Jean-Denis Maillart

peintre français

Jean Jacques Henri Denis Maillart né le à Paris et mort le à Illiers-l'Évêque (Eure) est un peintre, graveur, illustrateur et décorateur français. Petit-fils de Diogène Maillart

Jean-Denis Maillart
Jean-Denis Maillart dans son atelier vers 1975.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Père
Roger Maillart (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Parentèle
Diogène Maillart (grand-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Maître
Genres artistiques
Distinction

Biographie

Jeunesse

Jean-Denis Maillart à Oinville en 1937.

Jean-Denis Maillart est né le dans le 8e arrondissement de Paris[1]. Ses premiers tableaux et ses dessins de mode sont signés Jean Maillart. En 1939, il a pris comme nom d'artiste Jean-Denis Maillart.

Il est issu d'une famille de peintres par son père, Roger Maillart[2] ainsi que par sa mère, Suzanne Marion[3], mariés à Paris[4].

Il a deux ans lorsque meurt son père[5].

Après sa scolarité au collège Sainte-Croix-de-Neuilly, il a passé son baccalauréat en 1932[6]. Il a été étudiant dans l'atelier d’Émile Renard tout en fréquentant l’École nationale supérieure des beaux-arts dès 1929. Inscrit à l’École le dans l’atelier d'André Devambez, il a préfèré suivre l’enseignement d’Othon Friesz et s'est vu primé pour un portrait, son premier envoi, au Salon des artistes français de 1935[7]. « En peinture, j'ai toujours pensé portrait, dira-t-il plus tard »[réf. souhaitée]. Mais en même temps il voulait aider sa mère et, ayant du gout pour la mode, a utilisé son imagination créatrice en dessinant robes, chapeaux qu'il vendait aux grands couturiers qui sont toujours à l'affut de nouveautés et d'originalité artistique. Être modéliste indépendant l'a familiarisé avec les maisons de couture parisiennes, Jeanne Lanvin, Madame Agnès le recevaient ; grand, mince, distingué, ce bien jeune homme n'en était pas moins féru d'histoire du costume, hantant les bibliothèques. Sa première cliente a été Marguerite Carré, entre elle et lui naquit une amitié à vie[8].

Le , il a épousé Jacqueline Mornand[9], fille de l’homme de lettres Pierre Mornand[10],[11] et de Germaine Mornand née Poidatz. Ensemble ils auront huit enfants[9].

Cette même année, lors du vernissage du 5e Salon portraits contemporains à la galerie de Paris, il a fait la connaissance de la photographe Laure Albin-Guillot, alors au faîte de sa gloire, qui lui a ouvert les portes du Tout-Paris et dont il conservera l’amitié la vie durant[12],[13]. Il leur est arrivé d'exposer ensemble, dans la même galerie et sur le même thème, elle par ses œuvres photographiques encadrées et lui par ses toiles, par exemple « Les Fleurs de Laure Albin-Guillot et de Jean-Denis Maillart »[14],[15],[16].

En 1943, il dessine des publicités — entre autres pour Mellerio dits Meller[17] —, illustre des magazines de mode[18],[19] et réalise des couvertures de roman comme pour La Belle amour de Francis Carco (1952)[20] ou pour Louis-Charles Royer (1952, 1959)[21].

La mode

En septembre 1938, de modéliste indépendant, Madame Jacques, deuxième épouse de Jacques Worth, l'engagea comme modéliste créateur[22] au vu des croquis qu'il lui présenta au 120, Rue du Faubourg-Saint-Honoré, heureuse d'en avoir un masculin. Plein d'enthousiasme dans ce monde de fascinantes couleurs et des plus belles broderies, des plus riches fourrures et tissus rares, il y devint designer en chef, habilla la princesse Faouzia à son mariage avec le Chah d'Iran, Mme Albert Lebrun à l'occasion du voyage officiel de son mari à la cour de Saint-James, la femme de Bảo Đại, Nam Phương... C'était l'âge d’or pour la haute couture parisienne à la fin des années 1930, il participa à la préparation des collections et travailla avec les couturiers de renom[23]. Les modèles conçus et dessinés par Jean-Denis Maillart (1937-39) ont été offerts par la Maison Worth au Victoria and Albert Museum, London. Les maquettes du musée ont été réunies dans un livre : Victoria and Albert Museum, Department of Prints and Drawings and Department of Paintings: accessions 1957-1958[24]. Voir .

