Districts de Paris

subdivision de la ville de Paris durant la Révolution française

Les districts de Paris sont une subdivision de la ville de Paris en cours durant la Révolution française, de 1789 à 1790.

Historique des quartiers de Paris

La ville de Paris était jusqu'alors divisée en quartiers. Le , Louis XIV avait fixé par ordonnance les bornes et limites de vingt nouveaux quartiers, afin d'améliorer la perception des taxes d'habitation et d'assurer une meilleure sécurité, les seize quartiers antérieurs étant, par l'inégalité de leur étendue, difficiles à gérer[1],[2].

En 1789, durant la Révolution Française, Paris est alors divisée en 16 quartiers et 60 districts qui prennent leurs noms des principales églises qui étaient situées dans leurs limites.

Cette subdivision sera remplacée en 1790 par 48 sections révolutionnaires.

Création des districts de Paris

Drapeau du bataillon du district de l'Oratoire de la Garde nationale de Paris en 1789.

Assemblée des électeurs de Paris

Le contexte ayant changé depuis la convocation des derniers états généraux, en 1614, il fut difficile de concilier les usages anciens et les circonstances nouvelles[a 1]. Louis XVI le rappelait dans le préambule du texte réglant les conditions de convocation du 24 janvier 1789. Quelques semaines auparavant, le roi avait réuni l'Assemblée des notables, par édit du 5 octobre 1788 [note 1], afin de l'éclairer sur « la meilleure manière de convoquer les états généraux ». Le prévôt des marchands de Paris, Louis Le Peletier, insista pour que fût prise en compte une « meilleure représentation de la Nation » que le nombre égal de députés pour chacun des bailliages et sénéchaussées qui était encore envisagé[b 1]. Six corps de commerçants de Paris avaient présenté un mémoire demandant à être admis à participer aux états généraux[b 2] alors qu'un médecin, du nom de Guillotin, dirigeait une « Pétition des citoyens domiciliés à Paris », le 6 décembre 1788[b 3], arguant qu'une représentation proportionnelle dans le pays ne devait attribuer, pour un total de 600 députés élus, que douze pour le clergé et douze pour la noblesse, et se résignant à ce que le Tiers état soit au moins égal au double des deux autres ordres[b 4].

Le roi, à la suite d'un Conseil, le 28 décembre 1788, lors duquel Marie-Antoinette appuya le rapport du ministres des Finances, Necker, fixa le nombre de députés à 1 000, avec juste représentation de la population et des contributions et une double proportion des députés du Tiers état par rapport à la somme des deux autres ordres[c 1]. Par dérogation, la ville de Paris devait, seule, désigner ses représentants par suffrage direct. Le 30, dans un rapport présenté devant le corps de ville rassemblé à l'occasion du renouvellement annuel de deux des quatre échevins, le procureur du roi et de la ville, Louis Éthis de Corny, évoqua l'hypothèse d'une division en cinq districts des seize anciens quartiers de 1614[note 2], chacun devant rassembler, dans une église (« lieu le plus propre, par sa destination ordinaire, à imprimer du silence et du respect »), cinq ou six cents votants[b 5]. Après de nombreuses contestations entre le prévôt des marchands et celui de Paris, Anne Gabriel de Boulainvilliers, un nouveau règlement du roi fixa, le 28 mars 1789, une nouvelle méthode, distinguant formellement Paris-hors-les-murs de Paris intra muros dans le mode de désignation des députés. Pour la ville et les faubourgs, le prévôt des marchands devait convoquer la population aux fins de désigner une assemblée de 300 membres du Tiers état. Le 7 avril, le procureur du roi proposa que dans 60 quartiers soient désignés cinq électeurs[b 6]. Ces décisions furent mal accueillies, tant par la ville que par le parlement de Paris et nombre de publications visaient à les amender ; en vain, car le 13 avril, le roi confirmait et précisait ses intentions[b 7].

Le 15 avril 1789 paraissait une « ordonnance pour la convocation des habitants du Tiers état de la ville et faubourgs de Paris »[b 8] : chaque habitant du Tiers état, de la ville ou des faubourgs de Paris, âgé de plus de vingt-cinq ans, né ou naturalisé français, justifiant d'une capitation égale ou supérieure à 6 livres, devait se rendre en l'église désignée du district de son domicile le 21 avril afin de concourir à la nomination des Électeurs.

Ainsi put être composée l'Assemblée des 300 électeurs de Paris devant désigner les 20 députés du Tiers état aux état généraux.

Liste des 60 districts

Paris 1789 - 1790, divisions et 60 districts

Ces 60 districts de Paris, attribués aux 16 quartiers, prenaient leurs noms des principales églises qui étaient situées entre leurs limites[4],[5]. Voici ces noms classés par quartier avec entre parenthèses le numéro de division de la Garde nationale.
Concernant la Garde nationale de Paris, il est à noter que chacun de ces districts fournissait un bataillon à l'armée parisienne, qui, par leur réunion, se trouvait forte de 33 000 hommes[6],[7].

Quartier du Luxembourg
Quartier du Palais-Royal
Quartier Saint-Germain-des-Prés
Quartier de l'Isle-Notre-Dame
Quartier du Marais
Quartier Sainte-Geneviève
Quartier Saint-Denis
Quartier de la Cité


Quartier du Louvre
Quartier Saint-Eustache
Quartier de la Sorbonne
Quartier de la Place-Royale
Quartier des Saints-Innocents
Quartier de l'Hôtel-de-Ville
Quartier Saint-Martin
Quartier des Halles

Disparition des districts au profit des sections

Par décret du , l'Assemblée constituante met fin à la tutelle de l'État sur la commune de Paris et crée, à l'intérieur de la nouvelle enceinte des Fermiers généraux, 48 sections. Le premier article du décret dispose que « l'ancienne municipalité de la ville de Paris et tous les offices qui en dépendaient, la municipalité provisoire subsistant à l'Hôtel-de-Ville, ou dans les sections de la capitale, connues aujourd'hui sous le nom de districts, sont supprimés et abolis »[10].

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) David Andress, « Neighborhood Policing in Paris from Old Regime to Revolution : The Exercise of Authority by the District de Saint-Roch, 1789-1791 », French Historical Studies, vol. 29, no 2,‎ , p. 231-260 (DOI 10.1215/00161071-29-2-231).
  • Jacques De Cock, L'affaire de la mairie de Paris en 1789, Lyon, Fantasques éditions, , 690 p. (lire en ligne)
  • Charles-Louis Chassin, Les élections et les cahiers de Paris en 1789 : La convocation de Paris aux derniers états généraux, t. I, Paris, Jouaust et Sigaux, coll. « Histoire de Paris pendant la Révolution française », , 580 p. (lire en ligne)
  • Paul Robiquet, Le personnel municipal de Paris pendant la Révolution : Période conventionnelle, Paris, Jouaust, , 141 p. (lire en ligne)

Notes

Références

Géolocalisation

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