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État fédéré situé dans l'est du pays, frontalier de la Tchéquie, de la Pologne, de la Bavière, de la Thuringe, de la Saxe-Anhalt et du Brandebourg, l'État libre de Saxe est le sixième en nombre d'habitants et le dixième en superficie des Länder allemands. Sa population et sa superficie la placent au milieu du classement des Länder allemands. Sa capitale est Dresde et son ministre-présidentMichael Kretschmer.
Le fleuve principal de la Saxe est l'Elbe. Les affluents de l'Elbe qui prennent leurs sources en Saxe sont la Mulde, la Zschopau, l'Elster blanche et la Spree.
La Saxe se trouve dans une zone climatique tempérée.
La Francie orientale s’étend ensuite vers l’est pour former le Saint-Empire en 962 avec Othon Ier.
Petit à petit, le duché de Saxe s’agrandit, assujettissant toutes les contrées comprises depuis le cercle de Haute-Saxe. Le duc Henri X de Saxe possède aussi la Bavière. Cependant, la politique impériale tient les duchés séparés.
En 1154, l'empereur Frédéric Ier Barberousse réunit les deux duchés dans les mains d’Henri le Lion. Après le conflit en 1177 entre les deux hommes, l’immense duché de Saxe fut partagé en de nombreux fiefs. Un nouveau duché de Saxe fut constitué, différant entièrement du premier.
Le second duché de Saxe est formé en 1180 et donné à Bernard d’Ascanie. Il ne comprend plus que les territoires de Wittemberg-sur-Elbe et Lauenbourg-sur-Elbe et a peu d’importance. Il s'affaiblit encore quand, en 1260, la maison ascanienne investie de ce duché se scinde en deux lignes : celles de Saxe-Lauenbourg et de Saxe-Wittemberg.
Après la réversion du fief de Saxe-Wittemberg en 1422 l'empereur inféoda la maison de Wettin à ce duché haut-saxon, ignorant les droits successoraux bas-saxons de Lauenbourg, dont la lignée ascanienne ne s'éteignit qu'en 1689 avec la mort du duc Jules-François de Saxe-Lauenbourg. Ensuite la Saxe-Lauenbourg fut gouvernée en unions personnelles avec l'électorat de Hanovre, puis la couronne danoise et enfin la couronne prussienne.
Frédéric Ier de Saxe dit le Belliqueux, premier duc haut-saxon de cette nouvelle maison fut l’un des plus puissants princes allemands. Le duché s’accrut alors de la Misnie, de la Thuringe et du comté palatin de Saxe. Cependant, ses petits-fils s’affaiblirent en partageant leurs États en 1485 :
Ces deux branches évoluent très différemment : la branche Albertine maintient l'intégrité de la Saxe et préserva son pouvoir sur la région, tandis que les Ernestins — suivant la coutume germanique — divisent à plusieurs reprises leurs territoires en créant un ensemble de petits duchés et comtés en Thuringe. Une de ses maisons, la Maison de Saxe-Cobourg-Gotha, accède au trône de Belgique en 1831, du Portugal en 1836, et de Bulgarie en 1887, sans parler de nombreux mariages qui installent sur des trônes les femmes de cette famille (notamment en Allemagne, Russie, Espagne, Suède et Mexique). Plus original et plus décisif pour l'avenir de la Maison de Wettin, en 1840, le mariage de la reine Victoria, certes de la Maison de Hanovre mais Saxe-Cobourg par sa mère, avec son cousin Albert de Saxe-Cobourg et Gotha fait passer le trône britannique dans la maison de Wettin en 1901. La maison de Windsor qui occupe actuellement le trône britannique est en réalité la maison de Wettin portant un nom anglicisé par le roi George V en 1917, au beau milieu de la Grande guerre et alors que le Royaume-Uni était largement germanophobe.
