Gisèle Casadesus

actrice française

Gisèle Casadesus, née le à Paris 18e, où elle est morte le [1], est une comédienne française.

Gisèle Casadesus
Description de cette image, également commentée ci-après
Gisèle Casadesus en 2014.
Nom de naissanceGisèle Tatiana Casadesus
Naissance
18e arrondissement de Paris
Décès (à 103 ans)
18e arrondissement de Paris
Activité principaleActrice
Lieux d'activitéComédie-Française
Années d'activité1933-2017
FormationConservatoire de musique et de déclamation
AscendantsHenri Casadesus et Marie-Louise Beetz
ConjointLucien Pascal
DescendantsJean-Claude Casadesus, Martine Pascal, Béatrice Casadesus, Dominique Probst, Juliette Mailhé, Caroline Casadesus, Barbara Probst, David Enhco et Thomas Enhco
FamilleFamille Casadesus
RécompensesMolière d'honneur 2003
Distinctions honorifiquesGrand-croix de la Légion d'honneur
Grand-croix de l'ordre national du Mérite
Commandeur des Arts et des Lettres
Grande Médaille de Vermeil de la Ville de Paris

Répertoire

Voir les sections théâtre, cinéma et télévision

Doyenne des sociétaires de la Comédie-Française et grand-croix de la Légion d'honneur, elle reçoit en 2003 un Molière d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

Membre de la dynastie Casadesus, célèbre famille d'artistes, elle est la mère du chef d'orchestre Jean-Claude Casadesus, de la comédienne Martine Pascal, du compositeur Dominique Probst et de l'artiste plasticienne Béatrice Casadesus, la grand-mère de la cantatrice Caroline Casadesus, de la comédienne Barbara Probst et l'arrière grand-mère du musicien de jazz Thomas Enhco.

Biographie

Débuts

Née rue de Steinkerque (18e arrondissement de Paris) dans une famille d'artistes, Gisèle Casadesus est la fille du compositeur et chef d'orchestre d'origine espagnole Henri Casadesus et de Marie-Louise Beetz, harpiste connue sous le nom de Marie-Louise Casadesus[2], d'origine juive et devenue fervente protestante. Gisèle Casadesus vit la Première Guerre mondiale en se réfugiant, jeune enfant avec son frère, dans la cave de leur domicile parisien, lorsqu'il y a des alertes à cause des tirs d'artillerie allemande. Dans son enfance, elle est louvette puis éclaireuse au sein des éclaireuses unionistes des Batignolles avec son amie Maud Sabatier[3],[4],[5]. À quatorze ans, elle accompagne son père aux États-Unis pour une longue tournée[6].

Après un passage au cours Simon[7] et un premier prix de comédie au Conservatoire de musique et de déclamation à l'âge de vingt ans, elle entre en 1934 à la Comédie-Française. La même année, elle épouse le comédien Lucien Pascal[8] (de son vrai nom Lucien Probst). Elle est sur le paquebot de retour d'une tournée de trois mois en Amérique du Sud avec la Comédie-Française lorsqu'elle apprend le début de la Seconde Guerre mondiale ; son mari est mobilisé[6]. Ensemble ils ont quatre enfants : Jean-Claude (1935), Martine (1939), Béatrice (1942) et Dominique (1954), tous artistes comme leurs petits-enfants (Caroline Casadesus) et arrière-petits-enfants (Thomas Enhco)[7].

À la Comédie-Française, dont elle devient la 400e sociétaire le , elle tient les rôles d'ingénue, de jeune première (Rosine du Barbier de Séville de Beaumarchais), de soubrette (Marivaux) ou de « jeune femme piquante » (Georges Feydeau)[9]. En trente ans de carrière dans la grande maison elle embrasse tout le répertoire classique et romantique : Le Médecin malgré lui et Les Fourberies de Scapin de Molière, L'Illusion comique de Pierre Corneille, On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset, Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, Ruy Blas de Victor Hugo, L'Arlésienne d'Alphonse Daudet, et d'autres auteurs comme Jean Giraudoux, Eugène Labiche, Denis Diderot, Jean de La Fontaine[10] ou Alexandre Dumas fils[7].

Elle quitte, en 1962, la Comédie-Française dont elle est nommée sociétaire honoraire le [6].

