Élections municipales de 1971 à Paris

Les élections municipales de 1971 à Paris se déroulent le et .

Élections municipales de 1971 à Paris
90 conseillers de Paris
Les 14 et
Type d’électionÉlections municipales
Participation
56,2 %
2d tour
56,24 %
UDR
43 %
51,67 %
Sièges obtenus46
PCF
28,48 %
38,37 %
Sièges obtenus31
CD
18,72 %
9,94 %
Sièges obtenus13

Ce sont les premières élections municipales dans la capitale depuis la réorganisation de la région parisienne entrée en vigueur en 1968.

La droite gaulliste menée par l'UDR remporte la majorité absolue lors du scrutin, confirmant son ancrage dans la capitale, face aux listes d'union de la gauche conduites par le PCF qui conservent leur élus dans les arrondissements du nord-est parisien.

Mode de scrutin

Depuis la réorganisation de la région parisienne dans les années 1960, le conseil municipal de Paris et le conseil général de la Seine sont remplacés par le Conseil de Paris, qui exerce à la fois les compétences d'un conseil municipal et celles d'un conseil général[1]. Celui-ci est mis en place au , avec pour conseillers de Paris les anciens conseillers élus lors des élections municipales de 1965.

Les 20 arrondissements de la capitale sont depuis 1965 divisés en 14 secteurs de vote. Les dix premiers arrondissements sont regroupés au sein de quatre secteurs, tandis que les dix derniers forment chacun un secteur distinct[2].

Répartition des arrondissements par secteurs[2]
SecteurArrondissementsNombre de conseillers
11er, 2e, 3e et 4e7
25e et 6e6
37e et 8e6
49e et 10e7
511e6
612e5
713e5
814e6
915e8
1016e7
1117e7
1218e8
1319e5
1420e7
Total90

Le système électoral employé est le scrutin majoritaire, dans le cadre d'une désignation plurinominale à deux tours, avec listes bloquées[2].

Candidats

Un total de 76 listes avec 482 candidats se présentent lors du premier tour[2],[3].

Disposant d'une solide implantation à Paris, le PCF mène de nouveau l'ensemble des listes d'union de la gauche dans tous les secteurs. Les communistes présentent 48 candidats sur toute la capitale, tandis que les socialistes en ont seulement 19. L'alliance sous le nom de l'Union démocratique comprend également le CIR qui dispose de 8 candidats, les radicaux de 6 et Objectif 72 de 3. Désavoués par leur parti pour avoir négocié des places sur les listes de la gauche, les radicaux soutenant l'Union démocratique s'organisent au sein de comités de gauche dans leur formation politique sous la direction de Serge Rot, ancien secrétaire général de la fédération de Paris du Parti radical[4]. Ces listes revendiquent notamment une démocratisation du statut de Paris avec des droits identiques à ceux des autres collectivités locales, l'élection de conseils d'arrondissements et s'engagent à écarter « toute compromission avec les forces représentatives du capitalisme »[5].

À droite, les listes de la majorité du Président Georges Pompidou, alliées aux centristes pendant la mandature précédente, visent la majorité absolue pour éviter un nouvel accord. De nombreuses personnalités gaullistes se présentent, dont 3 membres du gouvernement, Gabriel Kaspereit, André Fanton et Bernard Lafay[6], ainsi que 20 députés et 3 sénateurs. Afin de regagner le premier secteur, perdu en 1965 face à la gauche, une alliance est établie dès le premier tour avec Jean Legaret. En tout, 57 candidats sont issus de l'UDR, 13 des Républicains indépendants, 9 de Centre Démocratie et Progrès, 5 du Centre National des Indépendants et 3 de l'Union centriste de Paris et de la Seine dirigée par Bernard Lafay[2]. Dans deux secteurs ces listes sont opposées à des dissidents, dont Libérer Paris dans le deuxième secteur et Paris-Opposition dans le dixième secteur sous la direction de l'ancien ministre Paul Antier, qui s'oppose au changement de nom de la place de l'Étoile[3].

Les centristes, soutenus par le Centre démocrate, le Parti radical et le Centre républicain, se présentent sous l'étiquette Paris pour tous les parisiens dans douze des quatorze secteurs, et sous celle de Libertés de Paris dans le troisième et le dixième[2]. Toutefois, des listes centristes dissidentes sont également présentes, dans le douzième secteur sous le nom de l'Union centriste dirigée par Denise Petit-Moreau et dans le onzième secteur dans le cadre d'une liste nommée Gestion municipale menée par le conseiller sortant Pierre Devraigne[3].

