Crise de la mer Rouge

engagement militaire des Houthis contre Israël en 2023

La crise de la mer Rouge ou l'implication des Houthis durant la guerre Israël-Hamas depuis 2023 démarre quelques jours après le début du conflit de 2023 entre Israël et le Hamas, quand le mouvement Houthi au Yémen, allié au Hamas, lance des attaques visant Israël. Ils utilisent des missiles et des drones, dont certains sont interceptés par les Forces de défense israéliennes (FDI) au-dessus de la mer Rouge grâce au système de défense antimissile Arrow. D'autres n'atteignent pas leur cible ou sont interceptés par la marine de guerre américaine et l'armée de l'air israélienne.

Crise de la mer Rouge
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de l’activité des Houthis en Arabie du Sud pendant la crise de la mer Rouge :
  • Territoire yéménite contrôlé par les Houthis (SPC)
  • Territoire yéménite contrôlé par le gouvernement du Yémen (PLC)
  • Attaques des Houthis (en rouge) et détournements de navires (en bleu)
Informations générales
Date Depuis le 19 octobre 2023
(8 mois et 9 jours)
Lieu Israël, mer Rouge, espace aérien de l'Arabie saoudite, de la Jordanie et de l'Égypte
Casus belli Guerre Israël-Hamas
Issue Opération Prosperity Guardian, Opération Poseidon Archer, Opération Aspide
Belligérants
Mouvement Houthi
Drapeau de l'Iran Iran
Drapeau d’Israël Israël

Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite


Opération Prosperity Guardian :
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de Bahreïn Bahreïn
Drapeau du Canada Canada
Drapeau du Danemark Danemark
Drapeau de la Grèce Grèce
Drapeau de la Norvège Norvège
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau des Seychelles Seychelles


Drapeau de l’Union européenneOpération Aspides :
Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau de la Grèce Grèce
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Drapeau de la Belgique Belgique


Drapeau de l'Inde Inde

Drapeau du Pakistan Pakistan
Commandants
Abdul-Malik al-HouthiDrapeau d’Israël Benjamin Netanyahou
Drapeau de la Grèce Vasileios Gryparis
Forces en présence
Drapeau des États-Unis

Drapeau du Royaume-Uni

Drapeau du Danemark

  • HDMS Iver Huitfeld

Drapeau des Pays-Bas


Drapeau de la France

Drapeau de l'Italie

Drapeau de la Grèce

Drapeau de l'Allemagne

Drapeau de la Belgique


Drapeau de l'Inde

  • INS Kochi
  • INS Kolkata
  • INS Chennai
  • INS Mormugao
  • INS Visakhapatnam
  • INS Talwar
  • INS Tarkash

Drapeau du Pakistan

  • PNS Shamsheer
  • PNS Aslat
Pertes
3 vedettes rapides, au moins 72 mortsDrapeau des États-Unis 3 drones MQ-9 Reaper abattu. 2 Navy Seals disparus, présumés morts

2 navires marchands coulés (MV Rubymar et MV Tutor)
Plusieurs navires marchands endommagés
1 navire marchand capturé
3 morts, 1 disparu et 6 blessés
Drapeau de l'Égypte 6 civils blessés

Guerre Israël-Hamas de 2023

Batailles

Les Houthis ciblent en mer Rouge les navires appartenant à des compagnies israéliennes ou commerçant avec ce pays. À la mi-janvier 2024, la crise a entraîné des coûts estimés à 3 milliards de dollars pour l’économie israélienne[1]. Plusieurs navires sont endommagés par des tirs ou capturés (notamment le Galaxy Leader), ce qui conduit certaines compagnies à suspendre leurs voyages via le détroit de Bab-el-Mandeb. Les États-Unis montent une coalition de dix pays contre les attaques des Houthis, tandis que l'Union Européenne lance son opération Aspide. Ces derniers affirment que les attaques se poursuivront jusqu'à ce que Gaza reçoive la nourriture et les médicaments dont elle a besoin[2].

Le 21 mars, l’International bargaining forum classe la mer Rouge et le golfe d’Aden en « zone de guerre »[3].

Parallèlement, et profitant des troubles causés par les Houthis, une résurgence de la piraterie est constatée dans le golfe d'Aden, provenant de Somalie. La première attaque de pirates somaliens depuis 2017, a lieu en décembre 2023, et des attaques et arraisonnages sont régulièrement déjoués, notamment par la marine indienne et la marine des Seychelles[4]. La mission européenne Atalante déplore entre et vingt incidents de piraterie au large de la Somalie[5].