Si en 1521, l'électeur de Saxe accorde sa protection à Martin Luther et permet la propagation des thèses du réformateur dans toute l'Europe du Nord, en 1697, son successeur Frédéric-Auguste Ier de Saxe se convertit au catholicisme et est élu roi de Pologne sous le nom d'Auguste II. Il réunifie les deux couronnes, marie son héritier à la fille de l'empereur et deux de ses petites-filles épousent l'une le roi d'Espagne, l'autre le dauphin de France, fils de Louis XV, et sera la mère des trois derniers rois de France.
Seules quelques petites parties de territoires restent hors du duché, formant ce que l’on appelle les « duchés saxons ». La couronne de Pologne ne se transmet pas automatiquement, car la monarchie polonaise est élective et non héréditaire. La couronne polonaise est proposée en 1791 à Frédéric Auguste III, qui la refuse. La Pologne est en effet l'objet de fortes pressions politiques et militaires de la part des monarchies russe, prussienne et autrichienne.
Dans les guerres de la Révolution française, il resta neutre autant que possible. Après la bataille d'Iéna, la Saxe intègre la confédération du Rhin et fournit à Napoléon Ier des troupes auxiliaires. L'empereur des Français souhaite renforcer la Saxe et la Bavière, le Wurtemberg et le Bade, afin de créer des États-tampons alliés, voisins de la Prusse et de l'Autriche: il élève les duc-électeurs de Saxe et de Bavière à la dignité royale. Frédéric-Auguste III devient alors Frédéric-Auguste Ier de Saxe, roi de Saxe. Fidèle à la cause de Napoléon, le Congrès de Vienne (1814/1815) le sanctionne par la perte d'un tiers de ses États, qui sont annexés à la Prusse. Cette partie du territoire constitue la « Saxe prussienne ».
En 1831, à la suite d'insurrections qui éclatent à Dresde et à Leipzig, le roi Antoine Ier de Saxe est obligé d'octroyer une constitution, qui subit des modifications en 1848, après de nouvelles révoltes.
À la fin du XIXe siècle et du fait de la précoce industrialisation de la région, la Saxe est l'un des berceaux du mouvement ouvrier en Allemagne. Dès 1867, sont élus les premiers représentants socialistes et vers 1900 le Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) y obtient près de 59 % des voix aux élections du Reichstag[2]. Le Parti crée dans la région de nombreuses associations syndicales qui encadrent le mouvement ouvrier.
À l'instar des autres monarchies allemandes, le royaume de Saxe disparait à la fin de la Grande Guerre dans la tourmente qui suit la défaite. Le roi Frédéric-Auguste III de Saxe abdique le et la république est proclamée.
Intégrée à la nouvelle République de Weimar, la Saxe devint en 1920 un Freistaat, un État libre, comme la plupart des autres États allemands.
Les années 1920 voient une large domination du SPD (sociaux-démocrates) et du Parti communiste d'Allemagne (KPD) sur la scène politique saxonne. Le NSDAP arrivé au pouvoir en 1933, décide la dissolution du Landrat (Parlement du Land), mettant en place la subordination au pouvoir central. Un an plus tard, l'État libre de Saxe cesse d'exister légalement.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, à Torgau sur l'Elbe, le , deux mois après le bombardement de Dresde, les troupes soviétiques et américaines font leurs jonction. La Saxe est alors occupée par les deux armées stationnant de part et d'autre du fleuve. Pendant ce temps fut formé, dans le Land, un gouvernement sous la direction du social-démocrate Rudolf Friedrichs (1892-1947).
Le mouvement de contestation du régime communiste, en 1989, qui provoquera sa fin et la réunification allemande, est parti du Land de Saxe, plus particulièrement des villes de Leipzig et de Dresde[2].
Le , à l'occasion des commémorations du bombardement de Dresde par les armées alliées en 1945, entre 3 000 et 5 000 membres de l'extrême droite ont manifesté devant le parlement de Saxe. Soixante-dix personnes ont été interpellées à la suite d'affrontements. Au même moment, plus de 50 000 personnes ont manifesté contre le nazisme. Des milliers de chandelles ont été placées devant l'opéra Semper comme symbole de la paix.
Depuis 2012, il n'y a qu'un district en Saxe: la Landesdirektion Sachsen. Son siège principal est à Chemnitz, des bureaux annexes se trouvent à Bautzen, Görlitz et Zwickau.