Allié aux communistes et socialistes en 1965, le PSU choisit de s'allier avec l'extrême gauche en 1971 en raison de l'absence d'accord national avec le PCF. Le PSU forme ainsi des listes communes avec LO, avec le soutien de la LCR et l'AMR[2].

L'extrême droite, dont les listes sont constituées par le mouvement Ordre nouveau, est présente dans l'ensemble des secteurs[7]. Par ailleurs, une liste rassemblant des pacifistes se présente dans le deuxième secteur[3].

Listes

ListePartis
Paris-MajoritéUDR - FNRI - CDP - CNI - UC
Union démocratiquePCF - PS - CIR - Comités de gauche du parti radical - Objectif 72
Paris pour tous les parisiens/Libertés de ParisCD - PR - CR
Paris aux travailleursPSU - LO - LCR - AMR
Ordre nouveauExtrême droite - ON

Résultats

Résultats globaux

Élections municipales de 1971 à Paris[2]
ListePremier tourSecond tourÉlus
%%Conseil
de Paris
UDR - FNRI - CDP - CNI - UC4351,6746
PCF - PS - CIR - Comités de gauche du parti radical - Objectif 7228,4838,3731
CD - PR - CR18,729,9413
PSU - LO - LCR - AMR6,30
Extrême droite - ON2,57
Divers0,62
Total10010090
Abstention43,843,76

Résultats par secteur

SecteurArrdtsListe majoritaireTête de listeParti
1er1er, 2e, 3e et 4eParis-MajoritéPierre-Charles KriegUDR
2e5e et 6eParis-MajoritéPierre BasUDR
3e7e et 8eLibertés de ParisÉdouard Frédéric-DupontCD
4e9e et 10eParis-MajoritéGabriel KaspereitUDR
5e11eUnion démocratiqueMaurice BerlemontPCF
6e12eParis-MajoritéCharles MagaudUDR
7e13eUnion démocratiqueAndré VoguetPCF
8e14eParis-MajoritéChristian de la MalèneUDR
9e15eParis-MajoritéNicole de HauteclocqueUDR
10e16eLibertés de ParisPierre LépineCD
11e17eParis-MajoritéBernard LafayUDR
12e18eUnion démocratiqueLouis BaillotPCF
13e19eUnion démocratiqueAndré SibaudPCF
14e20eUnion démocratiqueJacques RissePCF

Conseil de Paris

    Union démocratique: 31 sièges
  • PCF: 20 sièges
  • CIR: 2 sièges
  • Comités de gauche du parti radical: 2 sièges
  • PS: 7 sièges
  • Paris pour tous les parisiens/Libertés de Paris : 13 sièges
  • Centristes: 13 sièges
  • Paris-Majorité: 46 sièges
  • UDR: 31 sièges
  • CDP: 4 sièges
  • Union du centre: 3 sièges
  • CNI: 1 sièges
  • FNRI: 7 sièges

Sources

  • Philippe Nivet, Le Conseil municipal de Paris de 1944 à 1977, éditions de la Sorbonne, 1994.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

🔥 Top keywords: Wikipédia:Accueil principalListe de sondages sur les élections législatives françaises de 2024Spécial:RechercheJordan BardellaChampionnat d'Europe de football 2024N'Golo KantéJodie DevosKylian MbappéÉlections législatives françaises de 2024Marcus ThuramLe Jardin des Finzi-Contini (film)Maria Schneider (actrice)Cookie (informatique)Championnat d'Europe de footballNouveau Front populaireKevin DansoAntoine GriezmannÉric CiottiChampionnat d'Europe de football 2020Dominique SandaMike MaignanWilliam SalibaLionel JospinÉlections législatives de 2024 dans l'EssonneFront populaire (France)Françoise HardyÉlections législatives de 2024 à ParisRassemblement nationalJean-Luc MélenchonFichier:Cleopatra poster.jpgOlivier GiroudSébastien ChenuDidier DeschampsLa Chronique des BridgertonÉlections législatives de 2024 dans les YvelinesLilian ThuramListe de partis politiques en FranceAnne SinclairGabriel Attal