Contexte

Le mouvement Houthi est une organisation militante chiite fondé en 1994 qui, a l'issu de la Guerre civile yéménite, contrôle le nord du Yémen. Elle est soutenue et financée par l'Iran[6], dont elle serait le mandataire dans les guerres régionales[7]. En août 2018, un document de l’ONU révélait que la Corée du Nord a proposé aux Houthis de leur vendre des équipements militaires[8]. Le slogan du mouvement (en) est « Dieu est le plus grand, Mort à l'Amérique, Mort à Israël, Malédiction sur les Juifs, Victoire de l'Islam »[9].

Après le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas en 2023, des groupes militants du Moyen-Orient, dont les Houthis, expriment leur soutien aux Palestiniens et menacent d'attaquer Israël. Le chef des Houthis, Abdul-Malik al-Houthi, met en garde les États-Unis contre toute intervention, menaçant de riposter avec des drones et des missiles[10].

Déroulement

Première phase : Tirs en direction du sud d'Israël par les Houthis

L'USS Carney procède à des tirs de destruction de missiles Houthis.

Du au , les Houthis mènent six attaques en direction d'Israël.

Le , le destroyer de classe Arleigh Burke de la marine américaine, l'USS Carney, abat trois missiles de croisière d'attaque terrestre et plusieurs drones lancés par les Houthis au Yémen en direction d'Israël[10]. Les interceptions ont lieu à l'aide de missiles surface-air RIM-66M[11]. Il s'agit de la première action de l'armée américaine pour défendre Israël depuis le début de la guerre. Il est ensuite rapporté que le navire avait abattu quatre missiles de croisière et quinze drones[12]. Un autre missile aurait été intercepté par l'Arabie saoudite[13].

Le , deux drones sont tirés en direction du nord depuis le sud de la mer Rouge. Selon les responsables de Tsahal, leur cible était Israël, mais ils ne franchissent pas la frontière égyptienne. L'un des deux drones n'a pas atteint son but et a touché un bâtiment adjacent à un hôpital à Taba, en Égypte, blessant six personnes ; l'autre est abattu près d'une centrale électrique à proximité de la ville de Nuweiba, en Égypte[14],[15]. Un responsable houthi publie ensuite un message d'un mot sur Twitter après l'écrasement du drone à Taba, mentionnant la ville israélienne voisine d'Eilat[16].

Le , une alerte est déclenchée à Eilat, Eilot et dans la zone du parc industriel de Shahorit concernant la détection d'un avion hostile en provenance de la mer Rouge. L'avion est intercepté avec succès au-dessus de la mer Rouge. Le système Arrow intercepte un missile balistique et l'armée de l'air intercepte plusieurs missiles de croisière tirés depuis la mer Rouge en direction d'Eilat. Les Houthis assument la responsabilité des tirs[17]. Un missile de croisière est abattu par un avion F-35i Adir[18]. L'abattage du missile par le système Arrow marque la première utilisation de ce système dans la guerre entre Israël et le Hamas[19].

Depuis la fin octobre, l'USS Bataan, un porte aéronef de classe Wasp de l'US Navy est déployé sur zone. La BBC révèle le 12 février 2024 qu'un pilote de Harrier II, de l'escadron VMA-231 des marines, embarqué sur l'USS Bataan a abattu au moins sept drones Houthis[20].

Le , les FDI interceptent une menace aérienne tirée depuis le Yémen et identifiée au sud d'Eilat[21].

Un drone américain MQ-9 Reaper est abattu au large des côtes du Yémen par les défenses aériennes houthies le  ; le Pentagone avait précédemment affirmé que des drones MQ-9 survolaient Gaza pour collecter des renseignements afin de contribuer aux efforts de récupération des otages[22].

Le , les Houthis tirent de nombreux missiles, dont un en direction de la ville d'Eilat. Ce dernier est intercepté par un missile Arrow[21]. Le lendemain, l'USS Thomas Hudner abat un drone qui se dirigeait vers lui[23].

Deuxième phase : Stratégie de perturbation du commerce maritime en mer Rouge par les Houthis

Le Galaxy Leader (2006).

Le , le navire allemand Galaxy Leader est détourné[24],[25] par la milice houthie en mer Rouge, avec 25 personnes à bord. Le navire a été abordé à l'aide d'un hélicoptère. L'incident fait suite à une déclaration du porte-parole des Houthis, Yahya Sarea, sur la chaîne Telegram du groupe, déclarant leur intention de prendre pour cible les navires appartenant à des sociétés israéliennes, exploités par celles-ci ou battant pavillon israélien[26]. Selon le propriétaire du navire, celui-ci a ensuite été dirigé vers le port yéménite d'Al-Hodeïda[27].

