Delphine Horvilleur

femme rabbin, directrice de la rédaction du journal Tenou'a, essayiste française

Delphine Horvilleur, née le à Nancy, est une écrivaine[1] et femme rabbin française appartenant à l'organisation juive libérale Judaïsme en mouvement, issue du Mouvement juif libéral de France et de l'Union libérale israélite de France[2],[3].

Delphine Horvilleur
Delphine Horvilleur (2019)
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (49 ans)
NancyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Hebrew Union College - Jewish Institute of Religion (d)
Université hébraïque de JérusalemVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Conjoint
Autres informations
Site web
Distinctions

Elle est membre du Conseil des rabbins libéraux francophones ainsi que directrice de la rédaction de la revue Tenou'a.

Biographie

Origines

Delphine Horvilleur naît à Nancy. Ses grands-parents paternels sont originaires d'Alsace-Lorraine et ses grands-parents maternels sont issus des Carpates, « survivants des camps de concentration, où ils avaient perdu chacun conjoint et enfants », ayant migré ensuite en France et y ayant fondé une famille[4],[5].

Son grand-père paternel a mené des études rabbiniques au séminaire israélite de France avant de renoncer à devenir rabbin pour passer l'agrégation de lettres puis devenir proviseur de lycée[6].

Formation

L'un de ses premiers enseignants du judaïsme est Haïm Korsia, lorsqu'elle était enfant et lui rabbin de Reims[7].

Elle entame des études de médecine à l'université hébraïque de Jérusalem, sans les terminer, période pendant laquelle elle est également mannequin[8], elle devient connue et fait plusieurs couvertures de magazines dont celle de Elle, puis étudie le journalisme au CELSA à Paris[9].

Journalisme

Elle travaille comme journaliste à France 2 de 2000 à 2003, y compris au bureau de la chaîne à Jérusalem avec Charles Enderlin[7], puis à RCJ de 2003 à 2008, à New York où elle est correspondante[10].

En 2009, elle devient rédactrice en chef de la revue trimestrielle d'art, de pensée et de créativité juive Tenou'a[11]. Elle en fait un magazine de référence de la pensée juive libérale en France, où se retrouvent diverses sensibilités religieuses autour de problématiques de société (féminisme, environnement, sexualité, politique migratoire, etc.).

Rabbinat

Elle intègre le séminaire rabbinique du mouvement réformé Hebrew Union College à New York. En mai 2008, elle en reçoit son ordination rabbinique (semikha) et devient rabbin du Mouvement juif libéral de France.

À ses débuts, elle y officie auprès des rabbins Daniel Farhi, Stephen Berkovitz et Celia Surget. Depuis 2019, elle travaille avec les rabbins Yann Boissière, Floriane Chinsky, Philippe Haddad, Jonas Jacquelin et Gabriel Farhi au sein de Judaïsme en mouvement.

Activités communautaires

En 2003, elle fonde un cercle d'étude juive interactif, le Café biblique, et, en décembre 2008, rejoint le Mouvement juif libéral de France[12]. Avec Célia Surget, elle organise les offices de Shabbat Alef (office pour les jeunes enfants sous forme de conte musical) et de Shabbat Zimra (office musical mêlant mélodies traditionnelles et créations contemporaines).

Avec le rabbin Yann Boissière, elle produit une série de vidéos pédagogiques sur le judaïsme, intitulées Pssshat[13].

Elle est membre fondatrice du KeReM, le conseil des rabbins libéraux francophones[14].

Mandat institutionnel

Par décret présidentiel du , elle devient la première femme rabbin à être nommée au Conseil national du sida[15],[16].

Vie privée

Elle est mariée à l'économiste Ariel Weil, maire du 4e  arrondissement de Paris (2017)[17], puis maire de Paris Centre (2020)[18]. Le couple a trois enfants[19].

En 2024, des articles de la presse people indiquent qu'elle est la compagne du comédien Stéphane Freiss[20].

Décorations

Interventions médiatiques et prises de position

Delphine Horvilleur intervient dans l'émission La Source de vie de Josy Eisenberg sur France 2. Elle participe à Akadem, campus numérique juif en ligne[23]. Elle écrit dans Le Monde[24], Le Figaro[25] ou Elle qui publie deux entretiens avec elle, en 2010[26] et en 2020, et affiche sa photo en couverture du magazine[27]. De 2012 à 2014, elle tient une chronique dans Le Monde des religions.

En mars 2014, elle est choisie par le magazine L'Express comme une des neuf jeunes intellectuelles françaises constituant « la relève »[28].

Sur le voile

« Le voile islamique n’est pas le seul à sous-entendre que le corps découvert des femmes contaminerait les hommes. Dans toutes les religions, les fondamentalistes s’emparent de la pudeur, et plus particulièrement celle des femmes, pour tenter de les contenir et les restreindre aux frontières de leur corps, comme si leurs fonctions physiologiques les définissaient entièrement et devaient être placées sous contrôle, enveloppées par la loi[19]. »

Sur la guerre Israël-Hamas et la montée de l'antisémitisme

En octobre 2023, elle qualifie l'attaque du Hamas contre Israël de « pogrom »[29],[30].

Interrogée sur RMC le , elle déclare à la fin de son interview à propos de l'appel à la manifestation contre l'antisémitisme :

« Je rêve d'un temps où pour parler de l'antisémitisme, on invitera tout le monde sauf les Juifs[31]. »

Sur les élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024

Delphine Horvilleur considère que l’extrême droite représente toujours un danger pour la France. Elle souligne que, comme Serge Klarsfeld, elle fera tout “pour tenir à distance” les deux extrêmes en votant pour le bloc central au premier tour des législatives le 30 juin 2024. Mais, malgré le danger que représente selon elle la France Insoumise pour la communauté juive, elle n’appelle pas à voter pour le Rassemblement National contre LFI[32].

Œuvres

Livres

Articles

Théâtre

Filmographie

Télévision

  • 2018 : 50 Shades of Greek de Jul : Sirène

Cinéma

Notes et références

Voir aussi

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Documentaire

  • 2015 : Delphine Horvilleur, Madame le Rabbin, film réalisé par Élisabeth Lenchener

Articles connexes

Liens externes