Guy de Faucigny
Guy de Faucigny, probablement mort à la Toussaint 1119 voire l'année suivante, est un évêque catholique de la fin du XIe siècle et du début du siècle suivant, issu de la maison de Faucigny.
Évêque de Genève Diocèse de Genève | |
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Chanoine de Lyon |
Naissance | Lieu inconnu |
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Décès | Lieu inconnu |
Période d'activité | |
Famille | |
Père | Louis de Faucigny (d) |
Mère | Thetberge / Thietburge |
Fratrie | Aymon Ier de Genève (frère utérin) Guillaume Ier de Faucigny (d) |
Biographie
Origines
Guy (Gui, Guido ou Wido[1]) de Faucigny est né à une date inconnue. Il est le fils de Louis de Faucigny[2], seigneur de Faucigny, et de Thetberge/Tetberge ou Thietburge[3],[4],[5],[6]. Sa mère pourrait être la fille de Rodolphe de Rheinfelden[7], duc de Souabe et Thetberge en 1060-1061.
Il a deux frères, Amédée, considéré comme l'auteur probable, mais sans certitudes, de la famille de Blonay, et Guillaume/Willelme, qui succède à leur père[7]. Il semble avoir aussi pour frère utérin le futur comte de Genève Aymon[5],[8],[9].
Guy de Faucigny est signataire de deux chartes en faveur du prieuré de Contamine (1083[ReG 1] et 1119[ReG 2]) dans lesquelles il « [énumère] ses ancêtres et la plupart de ses parents, en sorte qu'il fournit pour quatre générations successives la généalogie incontestable de sa famille »[ReG 3],[10].
Épiscopat
Mentionné pour la première fois en 1083 lors d'une donation[6], Guy de Faucigny semble être devenu évêque de Genève, au plus tôt vers 1178[1]. Frédéric Charles Jean de Gingins de la Sarraz, dans Histoire de la cité et du canton des Équestres (1865), conteste notamment les travaux de Joseph-Antoine Besson (1759) plaçant son accession vers 1170[11] ou encore ceux de Jean-Louis Grillet qui donnent son élection en 1073[12]. Il semble avoir été chanoine de Saint-Jean de Lyon lorsqu'il devient évêque[13], en 1060 (Vachet le nomme Guy de Genève, fils du comte Girard)[14].
Gingins de la Sarraz indique que selon le « cartulaire de l'église Lausanne, les personnes de grande naissance, à peine sortie de l'adolescence, obtenaient des canonicats et s'en allaient ensuite achever leurs études théologiques dans quelques études célèbres »[13]. Ainsi, ce fils issu d'une famille de haute noblesse, magne [...] nobilitatis, selon les mots de l'abbé de Cluny, Pierre le Vénérable[15],[5], lorsqu'il accède au siège épiscopal de Genève, « guère [...] plus de 21 ans »[13].
L'évêque est à l'origine du développement monastique dans le diocèse[16]. Ainsi l'abbé de Cluny, Pierre le Vénérable, aurait reçu une soixantaine d'églises de la part de l'évêque[16]. Ce chiffre représente, selon les estimations, un septième de l'ensemble des églises du Genevois[16]. Il donne ainsi, en 1083, l'église dédiée à Saint-Pierre et Saint-Paul (aujourd'hui placée sous la patronage de Sainte-Foy) de Contamine-sur-Arve, à l'origine d'un prieuré bénédictin[ReG 1],[17],[18]. Les deux chartes de donation sont ainsi les premiers documents le mentionnant[6],[10].
Pierre le Vénérable, neuvième abbé de Cluny, critique les membres du clergé séculier dans son Livre des merveilles de Dieu (De Miraculis) et particulièrement l'évêque de Faucigny[19]. Dans son ouvrage, il décrit ainsi le prélat : « Il était de haute noblesse selon le siècle et, à cause de cela, d'une vie beaucoup plus dissolue qu'il n'aurait convenu à un évêque » (Fuit hic magne secundum seculum nobilitatis, et ideo multo plus quam episcopum decuisset uite dissolutioris)[20]. Il ajoute « comme il était en effet le frère d'Aymon, comte de cette même ville, aussi plein d'assurance dans la noblesse de son rang que dans sa dignité ecclésiastique, entouré de tous côtés par la puissance et les richesses, il se consacrait davantage au monde qu'à Dieu, aux occupations charnelles que spirituelles »[20].
Mort
La date de décès de Guy de Faucigny n'est pas connue. Son dernier acte remonte au [ReG 3],[6]. Les auteurs Jean-Pierre Torrell et Denise Bouthillier (1992) annotent le Livre des merveilles de Dieu (De Miraculis) ainsi « Guy de Faucigny, mort à la Toussaint de 1119, après 42 ans d'épiscopat »[20]. Les auteurs du Régeste genevois (1866) indiquent que « La liste de la Bible de Saint-Pierre dit que l'épiscopat de Guy dura quarante et un ans et que cet évêque mourut le 31 octobre. [...] l'hypothèse des historiens qui placent sa mort en 1120 paraît vraisemblable »[ReG 3].
Sa mort survient quelques années avant la paix de Worms de 1122, entre le Pape et l'Empereur[13]. Humbert de Grammont lui succède[13].
Sceaux
Amédée de Foras indique que les sceaux de l'évêque portent trois pals et non du pallé, comme l'écu moderne de la famille[10].
Références
Régeste genevois
Autres références
Voir aussi
Bibliographie
- Henri Baud (éditeur scientifique), Louis Binz (contributeur), Robert Brunel (contributeur), Paul Coutin (contributeur), Roger Devos (contributeur), Paul Guichonnet (contributeur), Jean-Yves Mariotte (contributeur) et Jean Sauvage (contributeur), Le Diocèse de Genève-Annecy, Paris, Editions Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France », , 331 p. (ISBN 2-7010-1112-4, BNF 34842416, lire en ligne).
- Frédéric Charles Jean de Gingins de la Sarraz, « Note sur Guy de Faucigny, évêque de Genève, et sur sa parenté (1078 à 1120) », publié dans Indicateur d'histoire et d'antiquités suisses, 1862, n°1, janvier 1862, pp. 1-6
- Paul Lullin et Charles Le Fort, Régeste genevois : Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés relatifs à l'histoire de la ville et du diocèse de Genève avant l'année 1312, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 542 p. (lire en ligne), p. 60-72, « Épiscopat de Guy de Faucigny ».
Articles connexes
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Notices de l'« Épiscopat de Guy de Faucigny » dans le Régeste genevois (1866), que l'on peut consulter en ligne dans le Répertoire chronologique des sources sur le site digi-archives.org de la Fondation des Archives historiques de l'Abbaye de Saint-Maurice (Suisse).