Yahya Sarea exhorte également les pays à retirer leurs ressortissants des équipages de ces navires. Auparavant, le chef des Houthis, Abdulmalik al-Houthi, avait menacé de nouvelles attaques contre les intérêts israéliens, notamment contre des cibles potentielles en mer Rouge et dans le détroit de Bab al-Mandeb. Son discours met l'accent sur la capacité de ses troupes à surveiller et à cibler les navires israéliens dans ces régions[26].

Le 10 décembre, deux drones provenant de zones du Yémen contrôlées par les Houthis visent la frégate française Languedoc. Celle-ci abat les deux aéronefs avec ses systèmes de missiles antiaériens[28].

Le 12 décembre, le Languedoc abat un autre drone houthi visant le pétrolier norvégien Strinda. Le navire marchand a également été endommagé par un missile antinavire Houthis lors de l'attaque. Il a été ensuite escorté par un navire de guerre américain, l'USS Mason[29].

Le 16 décembre, c'est le destroyer britannique HMS Diamond qui abat un drone houthi visant la marine marchande en mer rouge[30]. L'USS Carney abat également 14 drones lancés depuis des zones du Yémen contrôlées par les Houthis[31].

Le 18 décembre, les navires de commerce Swan Atlantic et le MSC Clara sont visés et endommagés par des attaques houthies à l'aide d'hydravions.

De nombreux armateurs annoncent suspendre tout transit via la mer Rouge, comme le pétrolier BP, l'armateur français CMA-CGM, le taïwanais Evergreen, le Danois Maersk, l'Allemand Hapag-Lloyd et l'Italo-suisse MSC[32],[33].

Opération Gardien de la prospérité

Le 19 décembre 2023, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, annonce une opération appelé l'Opération Prosperity Guardian avec plusieurs pays pour faire arrêter les attaques des Houthis contre les bateaux dans la Mer Rouge et sécuriser le trafic maritime mondial. Les États-Unis, le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, les Pays-Bas, la Norvège et les Seychelles participent à cette opération[33].

Le 23 décembre, un chimiquier, le MV Chem Pluto, est touché par un drone kamikaze au large de l'Inde. Un incendie est rapidement maitrisé sans faire de blessé. La marine indienne se porte à son secours. Selon le Pentagone, l'attaque de drone viendrait de l'Iran. Le même jour, en Mer Rouge, le pétrolier MV Saibaba est touché par un drone et le MV Blaamanen est visé. L'USS Laboon, un destroyer de l'US Navy de classe Arleigh Burke abat quatre drones houthis le visant[34].

Le 26 décembre, l'armée américaine annonce que leurs forces en Mer Rouge, à savoir l'USS Laboon ainsi que des avions F-18 super Hornet du porte avion USS Dwight D. Eisenhower, ont abattu « douze drones d'attaque, trois missiles balistiques antinavires et deux missiles de croisière » lancé par les Houthis[35].

Le 31 décembre, un porte conteneur du groupe danois MV Maersk Hangzhou est attaqué en mer Rouge. Des navires de la marine américaine se portent à son secours, abattant deux missiles balistiques houthis. Le navire est attaqué une seconde fois par quatre embarcations légères houthies, qui échangent des coups de feu avec l'équipe de sécurité du navire. Des hélicoptères du groupe aéronaval de l'USS Dwight D. Eisenhower viennent alors porter assistance au navire, mais sont pris pour cible à leur tour. Ils ripostent alors et coulent trois vedettes rapides houthies tuant dix miliciens[36].

Le 9 janvier 2024, les forces navales de la coalition déjouent ce qu'elle qualifie d'attaque Houthis complexe la plus importante depuis le début du conflit en Mer Rouge. Les rebelles Houthis on tiré 18 drones ainsi que 3 missiles qui ont été intercepté par le destroyer britannique HMS Diamond, les destroyers américaines USS Gravely, USS Laboon et USS Mason ainsi que par des F-18 embarqués sur le porte avion USS Dwight D. Eisenhower[37],[38].

Début janvier 2024, le Pakistan a déployé plusieurs navires, dont le PNS Shamsheer et le PNS Aslat, des frégates lance missiles de classe Zulfiquar, afin d'assurer la sécurité maritime, sans se joindre à l'opération Gardien de la Prospérité[39],[40]. Tout comme son voisin indien, qui a déployé une dizaine de vaisseaux dans le golf d'Aden afin de lutter contre la piraterie et les attaques Houthis[41].

Le , les Houthis tire un missile balistique antinavire (en) en direction des routes maritimes du golfe d'Aden mais le projectile atterrit dans l'eau et ne cause aucun dommage humain ou matériel[42].

