atlantique basée à Brest et prend part au blocus visant les cargos allemands présents dans les ports neutres. À la fin du mois de , accompagnée du croiseur Émile Bertin, elle appareille de Brest et fait route vers le Canada, escortant un cargo transportant une partie de l'or de la Banque de France. Après avoir rejoint le porte-avions Béarn dans l'Atlantique, la force navale, sous le commandement du contre-amiral Rouyer, rallie Halifax saine et sauve[2]. La Jeanne d'Arc rejoint ensuite les Antilles françaises, et reste à quai ou au mouillage en Martinique jusqu'en .

Elle rallie alors les Forces françaises combattantes et est modernisée en Afrique du Nord (débarquement des installations aéronautiques remplacées par des radars, équipement d'un ASDIC, remplacement de son artillerie anti-aérienne par 20 canons de 20 mm Oerlikon Mk 4 et 6 canons de 40 mm Bofors Mk 1/2 à la place des 11 canons de 37 mm et des 12 mitrailleuses de 13,2 mm d'origine française). En décembre, elle prend part aux opérations en Corse et au débarquement en Provence. Elle sera citée à l'ordre de la Nation pour les services rendus durant la guerre.

Après-guerre

Après la guerre, elle reprend son activité de navire-école, comptant vingt-sept croisières autour du monde à son actif.

En 1953, la Jeanne d'Arc est le lieu de tournage du film Le Grand Pavois de Jack Pinoteau avec Jean Chevrier et Marc Cassot.

En 1962, le 6 novembre, sa 25e campagne d'application débute, en compagnie du Victor Schœlcher. L'objectif s'apparente à un tour du monde : Atlantique, canal de Panama, Pacifique, Océan Indien, canal de Suez, Méditerranée puis Brest. Mais le 8 décembre, une rupture de la ligne d'arbre tribord déjà âgée oblige le navire à faire demi-tour au milieu du Pacifique. Le retour vers Tokyo, afin de recevoir le nouvel arbre, est marqué par l'événement des "Trois Glorieuses."[3]

Les Trois Glorieuses

En 1963, le navire est victime d'une succession de 3 vagues scélérates, surnommées par la suite "les Trois Glorieuses". Une dénomination française pour un phénomène déjà appelé "Trois Sœurs"[3].

Le 4 février, peu avant 10h, alors que le navire se situe entre Tokyo et Pearl Harbor, de grosse vagues déferlantes sont aperçues[3]. Ce sont 3 vagues espacées d'une centaine de mètres qui frappent le navire et l'inclinent jusqu'à plus 35°[4]. Le naufrage est évité grâce à une réaction rapide, face à ces vagues de 15–20 m de haut. Le Victor Schœlcher, à seulement 2 nautiques en retrait, fut témoin du phénomène sans pour autant le ressentir[3].

Bien qu'ayant duré une trentaine de secondes, l'événement fut si marquant que le commandant en second dut intervenir en rappelant "que la manière la plus sûre d'éviter les "événements de mer" consiste à ne jamais quitter la terre ferme."[5]

Fin de service

En 1964, elle est retirée définitivement du service, remplacée par le porte-hélicoptères La Résolue qui prendra à son tour le nom de Jeanne d'Arc quand le croiseur-école sera désarmé.

Liste des commandants

La Jeanne d'Arc aura compté 20 commandants, de 1930 à 1964[6].

NomDate de prise de commandement
1Capitaine de vaisseau Marquis...
2Capitaine de vaisseau Donval
3Capitaine de vaisseau Latham
4Capitaine de vaisseau Auphan
5Capitaine de vaisseau Rouyer
6Capitaine de vaisseau Vidil...
7Capitaine de vaisseau Delpeuch...
8Capitaine de vaisseau Hourcade...
9Capitaine de vaisseau Fatou...
10Capitaine de vaisseau Cabanier
11Capitaine de vaisseau Beaussant
12Capitaine de vaisseau de Toulouse-Lautrec
13Capitaine de vaisseau Amman
14Capitaine de vaisseau Béret
15Capitaine de vaisseau Quérangal des Essarts
16Capitaine de vaisseau Burin des Roziers
17Capitaine de vaisseau Dartigues
18Capitaine de vaisseau de Bazelaire
19Capitaine de vaisseau Storelli
20Capitaine de vaisseau Postec

Personnalités ayant servi à son bord

Références

Bibliographie

Liens internes

Liens externes

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