La CDU a conservé sa majorité absolue pendant quatorze ans. En 2002, l'ancien ministre régional des Finances, Georg Milbradt, remplace Biedenkopf comme ministre-président. Il subit un important revers aux élections de 2004, avec seulement 41 % des voix. Le scrutin voit l'émergence du Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD), formation d'extrême droite qui remporte 9,2 %. Il est contraint de s'associer au SPD, qui n'a remporté que 9,8 % des suffrages, dans une « grande coalition ».
La Saxe est le berceau du mouvement PEGIDA (2014), mouvement de droite populiste qui lutte contre la politique d'asile du gouvernement et dénonce l'islamisme radical. Le mouvement qui organise régulièrement des manifestations est particulièrement actif à Dresde et dans le Land.
Les élections de 2014 voient également la percée de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) et l'effondrement du FDP, qui disparaît du Parlement. Tillich, toujours solidement en tête, se retourne alors vers les sociaux-démocrates et reconstitue une grande coalition. Après que la CDU a été devancée par l'AfD dans le Land aux élections fédérales de 2017, Tillich démissionne au profit de Michael Kretschmer.
Sur les cinq plus grandes villes du Land, trois sont détenues par le SPD, une par la CDU, à savoir Dresde, et une par le FDP.
Comme tous les Länder allemands, la Saxe dispose de son Parlement, le Landtag, de son gouvernement (Staatsregierung) et d'une cour d'appel régionale, qui siègent à Dresde. Le tribunal constitutionnel régional (Verfassungsgerichtshof) est cependant installé à Leipzig.
Héritier du Royaume de Saxe et de l'État libre de Saxe, le Land de Saxe bénéficie d'un riche passé économique et industriel. La région possédait d'importantes ressources minières (dont notamment argent, charbon, lignite, potasse et uranium) et fut au XIXe siècle l'une des premières régions industrielles d'Allemagne dans des domaines aussi différents que le textile, la mécanique, les jouets, les instruments de musique (Markneukirchen), l'optique et l'horlogerie (Glashütte)[2]. Elle est l'un des berceau de l'automobile avec Auto Union, créée en 1932 et établie en 1936 à Chemnitz, qui donnera naissance à la marque Audi, ainsi que de DKW, entreprise d'automobiles et de motocyclettes fondée en 1917 à Zwickau. La Saxe est également présente dans l'industrie pharmaceutique avec notamment Sächsisches Serumwerk Dresden (SSW Dresden) fondée en 1911.
Les montagnes du sud se consacrent à l'élevage ; les riches plaines du nord, aux cultures intensives (blé, betteraves, pommes de terre…).
Région densément peuplée et urbanisée, elle est dotée très tôt d'un réseau dense de chemins de fer (certains datent de 1840).
Au temps de la RDA, grâce à son sous-sol riche (lignite, potasse, charbon) et à ses traditions industrielles, la Saxe est la plus forte région économique du pays. Elle poursuit sa tradition de fabrication automobile avec l'entreprise VEB Sachsenring Automobilwerk Zwickau (1958-1991) qui produit la célèbre Trabant et est présente dans l'informatique[2]. Au lendemain de la réunification, le Land voit fermer la majorité des industries anciennes remplacées en partie seulement par des filiales d'entreprises ouest-allemandes.
Dans les années 2000-2010, la Saxe est l'ancien Land d'Allemagne de l'Est qui obtient les meilleurs résultats économiques avec un taux de chômage de 6,1 %, une croissance industrielle importante et des industries de pointe dans l'automobile, les montres de luxe (Nomos Glashütte[3]) et l'informatique[2].
La population du Land diminue de manière générale dans les années 1990-2010, avec pour seules exceptions les villes de Leipzig et de Dresde qui voient leur population augmenter. Certaines villes sièges d'industries anciennes comme Hoyerswerda qui avait connu sous la RDA une expansion importante de son développement urbain liée à l'exploitation du lignite, voient leur population s'effondrer (-40 %)[2].