Élections municipales de 2020 à Paris

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À Paris, les élections municipales se tiennent par arrondissement afin d'élire les conseillers d'arrondissements et les conseillers de Paris. Ensuite, ceux-ci élisent le maire de l'arrondissement. Le maire de Paris est quant à lui élu par le Conseil de Paris^[2].

Après le vote de la loi sur le statut de Paris de 2017^[3],[4], Paris est découpé en 17 secteurs électoraux, se surimposant aux 20 arrondissements actuels. La commission des Lois de l’Assemblée nationale a prévu que la numérotation des secteurs soit identique à celle des arrondissements correspondants : elle passe donc directement du numéro 1 au numéro 5.

Au second tour des élections municipales de 2014, les listes PS-PCF-PRG-GU-R&S d'Anne Hidalgo, soutenues par EÉLV, l’emportent sur les listes UMP-UDI-MoDem de Nathalie Kosciusko-Morizet.

Groupes au 22 février 2020

Parti	Président		Élus
Majorité (81 sièges)
Groupe socialiste et apparentés		Rémi Féraud	44
Groupe communiste-Front de gauche		Nicolas Bonnet-Oulaldj	13
Groupe Écologiste de Paris		David Belliard	11
Groupe Génération·s		Léa Filoche et Yves Contassot	8
Groupe radical de gauche centre et indépendants		Laurence Goldgrab	5
Opposition (74 sièges)
Groupe Les Républicains et indépendants		Marie-Claire Carrère-Gée	25
100% Paris (Agir, LR dissidents)		Pierre-Yves Bournazel	21
Groupe UDI-MoDem		Éric Azière	11
Groupe Parisiens progressistes, constructifs et indépendants (LR dissidents)[5],[6]		Jérôme Dubus	10
Groupe démocrates et progressistes (LREM)[7]		Julien Bargeton	7
Non inscrits (8 sièges)[8],[9]

L'ancien footballeur international Vikash Dhorasoo et la conseillère de Paris France insoumise sortante Danielle Simonnet sont candidats « en binôme » pour le mouvement Décidons Paris, créé pour l'élection^[10]. Le mouvement présente le référendum d'initiative citoyenne comme sa « proposition centrale »^[11] et propose de mettre fin à ce que Simonnet considère être une politique de « privatisation, gentrification et bétonisation » de la ville^[12]. Le 9 janvier, le mouvement est également rejoint par la Révolution écologique pour le vivant, fondé par Aymeric Caron^[13], avec Lamya Essemlali qui devient tête de liste dans le 14^e arrondissement^[14]. Le mouvement écologiste Pour une écologie populaire et sociale (PEPS) soutient également la démarche, avec notamment sa cofondatrice Élise Lowy, qui est candidate dans le 13^e arrondissement^[15]. Laurent Sorel, membre d'Ensemble !, est colistier dans le 20^e arrondissement^[16].

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  Danielle Simonnet
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  Vikash Dhorasoo

La maire socialiste sortante, Anne Hidalgo, est candidate à un second mandat^[17] avec la plateforme de soutien « Paris en commun »^[18] et le slogan « Dès demain, Paris en commun »^[19].

Paris en commun devient alors la plateforme de soutien à la maire sortante sur laquelle se rallient les différents militants et partis ayant trouvé des accords pour les élections.

Le Parti communiste français (PCF) désigne dans un premier temps Nicolas Bonnet-Oulaldj^[20] pour chef de file avant qu'il ne soit remplacé non sans difficulté par Ian Brossat, adjoint sortant à la mairie de Paris chargé du logement, qui présentera le projet « Le Pari-s de l'humain et de la planète » en septembre et se chargera de définir leur stratégie une fois les votes des adhérents réalisés^[21]. Après avoir réuni les forces de gauche lors du meeting du 11 décembre en relation avec les mouvements sociaux de lutte contre la réforme des retraites, le PCF envisage de s'allier avec Paris en commun depuis qu'un accord a été trouvé et que le vote des adhérents est prévu entre le 18 et le 20 décembre^[22]. Génération.s et Place publique ont déjà décidé de se rallier à la maire sortante^[23].