Le 11 janvier également, lors d'une opération au large de la Somalie, les commandos américains des Navy Seals saisissent sur un boutre à destination du Yémen des pièces d'armement avancés iraniens, pouvant servir à la confection de missiles. Mais lors de l'opération 2 militaires sont perdus en mer à cause de la forte houle. Après 10 jours de recherches intensives, les 2 disparus sont présumés décédés[43],[44].

Frappes américano-britanniques contre les Houthis : opération Poseidon Archer

Dans la nuit du 11 au 12 janvier, les forces américaines et britanniques, avec le soutien de l'Australie, du Canada, des Pays-Bas et de Bahreïn, mènent une campagne d'une centaine de frappes contre 16 positions Houthis au Yémen. Ces frappes sont réalisés par les forces aéronavales du porte-avion USS Dwight D. Eisenhower, (F-18, EA-18G Growler, E-2 Hawkeye), des tirs de missiles Tomahawk depuis des destroyers américains et par le sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière USS Florida ainsi que par 4 chasseurs britanniques Eurofighter Typhoon ayant décollé de Chypre. Ces bombardements ont visé des sites militaires dans plusieurs villes contrôlées par les Houthis, dont des radars, des infrastructures de drones et de missiles ainsi que des dépôts de munitions et on fait 5 morts et 6 blessés parmi la milice yéménite[45],[46].

Le lendemain, le 13 janvier, l'USS Carney procède à de nouvelles frappes à l'aides de missiles Tomahawk, sur la capitale yéménite Sanaa[47].

Le 14 janvier, les Houthis tirent un missile de croisière antinavire vers le destroyer américain USS Laboon. Le projectile est abattu par un avion de chasse américain sans faire de blessé[48].

Dans la nuit du 17 au 18 janvier, les forces américaines procèdent pour la quatrième fois à des frappes sur le Yémen. Celles-ci visent 14 positions Houthis, notamment des sites de lancement de missiles[49]. Le lendemain, la marine américaine mène des frappes qu'elle qualifie de "défensives" contre trois sites de lancements houthis prêts à faire feu[50].

Dans la nuit du 22 au 23 janvier, les forces américaines et britanniques mènent de nouveau des frappes aériennes et à l'aide de missiles Tomahawk contre 8 sites militaires houthis (sites de stockage, sites de lancements et radars)[51].

Dans la nuit du 26 au 27 janvier le pétrolier Marlin Luanda est touché par un missile houthis. Très vite un important incendie se déclare à bord en raison des hydrocarbures très inflammable transportés. La frégate française de premier rang L’Alsace, le destroyer américain USS Carney et la frégate indienne Visakhapatnam ont porté assistance au navire en dépêchant leurs équipes anti-incendie permettant de maitriser le brasier après 20 h de lutte[52].

Le 27 janvier, destroyer britannique HMS Diamond a abattu un drone suicide Houthis le visant, et le 30 janvier, le destroyer américain USS Gravely a abattu un missile de croisière antinavire Houthis le visant également[53],[54].

Le 31 janvier, c'est l'USS Carney qui abat un missile balistique antinavire Houthis le visant. Moins d'une heure après, le destroyer cible et détruit 3 drones iraniens au-dessus de la Mer Rouge. Plus tard dans la soirée, les forces américaines bombardent 10 drones prêts au lancement et un poste de commandement Houthis au Yémen[55].

Le 1er février, les forces américaines abattent un drone houthis au-dessus de la Mer Rouge, ainsi qu'un drone de surface naval[56].

Le 2 février, l'USS Carney abat un drone Houthis, puis les forces américaines procèdent à des frappes contre 4 drones prêts à être lancés. Enfin dans la soirée, l'USS Laboon ainsi que des F-18 du porte avion USS Dwight D. Eisenhower détruisent 7 drones au-dessus de la Mer Rouge[57].

Le 3 février, les forces américaines mènent des frappes contre 6 missiles de croisières antinavires Houthis prêts au lancement. Dans la soirée les forces américaines et britanniques, avec le soutien de plusieurs autres états, lancent une nouvelle compagne de bombardements contre 13 sites Houthis. Tout comme le 11 janvier, elle se fait aux moyens de tirs de missiles Tomahawk depuis les navires en Mer Rouge, de bombardements depuis les F-18 du groupe aéronaval de l'USS Eisenhower, ainsi que depuis des Eurofighter Typhoon britanniques venus depuis Chypre. Ces frappes visent 36 cibles dont des installations de stockage souterrains, des systèmes de commandement et de contrôle, des systèmes de missiles, des sites de stockage et d’opérations de drones, ainsi que des radars et des hélicoptères[58],[59]. Selon des sources yéménites les frappes auraient tués 40 combattants houthis, principalement à Sanaa et Hodeidah[60].

