1830 en France

Cette page concerne l'année 1830 du calendrier grégorien.

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Événements

 Sommaire : Haut - Janvier - Février - Mars - Avril - Mai - Juin - Juillet - Août - Septembre - Octobre - Novembre - Décembre 

Janvier

L'île Louviers sous la neige lors de l'hiver 1830. Antoine Perrot, musée Carnavalet.


Février

La Première d’Hernani, 1830, Albert Besnard.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Bombardement d'Alger, le 4 juillet 1830.
 : combat de la Porte Saint-Denis.
28 juillet : combat devant l'hôtel de ville.
29 juillet : attaque du Louvre.
 : combat de la rue de Rohan.
31 juillet : Louis-Philippe quitte le Palais-Royal.

Août

Hersent - Le duc d'Orléans, les ducs de Chartres et de Nemours.
  • 3 août :
    • sur ordre de Louis-Philippe, une troupe de 10 à 20 000 hommes de la Garde nationale, commandée par le général Pajol et le colonel Jacqueminot, marche sur Rambouillet pour contraindre Charles X au départ. Ce dernier se met en route vers Cherbourg où deux paquebots américains ont été dépêchés pour le prendre en charge[26].
    • à une heure de l'après-midi, Louis-Philippe préside à l'ouverture de la session des Chambres au palais Bourbon, accompagné de son deuxième fils, le duc de Nemours. Dans son discours, il jure de maintenir la Charte tout en annonçant les principes d'un certain nombre de réformes à conduire (organisation de la Garde nationale, application du principe du jugement par jury aux délits de presse, formation des administrations départementales et municipales, interprétation de l'article 14 de la Charte, fondement des ordonnances du ), et communique l'abdication de Charles X, contresignée par le dauphin[26].
    • Louis-Philippe confère au duc de Chartres et au duc de Nemours la grand-croix de la Légion d'honneur[38].
    • dans la soirée, plusieurs députés mécontents se retrouvent chez Jacques Laffitte et décident d'en finir avec les Bourbons de la branche aînée en établissant clairement une nouvelle dynastie. Une proclamation est rédigée par Louis Bérard qui propose de conférer la couronne au duc d'Orléans à la condition qu'il entreprenne une révision de la Charte fondée sur les principes mentionnés dans son discours d'ouverture de la session parlementaire, complétés par plusieurs autres : responsabilité des ministres et des agents secondaires de l'administration, statut légal des militaires, réélection des députés promus à des fonctions publiques, égalité des cultes devant la loi, interdiction des troupes étrangères dans l'armée nationale, abolition de la noblesse, initiative des lois accordée aux Chambres, suppression du double vote, abaissement de l'âge et du cens électoral, reconstitution totale de la pairie[39].
  • 4 août : lors d'un conseil des ministres qui examine la proposition de Bérard, Louis-Philippe charge le duc de Broglie et Guizot de préparer une révision de la Charte[40].
  • 5 août :
    • Casimir Perier est proposé par la Chambre des députés comme président (174 voix contre 160 à Laffitte) et ce choix est ratifié le lendemain par Louis-Philippe[41].
    • Louis-Philippe accorde, sur sa cassette personnelle, une pension de 1 500 francs à l'auteur de La Marseillaise, Rouget de Lisle[42].
    • une ordonnance prescrit de rendre la justice au nom de « Louis-Philippe d'Orléans, duc d'Orléans, lieutenant général du royaume »[38].
  • 5 au 7 août : la chambre s'occupe de la révision de la Charte[41]. Des bandes occupent de façon plus ou moins menaçante les édifices publics.
  • 6 août :
    • Guizot communique à Bérard le projet de révision de la Charte qu'il a élaboré avec le duc de Broglie et reçoit de Boinvilliers le projet concurrent élaboré par les républicains (constitution républicaine sous forme de monarchie, déclaration des droits, ratification de la Constitution par le peuple, dissolution de la Chambre des députés, reconquête par la guerre de la frontière naturelle du Rhin)[43]. Dans la matinée, la Chambre des députés engage la discussion sur le projet de Bérard, tandis que les manifestants républicains cernent le Palais Bourbon. Le débat se focalise autour de la question de l'hérédité de la pairie[40].
    • nomination d'un Conseil municipal provisoire de quinze membres Paris sous le titre légal de conseil général du département de la Seine[44].
    • une ordonnance décide que le coq gaulois remplacera la fleur de lys sur la hampe des drapeaux de la garde nationale[38].
Le duc d'Orléans reçoit au Palais-Royal la Chambre des pairs (), François Joseph Heim (1787–1865), 1837, Musée de l'Histoire de France (Versailles).
  • 7 août :
    • par 219 voix contre 33 (sur 430 députés), la Chambre des députés adopte pour l'essentiel le projet de Bérard amputé. Invoquant le départ de Charles X et de sa famille et la violation de la Charte, les députés déclarent le trône vacant de fait et de droit et appellent Louis-Philippe d'Orléans au trône comme « roi des Français » (et non plus comme « roi de France ») en contrepartie de l'engagement par celui-ci de respecter la Charte, qui est modifiée sur plusieurs points : suppression du préambule, de l'article 6 (qui déclarait le catholicisme religion État), abolition de la censure, modification de l'article 14 sur les ordonnances royales, désormais cantonnées à l'exécution des lois, initiative des lois accordée aux deux Chambres, publicité des débats de la Chambre des pairs, élection des députés pour 5 ans, abaissement de l'âge d'éligibilité de 40 à 40 ans et de l'âge de l'électorat de 30 à 25 ans, élection des présidents des collèges électoraux par les électeurs et du président de la Chambre des députés par les députés, extension des possibilités de mise en accusation des ministres, abolition des tribunaux d'exception, serment de fidélité à la Charte prêté par le roi devant les Chambres, rétablissement de la cocarde tricolore, annulation des nominations de pairs faites par Charles X. L'article 27 sur l'hérédité de la pairie est renvoyé à un nouvel examen lors de la session de 1831, malgré les réclamations de La Fayette[40]. Enfin, la Chambre demande de pourvoir par des lois à un certain nombre de points : jury pour les délits de presse et les délits politiques, responsabilité des ministres et des fonctionnaires, réélection des députés promus à des fonctions publiques salariées, vote annule du contingent de l'armée, organisation de la Garde nationale, institutions départementales et municipales fondées sur l'élection, instruction publique et liberté de l'enseignement, fixation des conditions d'exercice du droit de vote et d'éligibilité.
    • dans la soirée, les députés se rendent en corps au Palais-Royal où Louis-Philippe proclame son adhésion à leur déclaration qu‘il affirme « conforme aux principes politiques [qu‘il a] professés toute [sa] vie ». Il paraît au balcon avec sa famille et reçoit les acclamations de la foule[45].
    • au Palais du Luxembourg, la Chambre des pairs adopte sans enthousiasme la déclaration des députés, par 89 voix sur 114 présents[45]. Chateaubriand prononce son dernier discours à la Chambre des pairs et refuse de prêter serment de fidélité au roi Louis-Philippe. Le 10 août, il renonce à sa pension de pair de France[46], pour entrer dans une opposition déterminée à « Philippe » (Louis-Philippe, duc d'Orléans devenu « roi des Français ») qu'il estime avoir « filouté » la couronne de France[47].
    • Louis-Philippe signe un acte de donation-partage qui répartit ses biens personnels entre ses enfants en s'en réservant l'usufruit, afin d'éviter que ceux-ci ne soient incorporés au domaine de la Couronne lors de son avènement[40].
  • 8 août : sur les instances de La Fayette, et contre son premier mouvement, Louis-Philippe décide de régner sous le nom de Louis-Philippe Ier (et non de Philippe VII)[26]. Les formules « Par la grâce de Dieu… », « l'an de grâce… » et « sujets » sont abandonnées. Les ministres perdent les titres de « Monseigneur » et d'« Excellence ». Le fils aîné du roi est titré « prince royal », les filles et la sœur du roi sont titrées « princesses d'Orléans » (et non « filles de France ») et il est décidé que le sceau officiel de État portera les armes de la maison d'Orléans (de France au lambel d'argent), ce qui n'avait jamais été le cas par le passé lors de l'accession au trône d'un cadet (celui-ci prenant alors les pleines armes de France), manière de marquer le changement de dynastie et la solution de continuité entre le nouveau régime et celui qui l'a précédé[48].
Eugène Devéria - Le roi Louis-Philippe Ier prête serment, en présence des chambres, de maintenir la Charte de 1830, 9 août 1830.

