Asghar Farhadi suit des études de théâtre. Il obtient un diplôme de premier cycle en arts dramatiques et une maîtrise de mise en scène théâtrale à l’université de Téhéran et l’université Tarbiat Modarres, à Téhéran. Il tourne ensuite des courts métrages de 8 mm et 16 mm au département de la société du cinéma de jeunesse d’Ispahan avant d'écrire des pièces de théâtre et des scénarios pour la télévision iranienne, IRIB.
Il réalise d'abord des séries télévisées documentaires comme la série populaire Histoire d’une ville et collabore au scénario du film La Basse Altitude d’Ebrahim Hatamikia.
En 2013, il présente son premier film en sélection officielle au festival de Cannes, Le Passé, tourné en France et très majoritairement en langue française avec Ali Mossafa, Bérénice Bejo et Tahar Rahim. À Cannes, Bérénice Bejo reçoit le prix d'interprétation féminine pour son rôle de mère de famille recomposée en perte de repères. Le gouvernement iranien autorise le film à représenter l'Iran aux Oscars. Comme production intégralement française, l'œuvre est nommée dans plusieurs catégories des Césars 2014 et au prix Louis-Delluc 2013[3].
Asghar Farhadi remporte le prix du scénario au festival de Cannes 2016 pour Le Client, qui vaut également à Shahab Hosseyni le prix d'interprétation masculine[4]. Le film reçoit également l'Oscar du meilleur film étranger à Hollywood en l'absence du réalisateur. Ce dernier boycotte alors la cérémonie en raison des restrictions de visas décidées par l'administration Trump à l'encontre de certains pays musulmans dont l'Iran.
Le régime iranien exerce des pressions sur lui, et les propos qu'il tient à l'étranger sont surveillés et lui ont valu des interrogatoires. Ses films subissent la censure des autorités[5].
Après la révolution islamique de 1979, aucun film iranien ne peut être tourné sans visa ou distribué sans autorisation. Asghar Farhadi reconnaît à Cannes en 2016 :
« on n’a pas une liberté totale du choix des sujets que l’on veut aborder. »
À la différence de Jafar Panahi, il ne réalise pas ses longs métrages dans la clandestinité. D’ailleurs, le ministère iranien de la Culture avait retiré son visa à Une séparation en cours de tournage en 2010, en raison d’une déclaration du réalisateur qui défendait des artistes et cinéastes critiques à l’égard du pouvoir. Il se livre néanmoins dans ses œuvres à l’analyse des relations humaines et sociales dans son pays[8].