Elle n'abandonne pas le théâtre pour autant et joue encore sur les scènes parisiennes ou internationales Jean Anouilh, Samuel Beckett (Fin de partie), Eugène Ionesco (Ce formidable bordel !) ou André Roussin[7],[9]. Elle est la créatrice des rôles principaux d'Asmodée de François Mauriac (Théâtre-Antoine, 1937), Le Jugement Dernier de Bernard-Henri Lévy (Théâtre de l'Atelier, 1992), Le Retour en Touraine de Françoise Dorin (Théâtre de l'Œuvre, 1993) — pour lesquels elle est nommée aux Molières 1993 et 1994Savannah Bay de Marguerite Duras (Palais de Chaillot, 1995 et Théâtre du Rond-Point, 1999) et (À chacun sa vérité) de Luigi Pirandello (Théâtre-Antoine, 2003)[11]. À l'issue de la saison théâtrale 2002-2003 elle reçoit un Molière d'honneur.

Elle revient jouer à la Comédie-Française en 1980 et pour des lectures en 1990 et en 2011[6].

Au cinéma, Pierre Billon l'engage en 1943 pour le rôle de Clotilde de Grandlieu dans Vautrin d'après Honoré de Balzac aux côtés de Michel Simon et en 1946 pour le rôle de Marie dans L'Homme au chapeau rond aux côtés de Raimu[6].

En 1971, elle est la comtesse d'Eguzon dans La Belle Aventure, participe au Mouton enragé de Michel Deville, joue le rôle de Nicole Leguen, la femme de Jean Gabin, dans Verdict (1974) d'André Cayatte et la mère de Claude Jade dans Les Robots pensants (1976).

Encore avec Claude Jade, elle est Mamie Rose (1976) dans le téléfilm de Pierre Goutas : Casadesus est la « grand-mère au pair » d'un garçon parfois agressif et elle sauve la vie conjugale du couple Claude Jade - Claude Giraud. Claude Jade écrit de Gisèle Casadesus dans son livre Baisers envolés (2004) : « Gisèle Casadesus. Voilà une grande dame, une personne délicieuse, une femme cultivée et discrète, une magnifique actrice ! Je crois que je ne tarirais pas d’éloges sur elle ; je lui ai même avoué que je rêvais de vieillir avec autant d’élégance qu’elle (je suis sûrement très présomptueuse…). » Ce grand rôle est suivi par sa Catherine dans Un crime de notre temps (1977) de Gabriel Axel. Claude Lelouch l'engage en 1996 pour le rôle de Clara Blanc, mère de Bernard Tapie, dans Hommes, femmes, mode d'emploi. Dans Aïe (2000), elle est la mère d'André Dussollier. On la retrouve en 2005 dans la comédie de Valérie Lemercier, Palais royal !. Elle est Margueritte (« avec deux t ») aux côtés de Gérard Depardieu dans le film de Jean Becker, La Tête en friche (2010). En 2012, à quatre-vingt-dix-huit ans, Gisèle Casadesus tourne sous la direction de Aytl Jensen dans le film Le Jeu de cette famille aux côtés de Michel Galabru et Anna Gaylor. En 2013, elle participe au grand spectacle de Claude Moreau : Jaurès, une voix pour la paix. Un dialogue filmé avec un arrière petit fils fictionnel joué par Henri Nlend, texte de Jean-Louis Sagot-Duvauroux, rythme cette évocation.

Son mari, Lucien Probst dit Lucien Pascal, meurt le , à l'âge de cent ans[6],[12].

À l'âge de cent-trois ans, elle joue le rôle d'Annette âgée dans Si loin, si proche aux côtés de Geneviève Casile et Andrée Damant, un moyen métrage dramatique réalisé par Aytl Jensen.

Décès

Gisèle Casadesus meurt à son domicile parisien le situé dans le 18e arrondissement de Paris[13], à l'âge de 103 ans[14].

L'actrice est inhumée le dans le caveau familial au cimetière d'Ars-en-Ré, après un service au temple protestant de Saint-Martin-de-Ré, en présence d'une centaine de personnes[15].

Théâtre

Comédie-Française

Entrée en 1934
Nommée 400e Sociétaire le
Sociétaire honoraire le

Hors Comédie-Française

Filmographie

Cinéma

Télévision

Publications

Distinctions

Décorations

Récompense

Nominations

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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