Du 4 au 18 février, ce sont 37 missiles de croisière, 3 drones aériens, 11 drones de surfaces navals et un drone sous-marin houthis qui sont détruits au sol, prêts à être lancé, par des frappes quasi quotidiennes des forces américaines[61],[62],[63],[64],[65],[66],[67],[68],[69],[70]. Le 10 février les houthis affirment avoir perdu 17 combattants dans ces frappes[71].

Selon les rebelles Houthis, ces derniers auraient abattu le 19 février un drone américain MQ-9 près du port d’Hodeïda, les américains confirment la perte d'un drone dans la zone[72]. Un peu plus tard les forces américaines détruisent un lanceur sol-air Houthis, puis détruisent au sol un drone kamikaze prêt à être lancé. Dans la nuit du 19 au 20 février, des avions et des navires de guerres américains détruisent 10 autres drones kamikazes au dessus de la mer Rouge et du golf d'Aden. Tôt le 20 février l'USS Laboon est visé par un missile de croisière houthis et réussi à l'abattre[73].

Le 21, 22 et 23 février, les forces américaines détruisent au sol 16 missiles de croisières, 1 missile balistique ainsi que 5 drones aériens Houthis prêts à être lancés. Ils détruisent en vol également durant cette période, au moins 4 drones aériens, et l'USS Mason abat un missile balistique visant le pétrolier MV Torm Thor[74],[75],[76],[77],[78].

Dans la soirée du 24 février les forces américaines et britanniques, avec le soutien de plusieurs autres états, lancent une nouvelle compagne de bombardements contre 18 cibles Houthis dont des installations souterraines de stockage d’armes, des installations de stockage de missiles, des drones aériens kamikazes, des systèmes de défense aérienne, des radars et un hélicoptère[79],[80].

Entre le 24 février et le 8 mars, les forces américaines ont détruits au sol : 3 drones aériens, 6 drones de surface, 19 missiles de croisières, 1 missile sol-air, ainsi que 10 drones aériens en vol au dessus de la mer Rouge et du Golf d'Aden. L'USS Carney abat également un missile balistique antinavire et 3 drones aériens kamikazes le visant le 5 mars[81],[82],[83],[84],[85],[86],[87],[88],[89],[90].

Le 9 mars, lors d'une attaque massive de drones Houthis contre les navires des coalitions et contre le remorquage du MV True Confidence touché le 6 mars, les forces américaines abattent au moins 18 drones, la frégate britannique HMS Richmond en abat 2 et la frégate danoise HDMS Iver Huitfeldt en détruit 4[91],[92].

Du 11 au 18 mars, les forces américaines détruisent au sol : 1 drone sous-marin, 5 drones de surface, 10 drones aériens, 34 missiles de croisières, 1 missile sol-air, 3 conteneurs d'armes, ainsi que 3 drones aériens en vol[93],[94],[95],[96],[97],[98].

Le 2 avril, il est révélé que la frégate danoise HDMS Iver Huitfeldt a subi de nombreux dysfonctionnements lors de situations de combats. D'abord un dysfonctionnement entre le radar APAR et le système de combat C-FLEX a empêché le tirs de missile antiaérien RIM-162 ESSM pendant 30 minutes. Puis il a été remarqué que la moitié des obus tirés par les deux tourelles de 76 mm n’ont eu « aucun effet » sur les cibles hostiles car ceux-ci explosait prématurément parfois juste en sortie de canon. La frégate écourte donc son séjour, et des enquêtes ont été lancés[99].

Depuis la mi-mars les attaques se font de plus en plus parcimonieuses. En plus des quelques interceptions de missiles et drones Houthis, de sérieux incidents sont tout de même survenus : Le 22 mars les forces américaines bombardent 3 installations de stockage souterraines houthis au Yémen[100]. Le 23 mars l’USS Carney abat 6 drones aériens[101]. Le 3 avril l’USS Gravely abat 1 missile balistique et 2 drones aériens le visant[102]. Le 8 avril le cargo M/V Hope Island fut visé par 5 missiles balistiques Houthis dont aucun ne l’atteignit, et les forces américaines détruisirent une batterie antiaérienne Houthis ainsi qu’une station radars[103]. Le 10 avril les forces américaines abattent 11 drones aériens visant le trafic maritime en mer Rouge[104].

Le 27 avril les forces Houthis affirment avoir abattu un nouveau drone Reaper américain à l'aide de missiles sol-air[105].

Le 30 mai, après avoir détruit 8 drones aériens, les forces américaines et britanniques bombardent 13 cibles Houthis au Yémen[106].

Le 14 juin, les forces américaines, après avoir détruit dans la journée 2 drones de surface et 1 drone aérien, ont bombardé et détruit 7 radars au Yémen utilisés par les Houthis[107].