À la fermeture de la grande maison, Jean-Denis Maillart entra, démobilisé après la Seconde Guerre mondiale, chez Jean Patou en 1942[25]. Il avait du succès, son style était, là aussi, apprécié et tout semblait devoir continuer mais au moment où la mode lui offrait avantageusement une carrière assurée, il décida, au lieu de devenir couturier, de tenter de vivre de sa peinture qu'il n'avait jamais abandonnée .« De la silhouette de mode à la toile de maitre. Ce jeune et audacieux artiste, vous l'avez peut être connu comme moi dans les salons de ces grandes maisons dont il était le modéliste. » Le Journal 13 03 1943[26]. Quand il exécuta de grands dessins pour servir de fond aux photos de mode de Mme Albin-Guillot qui exposait en décembre 1941, la peinture réclamait en lui son dû au styliste.

La peinture

Aubin Diximus, Propriété de Jean Denis Maillart à Oinville-sur-Montcient dans le Vexin français de 1945 à 1966.

En effet, l’été 1942, Jean-Denis Maillart s'était installé pour plusieurs mois à la campagne, dans la propriété de ses beaux-parents, avec son épouse, ses trois enfants, son jeune élève et l'ami peintre Luigi Corbellini pour y peindre. Il en résulta une première exposition personnelle de 30 toiles en à la galerie Jean Pascaud au 163, boulevard Haussmann à Paris[27],[28]. Visitant son atelier à cette époque, Paul Valéry lui dédia les lignes suivantes :

« J’ai coutume, ou la manie de dire : le peintre cherche la peinture, parole profonde que je n’ai pas le loisir, peut-être les moyens, d’expliquer, mais je crois, mon cher Denis Maillart, que vous avez trouvé. — Paul Valéry[29] »

En 1943, Jean-Denis Maillart présenta au Salon des Tuileries sa Dame en noir qui lui valut avant la fin de l'exposition, dix commandes de portraits dans la haute société parisienne[30]. Au Salon des Tuileries de 1946 où il a envoyé une Étude pour la danse posée par Renée Jeanmaire (qui deviendra Zizi Jeanmaire), la toile été acquise par le Fonds national d'art contemporain,conservée dans la résidence de l’Assemblée nationale[31],[32]. En 1944, il exposait un autoportrait au Salon des indépendants[33].La carrière démarrait.

Élève

Jean-Denis Maillart, ayant déjà du succès comme peintre, a été, à Paris de 1942 à 1943[34], le professeur de François Morellet ; il lui donnera des cours et lui permettra d'exposer une de ses premières toiles au Salon de Société nationale des beaux-arts[35],[36].

Œuvre

Portraits

Au cours de sa carrière, Jean-Denis Maillart réalise plus de 2 000 toiles : têtes d'enfants, arlequins, paysages, bouquets de fleurs, avec une tendance symboliste plus tardive et plus de 600 portraits, parmi lesquels ceux de personnalités comme le prince Hassan Aziz Hassan et l'impératrice d'Iran Fawsia[37], la dernière sultane turque Neslişah[38], la reine Farida[39], Isa Miranda[40], Barbara[41], Jeanne Moreau[42], Charles Edward Merrill (en), David Rockefeller[43], Bernard et Mirabel Magdelene Kelly, la comtesse de Paris, sa fille la duchesse Diane de Wurtemberg et son époux duc Carl[44], le prince Albert II de Monaco[44] ou le comte Jacques-Rodolphe de Wurstemberger, le baron Hottinguer, la princesse de Bourbon Parme, le duc de Mouchy, d'Harcourt, Paul-Louis Weiller, Louis de Polignac ; à New York, il peint quarante portraits en trois mois en 1957 et soixante en 1961.

Peintures murales

En 1960, La Municipalité de Blonville confie à Jean-Denis Maillart la décoration intérieure de la chapelle Notre-Dame-de-l'Assomption construite en 1954[45],[46], dans laquelle il réalise 13 peintures murales.

Scénographie

Entre 1947 et 1954, Jean Denis Maillart a réalisé un grand nombre des maquettes de costumes et une vingtaine de décors de ballet, de théâtre, de film.

Décors d'expositions et de festivals

Outre des affiches pour ballet[70], expositions ou festivals[71],[72], Jean-Denis Maillart a également composé des décors pour :