Septembre

Octobre

François Dubois - La garde nationale célèbre dans la cour du Palais-Royal, l'anniversaire de la naissance du roi, 6 octobre 1830.
  • 8 octobre :
    • loi mettant en œuvre le principe du jugement par jury pour les délits de presse[15].
    • la Chambre des députés vote, par 225 voix sur 246 votants, une adresse au roi l'invitant à présenter un projet de loi abolissant la peine de mort, au moins pour les délits politiques[66].
  • 9 octobre : le roi reçoit l'adresse de la Chambre demandant l'abolition de la peine de mort dans les condamnations politiques[66].
  • 11 octobre :
    • une ordonnance décide que des récompenses seront accordées à tous les blessés de la révolution de Juillet, que des pensions seront allouées aux parents, veuves et enfants des victimes. Une médaille commémorative est créée pour les participants aux Trois Glorieuses[49].
    • abrogation de la loi de 1825 dite « du sacrilège », punissant de mort les profanateurs d'hosties consacrées[49].
  • 13 octobre :
    • l'ambassadeur d'Espagne à Paris remet ses lettres de créance à Louis-Philippe[49].
    • suppression des indemnités versées aux prêtres auxiliaires[49].
  • 16 octobre : premier numéro de L'Avenir, journal catholique libéral fondé par Lamennais, Lacordaire et Montalembert[67].
  • 17, 18 et 19 octobre : émeutes républicaines à Paris. Des manifestants envahissent le Palais-Royal puis marchent sur Vincennes pour lyncher les ministres de Charles X qui y sont détenus, mais que le général Daumesnil refuse de leur livrer. L'émeute sert de détonateur à la crise ministérielle[63].
  • 21 octobre : suppression des traitements des quatre cardinaux résidentiels[49].
  • 24 octobre : le comte Apponyi, ambassadeur d'Autriche à Paris, remet ses lettres de créance à Louis-Philippe[49].
  • 31 octobre : Tocqueville et Beaumont sollicitent une mission pour les États-Unis et rédigent pour cela un mémoire imprimé en 1831 sous le titre Note sur le système pénitentiaire et sur la mission confiée par M. le Ministre de l'Intérieur à MM. Gustave de Beaumont et Alexis de Tocqueville[68]. Tocqueville obtient un congé de dix-huit mois du garde des Sceaux pour étudier officiellement le système pénitentiaire américain. En fait, il projette déjà d'écrire un livre sur l'Amérique, œuvre susceptible de favoriser sa carrière politique.

Novembre

Publicité pour La Caricature, Politique, Morale et Littéraire Journal, Illustration de J.J. Grandville, 1830

Décembre

Articles connexes

Notes et références