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  Anne Hidalgo
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  Emmanuel Grégoire, directeur de campagne

Bien que membre de la majorité socialiste sortante, Europe Écologie Les Verts (EELV) présente encore des listes autonomes au 1er tour, en s'engageant à fusionner les listes au 2è tour, comme c'est le cas à tous ces scrutins locaux à Paris depuis 1995. Le 1^er juin 2019, le président du groupe EELV au Conseil de Paris, David Belliard^[24], est désigné candidat à la mairie avec 49,5 % des suffrages exprimés des adhérents, devant le conseiller régional d'Île-de-France Julien Bayou (40 %) — qui renonce à la tenue d'un second tour —, et cinq autres candidats^[25]. Après sa désignation, il fait part de son objectif qu’EELV arrive en tête du premier tour des élections municipales afin « qu'Anne Hidalgo et la gauche se réunissent autour des écologistes »^[25].

Plusieurs mouvements écologistes — Urgence écologie, l'Alliance écologiste indépendante et À nous la démocratie ! — rejoignent la liste de David Belliard durant l'automne en signant un accord visant notamment à l'instauration d’un référendum d’initiative citoyenne et à l'organisation de conventions citoyennes pour tout projet d’envergure concernant Paris^[26].

Le Parti animaliste rejoint ensuite également la liste le 8 janvier^[27] et prend la tête du 16^e arrondissement^[28].

Ayant obtenu de bons résultats à Paris lors des élections présidentielle et législatives de 2017, La République en marche compte début juillet 2019 trois prétendants pour être tête de liste : les députés Benjamin Griveaux, Hugues Renson et Cédric Villani. La candidature du Premier ministre, Édouard Philippe, est également un temps envisagée^[29]. Le sénateur Julien Bargeton avait annoncé sa candidature en septembre 2018, avant de rallier Benjamin Griveaux en mars 2019^[30],[31]. Le député Mounir Mahjoubi, qui avait annoncé sa candidature au mois de mars 2019^[32], se retire en juillet et soutient Cédric Villani^[33], puis Benjamin Griveaux quelques semaines après son investiture par le parti^[34]. Anne Lebreton, après avoir un temps envisagé de se présenter, choisit de soutenir Villani^[35]. L'écologiste Antonio Duarte (UDE)^[36] rallie quant à lui Benjamin Griveaux^[37].

L'hypothèse d'une élection primaire pour départager les candidats est exclue, ce qui conduit à des accusations de verrouillage^[36],[38]. Donné favori avec Cédric Villani et soutenu par Emmanuel Macron, Benjamin Griveaux est finalement désigné par une commission d'investiture le 10 juillet 2019^{[39],[40],[41]}.

Considérant que cette désignation était jouée d’avance, Cédric Villani annonce le 4 septembre sa candidature hors du cadre de LREM.

Pierre-Yves Bournazel, membre d’Agir, annonce en mars 2019 qu’il entend être candidat « en dehors des partis »^[42]. Il quitte le groupe Les Républicains et indépendants (LRI) au Conseil de Paris et revendique le soutien de deux maires d'arrondissement LR (Jean-François Legaret et Philippe Goujon)^[43]. Fin juin 2019, Florence Berthout et trois autres conseillers de Paris rejoignent le groupe 100 % Paris, qu'il préside^[44]. le 16 janvier 2020, Pierre-Yves Bournazel annonce qu'il renonce à se présenter au profit de Benjamin Griveaux^[45].

Le président du Mouvement démocrate (MoDem), François Bayrou, refuse de soutenir Benjamin Griveaux ou Cédric Villani et appelle à un « plan B »^[46].

Le 14 février 2020, Benjamin Griveaux annonce qu'il n'est plus candidat à la mairie de Paris en raison d'« une vidéo et d'une correspondance intime diffusées sur internet et attribuées au candidat, mais qui n'ont pas été authentifiées ni démenties par le candidat ou son entourage pour le moment »^{[47],[48],[49]}. Il est remplacé par Agnès Buzyn, ministre de la Santé et des Solidarités, deux jours plus tard^[50]. Cédric Villani est quant à lui exclu de LREM, et reçoit le soutien du Parti radical de gauche.

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  Benjamin Griveaux
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  Agnès Buzyn
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  Cédric Villani

Chez Les Républicains, Rachida Dati, maire du 7^e arrondissement, annonce en mars 2019 qu’elle souhaite se présenter à la mairie^[51]. Considérée comme très clivante, elle se voit ouvertement contestée par plusieurs maires LR après l’échec du parti aux élections européennes de mai 2019^[52]. En juillet, elle affirme vouloir mener campagne « quoi qu'il arrive »^[53], c'est-à-dire avec ou sans l'investiture officielle de son parti. La présidente du groupe LRI au Conseil de Paris, Marie-Claire Carrère-Gée, est également candidate^[54]. Jean-Pierre Lecoq renonce à se présenter en octobre 2019, jugeant comme jouée d'avance l'investiture de l'ex-garde des Sceaux^[55].

