Abbaye de la Brayelle

édifice religieux du Pas-de-Calais

L'abbaye de la Brayelle ou abbaye Notre-Dame-de-la-Brayelle d'Annay est une abbaye cistercienne féminine. Fondée en 1196 dans la commune d'Annay (Pas-de-Calais), Elle ferme à la Révolution avec le départ des religieuses. Les biens et les terres sont revendus et dispersés.

Abbaye de la Brayelle
image de l'abbaye
Abbaye à illustrer
Nom localAbbaye Notre-Dame-de-la-Brayelle d'Annay
DiocèseArras
PatronageNotre-Dame
Fondation1196
Abbaye-mèreBlendecques
Lignée deClairvaux
Abbayes-fillesLes Prés (1218-1790)
La Woestyne (1217-1790)
CongrégationOrdre cistercien
Période ou styleArchitecture gothique
Coordonnées50° 27′ 31″ N, 2° 51′ 48″ E
PaysDrapeau de la France France
ProvinceComté d'Artois
RégionHauts-de-France
DépartementPas-de-Calais
CommuneAnnay
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Abbaye de la Brayelle
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Abbaye de la Brayelle
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Abbaye de la Brayelle

Situation

L'abbaye était située sur la route menant de Lens à Lille, à environ un kilomètre du bourg d'Annay ; au milieu du XIXe siècle les aménagements ferroviaires ont modifié le lieu dont il ne reste qu'un champ et un lieu-dit « L'abbaye d'Annay »[1]ayant donné son nom au pont qui surplombe la route voisine

Historique

Fondation

L'abbaye d'Annay est fondée en 1196, par trente moniales de Blendecques[2].

Moyen Âge

En 1218, l'abbaye des Prés de Douai, formée spontanément par des jeunes femmes douaisiennes, cherche à rejoindre l'ordre cistercien. L'abbé de Vaucelles demande à Élissende Dassonville, prieure de Brayelle[2], de prendre la tête de la nouvelle abbaye, afin d'y apporter les usages cisterciens[3] ; l'abbaye s'inscrit ainsi dans la filiation de la Brayelle[4].

En 1217, la Brayelle fonde une autre abbaye-fille à Renescure, l'abbaye de la Woestyne[4],[2].

Comme plusieurs autres abbayes de la région, l'abbaye de la Brayelle est en lien avec les châtelains de Lens, qui y jouent le rôle d'avoué[5].

Période révolutionnaire

Le , un inventaire général de l'état de l'abbaye est effectué. Il révèle qu'outre l'abbesse, Éléonore Hennecart de Briffoeil, âgée de 62 ans, la prieure et la sous-prieure, l'abbaye compte 26 religieuses de chœur (de 78 à 22 ans) et 17 converses. Toute la communauté désire poursuivre la vie religieuse dans le monastère ; elles ne quittent en conséquence l'abbaye qu'en , ultime terme fixé par la loi ; un certain Rohart est nommé administrateur. Le , le monastère est vidé de ses meubles, la vente comme bien national étant prévue pour le . Puis l'abbaye est entièrement pillée, le fruit des rapines emplissant soixante voitures. Une cinquantaine d'hommes sont envoyés pour garder ce qui reste et arrêter les coupables ; ceux-ci sont au nombre d'une vingtaine, dont le juge de paix, mais le procès s'achève sur un non-lieu[6].

La prieure Marie-Ghislaine Defontaine, ainsi qu'une moniale, Hombeline Le Couvreur, fuient pour la Belgique ; elles sont dans un premier temps accueillies à Maagdendale, mais doivent fuir à nouveau devant l'avancée des troupes révolutionnaires. Elles se réfugient alors à Himmelpforten (de), où elles demeurent jusqu'en 1796[4]. Avec d'autres moniales venant de La Woestyne et des Prés, Hombeline Le Couvreur sera à l'origine de la fondation des Cisterciennes bernardines d'Esquermes[7].

L'abbesse, pour sa part, se retire à Arras[4] ; mais elle est dénoncée comme aristocrate. Arrêtée, elle est jugée et acquittée par le Tribunal révolutionnaire d'Arras mais Lebon annule ce premier jugement et la fait à nouveau comparaître. Elle sera condamnée pour « soustraction de meubles de l’abbaye de la Brayelle et soutien aux prêtres déportés » et guillotinée le [8],[9].

Abbesses

  • Élissende Dassonville, première abbesse.
  • Marie-Ernestine du Béron (1677-1764), professe à l'abbaye de Marquette le , installée abbesse d'Annay par dom Nicolas du Béron, son cousin, abbé de l'abbaye Notre-Dame de Loos le , y décédée le , à 87 ans[10].
  • Éléonore Hennecart de Briffoeil, dernière abbesse, guillotinée le .

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • [Albert Demarquette 1885] Albert Demarquette, Cartulaire et abbesses de La Brayelle d'Annai : de 1196 à 1504, ou de Mme Liégarde de Grimberges à Mme Christine de Wallon-Capelle, I à XXIII, Lefebvre-Ducrocq, , 430 p. (ASIN B001CBHJM8) ;
  • [Marcel Buquet 1983] Marcel Buquet, L'abbaye Notre-Dame d'Annay dite La Brayelle d'Annay : En complément à l'histoire de Vendin-le-Vieil, village d'Artois, Arras, , 82 p. ;
  • [Marie de la Trinité Kervingant 1989] Marie de la Trinité Kervingant, Des moniales face à la Révolution française : aux origines des Cisterciennes-Trappistines, Paris, Éditions Beauchesne, coll. « Religions, société, politique » (no 14), , 408 p. (ISBN 9782701011820, OCLC 20234091, lire en ligne) ;
  • [Marcel Buquet 1990] Marcel Buquet, « La condamnation à mort de Philippine Hennecart, dernière abbesse de La Brayelle d'Annay », Gauheria, no 22,‎ , p. 30-32 ;
  • [Caroline Hermant 1999] Caroline Hermant, Les actes de l'abbaye cistercienne de La Brayelle d'Annay (1196-1262) : introduction critique et regeste, Lille, Université Lille III, , 141 p..