Du 17 au 20 juin les forces américaines ont détruits au sol au Yémen : 4 radars, une station de contrôle et un nœud de commandement, 1 drone de surface, 8 drones aériens. Ils ont également détruit en mer Rouge : 3 drones aériens et 6 drones de surfaces[108],[109],[110],[111].

Le 22 juin les forces américaines détruisent 3 drones de surfaces en mer Rouge, ainsi qu'un radar au Yémen le 26 juin[112],[113].

Opération EUNAVFOR Aspides

Le 12 février, l’Union Européenne publie les contours de sa mission de sécurité maritime en Mer Rouge. Celle-ci s’appelle EUNAVFOR Aspides et est dotée d’un budget de 8 millions d’euros. Elle est dirigée par le contre-amiral grec Vasileios Gryparis, depuis un quartier général établi à Larissa en Grèce. La zone d’opération comprend le détroit de Bab el-Mandeb, le détroit d’Ormuz, les eaux internationales de la mer Rouge, du golfe d’Aden, de la mer d’Oman, du golfe d’Oman et du golfe Persique afin d’assurer une « présence navale » pour « garantir la liberté de navigation des navires, en étroite coopération avec des prestataires de sécurité maritime partageant les mêmes idées ». La mission Aspides se fera en étroite coordination avec l’opération navale européenne antipiraterie EUNAVFOR Atalanta dans l’océan Indien occidental et en mer Rouge. EUNAVFOR Aspides pourra également collaborer avec l’opération Gardien de la prospérité, les Forces maritimes combinées ainsi qu’avec les états riverains « disposés à contribuer à la sécurité maritime dans sa zone d’opération ».

Les moyens annoncées comprennent la frégate allemande Hessen, la frégate grecque HS Hydra, la frégate de défense aérienne italienne Caio Duilio, les frégates italiennes Federico Martinengo et Virginio Fasan, la frégate belge Louise-Marie, les frégates de premiers rangs françaises Languedoc et Alsace, ainsi que la frégate néerlandaise HNLMS Tromp de l'opération Gardien de la prospérité en « soutien associé »[114],[115].

Dans la nuit du 19 au 20 février, les frégates françaises FREMM Alsace et Languedoc abattent 2 drones Houthis au dessus de la mer Rouge et du golf d'Aden[116]. Tôt le 22 février, une des 2 FREMM engage et détruit 2 drones de combats aériens[117].

Le 28 février la frégate allemande Hessen abat 2 drones aériens au dessus de la mer Rouge avec un missile antiaérien de courte portée RIM-116 et son canon de 76 mm. Selon le journal allemand SPIEGEL, avant cela le Hessen aurait tenter d'abattre par erreur un drone MQ-9 Reaper américain avec 2 missiles antiaériens de moyenne portée (Standard Missile 2) qui ont subi des malfonctions et sont retombés en mer[118],[119],[120].

Le 2 mars, la frégate de classe Horizon italienne le Caio Duilio abat un drone aérien Houthis le visant avec sa tourelle d'artillerie de 76 mm tribord avant[121],[122].

Le 9 mars, les Houthis lancent une vaste attaque de drones aériens kamikazes contre les navires des coalitions et contre le remorquage du MV True Confidence touché le 6 mars. La FREMM Alsace et les forces aériennes françaises à Djibouti, des Mirage 2000-5F de l'escadron de chasse 3/11 Corse, abattent 4 drones kamikazes[123].

Le 20 mars un hélicoptère Panther, de la flottille 36F d’Hyères, embarqué sur l'Alsace engage et abat un drone Houthis[124],[125].

Le 21 mars, la frégate française Alsace abat 3 missiles balistiques houthis visant un porte-conteneurs sous son escorte. Le même jour la frégate allemande Hessen détruit un drone de surface naval visant également un navire commercial sous son escorte[126],[127].

Le 8 avril un premier bilan de la mission Aspides est réalisé et annoncé par Josep Borell, Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. L’opération a permis d’escorter 68 navires et de repousser 11 attaques. Dans le détail, les navires français, allemands, italiens et grecs ont abattu : 9 drones aériens, 1 drone de surface naval et 4 missiles balistiques[128].

Le 12 avril, le déploiement de la frégate belge Louise-Marie est retardé à la suite de problèmes techniques lors d'essais de son système de missiles antiaériens Sea Sparrow[129]. Le 21 avril la Bundeswehr met fin au déploiement de sa frégate Hessen[130].

Le 29 mai la France déploie une frégate de défense aérienne française de classe Horizon dans le cadre de l'opération Aspides[131].