Rachida Dati est investie par Les Républicains le 6 novembre 2019^[56].

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  Rachida Dati

Obtenant traditionnellement de faibles scores dans la capitale, le Rassemblement national (RN) renonce en mars 2019 à présenter un candidat et apporte son soutien au candidat divers droite Serge Federbusch^[57]. En août 2019, Jean Messiha brigue l'investiture du parti^[58], mais le bureau national du RN vote son soutien à Serge Federbusch le 9 septembre^[59].

Celui-ci, énarque et fondateur du Parti des libertés, est à l'origine d'une plateforme, Aimer Paris, dont le comité de soutien est présidé par Charles Beigbeder^[60]. Le soutien du RN à sa candidature est perçu comme un virage libéral du parti d'extrême droite à Paris, dans la ligne voulue par Marion Maréchal^[60]. Dans le 18^e arrondissement, c'est un candidat de Debout la France, Jérôme de Germain, qui est tête de liste^[61].

En août 2018, l’homme d’affaires Marcel Campion, dit « roi des forains », annonce la création du mouvement « Libérons Paris », qui s'oppose à Anne Hidalgo, et se donne comme objectif de présenter 17 têtes de liste à Paris pour les élections municipales^[62]. Le 3 octobre, l'humoriste Jean-Marie Bigard annonce qu'il rejoint le comité de soutien de Marcel Campion et figurera sur la liste « Libérons Paris » dans le 6^e arrondissement^[63].

Gaspard Gantzer, ancien conseiller chargé de la communication du président François Hollande, est candidat sous l'étiquette de son mouvement « Parisiennes, Parisiens »^[64]. Il se désiste le 20 février en faveur d'Agnès Buzyn^[65].

Christophe Berkani, homme d’affaires, se déclare comme candidat indépendant en octobre 2019. Proche de Marcel Campion, il conduit la liste Pari(s) citoyen^[66] et présente des listes dans trois arrondissements après une tentative infructueuse de rapprochement avec LREM.

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  Marcel Campion
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  Gaspard Gantzer
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  Christophe Berkani

Les deux candidats soutenus par La France insoumise proposent notamment 140 hectares d’espaces verts, d'offrir un vélo à tous les jeunes de 16 ans, de mettre en place des menus végétaliens dans les cantines ou encore d'instaurer un droit universel aux vacances pour les mineurs^[67].

La maire sortante propose de transformer 60 000 places de stationnement en pistes cyclables ou en espaces verts, la plantation de 170 000 arbres en six ans et piétonisation du centre de Paris^[68], la création de 4 000 places de crèches supplémentaires et de nouvelles maisons d'assistantes maternelles, 15 000 nouveaux logements^[69].

Le candidat écologiste souhaite « libérer Paris de la voiture » et propose de piétonniser les abords des 300 écoles les plus polluées et transformer le périphérique en boulevard urbain^[70]. Belliard s'oppose à la création d'une police municipale et veut constituer une brigade de la sécurité et de la tranquillité publique^[71].

Villani propose un programme centré autour des thématiques de l'écologie, la démocratie participative^[72] et de l'éducation^[73]. Il défend l'utilisation de l'intelligence artificielle pour nettoyer les rues et réduire les temps de transport^[74].

Buzyn fait le choix d'abandonner les mesures phares de son prédécesseur Griveaux, dont le déplacement de la Gare de l'Est pour créer un "Central Park" parisien et l’apport de 100 000 € pour permettre aux classes moyennes d'acheter un appartement, et d'axer son programme autour de la sécurité et la propreté^[75],[76]. Au premier tour, propreté et sécurité sont « les deux priorités » de la candidate LREM à la mairie de Paris. Elle annonce également la remise sur le marché de logements vacants ou encore un « plan vélo sécurisé »^[77]. Au second tour, la première de ses propositions est de « favoriser la relance économique et le lien social », « avec le soutien d'Édouard Philippe »^[78].

Dati propose une police municipale de 3 400 agents et la multiplication par trois des caméras de vidéosurveillance^[79]. Elle s'oppose à toute augmentation des impôts et souhaite un audit sur la totalité des finances de la ville^[80].