  • Floralies internationales de Paris, avril-, au CNIT, Paris La Défense, décoration des 700 m2 du pavillon du rosiériste Georges Delbard[73] : « une présentation originale qui tient à la fois de l’art du jardinier et de l’art dramatique, dans un décor léger et fabuleux signé Jean-Denis Maillart – le peintre pour qui réalité et songe se mêlent dans le même ivoire des siècles – et Bernard Bon, un jeune décorateur de talent »[74].
  • La Fée dentelle, exposition organisée par la Fédération nationale des dentelles et broderies au Palais Miramar à Cannes du 1er au dans un décor de Jean-Denis Maillart[75].
  • Décor pour le souper de clôture du 7e Festival International du Film à Cannes, le , aux Ambassadeurs et illustration de la couverture du programme de la soirée[76].
  • Décor pour le gala de clôture du XVIe Festival du film du Aux Ambassadeurs à Cannes[77].
  • Décoration de la Rotonde de l'Opéra Garnier pour la soirée du Cercle Carpeaux deux années de suite les [7],[78] où le décor et les costumes du Divertissement étaient également signés de l'artiste. Et le [79] où il a spécialement composé la couverture du programme[80].
  • Décorateur de la Compagnie fermière de Vichy sous la direction de Jean-Pierre Bourgeois, pour la relance de cette ville, Jean-Denis Maillart rénove « La Restauration » (rebaptisé le « Grand café » inauguré le dimanche 30 juin 1985), le pavillon Sévigné, les pavillons du Sporting (tennis et golf) et des Sources. De 1984 à 1985[81].

Bibliophilie

Lithographie

  • Le Bateau ivre d’Arthur Rimbaud, 1944[82].
  • Arbre, 1 noir/blanc 1/80, 1972.
  • Arbre, 2 noir/blanc 1/80, 1972.
  • Le Cri, 6 couleurs 1/80, 1973.
  • Les Chevaux marins, 4 couleurs 1/80, l973.

Gravure au burin

Illustrations

Dessins à la plume

Illustration de L'Histoire d'amour de la rose de sable d'Henry de Montherlant pour Opéra, journal de Roger Nimier, l’hebdomadaire du Théâtre, du Cinéma et des Arts. Douze illustrations dont la publication commence dans le numéro du pour s’échelonner jusqu'au [85].

Gouache, aquarelle et mine de plomb

Expositions

Distinction

Médaille de vermeil attribuée par la mairie de Paris en 1982 pour l’ensemble de son œuvre et son rayonnement culturel à l’étranger[93],[94].

Collections publiques

Achats de l’État

Acquisitions de la Bibliothèque nationale de France

  • 95 maquettes de décor et costumes de théâtre.

Appréciations

Bertrand Duplessis estime que c'est l'art du portrait de Maillart qui « marqua le plus son époque » et rapporte un propos du peintre sur sa fascination pour le visage humain qu'il s'applique à « écrire »[104]. Ceci dans son intégrité comme l'affirme Jean-François Noël et à contre-courant du « jeu des grandes destructions de l’art contemporain, où les visages et les corps humains sont déchiquetés, morcelés, insultés »[105].

Publications

  • Yves Mourousi, « Les Peintres de la fête », La Fête à Paris, no 20, , p. 3.
  • Fresques. Blonville sur Mer, Paris, Arts et Mémoires, 2016, 70 p. Bilingue français anglais. Préface du R.P. Riquet, (ISBN 978-2-9552621-0-8).
  • Esquisse d'un portrait de Laure Albin-Guillot (préf. Paul Guth), Paris, Arts et Mémoires, , 99 p. (ISBN 978-2-9552621-1-5, présentation en ligne).
  • Napoléon III ou le Mécénat d'État, conférence prononcée au Grand Casino de Vichy le [106].
  • Portraits, In 8°, 185 p. dont 85 reproductions noir et couleur, Arts et Mémoires, 2019. — À la fois, livre d’art, de souvenirs et d’anecdotes que le peintre se plaisait à raconter à ses visiteurs..
  • Sa Vie, son œuvre par lui-même, autobiographie, 1 vol. (316 p.) : ill. en coul. ; 24 cm, Paris : Éditions Arts et mémoires, DL 2021. (ISBN 978-2-9571034-1-6)

Annexes

Bibliographie

  • « La Chapelle Maillart », par Martine Sautory. Revue « La Vie ». 12 au no 3489.
  • « Les Gènes du Talent », par François Billaut[107].
  • « Quand "les grands" se font tirer le portrait », par Yves Gérard[44].
  • « La Duchesse Diane au milieu des artistes », par Maurice Zalewski[108].
  • « Le Vernissage de Jean-Denis Maillart »[109].
  • « De la Silhouette de mode à la toile de Maitre »[26].
  • « Nos Peintres », d’Alfred Edwards[110].
  • « Jeunes Artistes », dans le bimensuel Plaisir de France, double-page illustrée de six photoraphies de Laure Albin-Guillot prises dans l’atelier de l'artiste[111].
  • Pierre Moirignot et Hamadi Cherif, Jean-Denis Maillart, Expo 90, .
  • « VIIe Festival International du Film », Le Monde Illustré, Unifrance, 1951[112].

Liens externes

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Notes et références

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