13 avril : Opération Promesse honnête

Le 13 avril, les Houthis yéménites participent au côté des Iraniens à l'attaque contre Israël.

Les forces américaines au Moyen-Orient (CENTCOM) affirment avoir détruit 80 drones aériens et 6 missiles balistiques, dont 1 missile balistique avec son lanceur et 7 drones détruits au sol au Yémen[132].

Synthèse des attaques en mer Rouge et aux alentours

NavirePavillons du bateauDateType d'attaqueDétailsRef
Galaxy Leader Bahamas19/11/23DétournementAttaqué par un commando Houthis à l'aide d'un hélicoptère Mi-17. Le navire est amené au port de Hodeidah. Les 25 membres d'équipage sont pris en otage.[133]
CMA CGM Symi Malte24/11/23Attaque de dronesTouché par un drone suicide Shahed-136, possiblement iranien, dans l'océan indien. Aucun blessé.[134]
Central Park Liberia26/11/23Tentative d'arraisonnementLe chimiquier est victime d'une tentative d'arraisonnement par un groupe non identifié.
Liberia27/11/23Frappes de missiles balistiquesLe chimiquier est visé par des missiles Houthis en même temps que l'USS Mason.
Unity Explorer Bahamas03/12/23Frappes de missiles antinaviresTouché par un missile dans le détroit de Bab el-Mandeb, aucun blessé.[135]
Number 9 Panama03/12/23Attaque de dronesTouché par un drone dans le détroit de Bab el-Mandeb, aucun blessé.
Strinda Norvège12/12/23Attaque de drones et de missiles antinaviresVisé par une attaque complexe de drones et de missiles antinavire. Il est endommagé, mais la frégate française Languedoc abat un drone et se met en position de défense. Il est ensuite escorté par l'USS Mason.[136]
Ardmore Encounter Îles Marshall13/12/23Tentative d'arraisonnement, attaques de missilesLe navire est assailli par des skiffs, de petits bateaux rapides, avant d'être visé par 2 missiles qui ratent leur cible.[137]
Maersk Gibraltar Hong Kong14/12/23Frappes de missiles antinaviresVisé par un missile qui n'atteint pas sa cible.[138]
Al Jasrah Liberia15/12/23Attaque de dronesTouché par un drone dans le détroit de Bab el-Mandeb, qui provoque un incendie, aucun blessé.[139]
MSC Palatium III et MSC Alanya Liberia15/12/23Attaques de missilesVisés par des missiles.[139]
Swan Atlantic Îles Caïmans18/12/23Attaque aérienneTouchés par des projectils non-identifiés, aucun blessé. Les Houthis revendiquent une attaque à l'aide d'hydravions.[140]
MSC Clara Panama
MV Chem Pluto Liberia23/12/23Attaque de dronesLe chimiquier est touché par un drone kamikaze, déclenchant un incendie, sans faire de blessé.[34]
MV Saibaba IndeTouché par un drone, aucun blessé.
MV Blaamanen NorvègeVisé par un drone qui échoue.
MV Maersk Hangzhou Singapour31/12/23Attaque de missiles antinavires, tentative d'arraisonnementAttaqué par 2 missiles et 3 vedettes Houthis qui seront repoussés par la marine américaine.[141]
Gibraltar Eagle Îles Marshall15/01/24Attaque de missileTouché par un missile, sans faire de blessé.[142]
Zografia Malte16/01/24Attaque de missileLe vraquier est touché par un missile Houthis, sans faire de blessé.[143]
Genco Picardy Îles Marshall17/01/24Attaque de missileLe vraquier est touché par un missile, sans faire de blessé.[144]
Chem Ranger Îles Marshall19/01/24Attaque de missileLe vraquier est visé par des missiles qui n'atteignent pas leur cible.[50]
M/T Marlin Luanda Îles Marshall26/01/24Attaque de missileLe pétrolier est touché par un missile déclenchant un incendie, sans faire de blessé. L'équipage a quitté le navire, et l'incendie est maitrisé par les équipes américano-franco-indienne de des navires USS Carney, FS Alsace, et Visakhapatnam.
MV Star Nasia Îles Marshall06/02/24Attaque de missileLe vraquier grec est visé par 3 missiles balistiques antinavires. L'un le loupe, l'autre l'endommage légèrement sans faire de blessé et le dernier est abattu par l'USS Laboon.[145]
MV Morning Tide BarbadeAttaque de missileLe cargo britannique est également visé par 3 missiles balistiques antinavires qui le loupe.
MV Star Iris Îles Marshall12/02/24Attaque de missileLe cargo grec est touché et légèrement endommagé par un missile balistique, sans faire de blessé.[146]
MV Lycavitos Barbade15/02/24Attaque de missileTouché et légèrement endommagé par un missile balistique, sans faire de blessé.
Rubymar Belize18/02/24Attaque de missileLe navire est touché par deux missiles antinavires alors qu'il transporte une cargaison d'engrais. Après avoir dérivé pendant des semaines, le navire sombre le 2 mars des suites de l'attaque, devenant ainsi le premier navire coulé par une attaque des Houthis depuis le début de la crise en octobre 2023.[72],[147],[148]
Sea Champion GrèceAttaque de missileLe vraquier a subi une attaque de missile sans faire de blessé.
Navis Fortuna Îles MarshallAttaque de missileLe vraquier a subi une attaque de missile sans faire de blessé.[149]
MSC Sky II Liberia04/03/24Frappes de missiles balistiquesLe porte-conteneurs est touché par un missile déclenchant un incendie, sans faire de blessé. Il est assisté par le destroyer indien Kolkata.[150],[151]
MV True Confidence Barbade06/03/24Frappes de missiles balistiquesLe vraquier américain est touché par un missile balistique antinavire et est gravement endommagé. L’équipage composé de 20 marins et 3 gardes de sécurité abandonne le navire, mais l’attaque a fait 3 morts et 6 blessés dont 4 graves. Des opérations de sauvetage sont menées par des navires des coalitions. Le destroyer indien Kolkata participe aux opérations de secours, évacue les marins à l'aide d'un hélicoptère Alouette III, et prends en charge des blessés.[152],[153],[154],[155]
MV Huang Pu23/03/24Frappes de missiles balistiquesLe pétrolier chinois est visé par 5 missiles balistiques houthis, dont un le touche déclenchant un incendie, sans faire de blessé. Cela en contradiction avec les déclarations des officiels Houthis indiquant ne pas viser les navires chinois.[156]
M/T Wind Panama18/05/24Frappes de missiles balistiquesLe pétrolier grec est touché par un missile endommageant sa propulsion, mais sans faire de blessé. Il est assisté par un navire de la coalition et reprend sa route.[157]
M/V Laax Îles Marshall28/05/24Frappes de missiles balistiquesLe vraquier grec, subit plusieurs voies d'eau après avoir été touché par trois missiles Houthis sur 5 lancés. Il est assisté par une frégate de défense aérienne française de classe Horizon qui déploie une équipe de démineurs.[158],[159]
M/V Tutor Liberia12/06/24Attaque de drone de surface kamikazeLe vraquier grec est frappé par un navire kamikaze sans équipage (drone de surface) subissant des inondations et des dommages à sa machinerie. Puis par un second drone de surface et un projectile aérien inconnu. Un marin est porté disparu. L'équipage est évacué par le destroyer USS Philippine Sea. Le 18 juin, le navire a coulé avec sa cargaison de charbon au large de l'Érythrée, laissant des hydrocarbures et de débris à la surface.[160]
M/V Verbena13/06/24Attaque de missileLe vraquier ukrainien est touché par plusieurs missiles de croisières Houthis et subit des dommages et un incendie. Un marin et grièvement blessé et évacué par un aéronef du destroyer USS Philippine Sea. Le 15/06 après 2 jours a lutter contre l'incendie l'équipage abandonne le navire et est secourue par le M/V Anna Meta. Selon les forces américaine, une frégate iranienne, le IRIN Jamaran, plus proche n'est pas intervenue pour porter assistance.[161],[162]
Transworld Navigator Liberia23/06/24Attaque de dronesLe vraquier grec est touché par un drone, entrainant une voie d'eau et plusieurs blessés légers parmi l'équipage. Ce dernier abandonne le navire, le laissant à la dérive.[112]
Stolt Sequoia LiberiaAttaque de missileLe chimiquier est touché par plusieurs missiles de croisières dans l'Océan Indien, près du golf d'Aden.

Armement utilisé par les Houthis

Les armes des Houthis proviennent principalement de l'Iran[6]. Ils sont connus pour utiliser des missiles sol-sol, des roquettes d'artillerie et des drones[163]. Ils possèdent plusieurs missiles et drones capables d'atteindre Israël depuis le Yémen :

  • Le Toufan — un missile sol-sol d'une portée de 1 800 km[164].
  • Des missiles de croisière, de la famille iranienne Soumar, avec une portée d'environ 2 000 km[164].
  • Missile Quds-2 — censé avoir une portée de 1 350 km, mais conçu pour frapper Israël[165].
  • Samad-3 et Samad-4 — drones d'attaque d'une portée de plus de 1 800 km[165].
  • Drones Wa'id — similaires au Shahed 136 iranien, drones d'attaque d'une portée de 2 500 km[165].


Notes et références

Voir aussi

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