Cagnes-sur-Mer est une ville du sud-est de la France située sur les rives de la mer Méditerranée, entre Saint-Laurent-du-Var et Villeneuve-Loubet. Elle s'étend le long d'une anse offrant près de quatre kilomètres de plage et est entourée de collines, dont celle du château qui culmine à 90 mètres d'altitude.
La superficie de la commune est de 1 795 hectares ; l'altitude varie entre 0 et 187 mètres[1].La classification sismique est zone 4 (sismicité moyenne)[2] et quelques séismes sont ressentis à Cagnes-sur-Mer[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 15,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 834 mm, avec 6,5 jours de précipitations en janvier et 2,1 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Antibes », sur la commune d'Antibes à 9 km à vol d'oiseau[9], est de 15,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 879,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −4,4 °C, atteinte le [Note 1],[10],[11].
Statistiques 1991-2020 et records ANTIBES_SAPC (06) - alt : 32m, lat : 43°35'57"N, lon : 7°06'40"E Records établis sur la période du 01-07-1988 au 04-01-2024
Cagnes-sur-Mer a été la première ville, à partir du , à mettre une amende de 35 € pour les vélos qui dépassent 10 km/h sur les pistes cyclables[16],[17]. Les contrevenants seront contrôlés par radars, comme des automobilistes[18]. Il faut savoir que la majorité des vélos ne disposent pas de compteur de vitesse, qui n'est pas obligatoire.
Au , Cagnes-sur-Mer est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[20].Elle appartient à l'unité urbaine de Nice[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant 51 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 3],[21],[22]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nice, dont elle est une commune du pôle principal[Note 4],[22]. Cette aire, qui regroupe 100 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[23],[24].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[25]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[26].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (70,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (60,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (62,6 %), forêts (21,3 %), zones agricoles hétérogènes (7,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,9 %), eaux maritimes (0,4 %)[27].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Vue sur Cagnes-Sur-Mer à la tombée de la nuit depuis le Haut de Cagnes.
En 2009, le nombre total de logements dans la commune était de 29 344, alors qu'il était de 25 994 en 1999[a 1].
Parmi ces logements, 79,1 % étaient des résidences principales, 15,1 % des résidences secondaires et 5,8 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 24,1 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 75,1 % des appartements[a 2].
La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 56,9 %, en hausse par rapport à 1999 (53,0 %). La part de logements HLM loués vides (logements sociaux) était toujours très inférieure au seuil légal de 20 % : 4,5 % contre 4,2 % en 1999[a 3].
La commune doit son nom au torrent et fleuve côtier qui la traverse, la Cagne. On retrouve ce nom sur des tronçons ou des affluents de la Cagne (Cagnette, Vescagne, Combe de Cagnes) dans la région de Vence et de Coursegoules. Il peut s'agir à l'origine d'un terme générique renvoyant à la présence de roseaux ou de cannes sur les rives d'un ruisseau[Note 5].
Cagnes semble apparaître au XIe siècle. De par sa proximité avec le fleuve Var qui sert de frontière entre le comté de Provence et celui de Savoie, il devient en 1388 un poste frontière important. Après avoir souffert de nombreux conflits frontaliers au XVIe siècle, la bourgade connaît une période de calme sous le règne de Louis XIII avant de subir de nouvelles invasions sous les règnes de Louis XIV et Louis XV.
Comme le reste du littoral des Alpes-Maritimes, le territoire de Cagnes-sur-Mer a livré des traces d'occupations anciennes. Parmi elles, on citera notamment une exploitation agricole antique au Moulin de Cassol[35] (près de la gare) et un atelier de céramique au lieu-dit Saint-Véran.
Le premier site se présente comme un petit bâtiment abritant des bassins liés à des pressoirs à raisin ou à olive pour produire du vin ou de l'huile. Il semble avoir fonctionné entre le milieu du Ier siècle et le IIIe siècle, bien que l'on ait aussi trouvé des céramiques du Ve siècle associées aux structures mises au jour[36].
À Saint-Veran a été mis au jour un four antique ayant produit des céramiques communes (casseroles, marmites...). Le mobilier associé se compose essentiellement de céramiques de l'Antiquité tardive (Ve siècle). On notera l'importance des importations d'Afrique du Nord antique et même de la mer Égée qui montrent le maintien des liens du littoral de la Gaule avec le reste de Méditerranée à cette période[37].
L'histoire de la ville est étroitement liée à celle de son château. En effet, c'est en 1309 que Rainier Ier Grimaldi, coseigneur de Monaco, devient seigneur de Cagnes. Il fait bâtir le château Grimaldi qui deviendra bientôt une propriété de la branche des Grimaldi d'Antibes, jusqu'à la Révolution française. Au XVIIe siècle, Jean-Henri Grimaldi, marquis de Corbons et baron de Cagnes[38], sous la protection de Louis XIII et de Richelieu, transforme le château médiéval en une demeure confortable dans laquelle il mène une vie fastueuse.
Plaque datant de la Révolution française sur un mur du Haut-de-Cagnes (Alpes-Maritimes).
Lors de la Révolution française, la famille Grimaldi est chassée de la ville et se réfugie à Nice. Le château est laissé à l'abandon jusqu'à ce qu'un particulier le rachète et le restaure en 1875. Le dernier marquis de Cagnes et d'Antibes s'éteint en Belgique au XXe siècle.
À la fin du XVIIIe siècle, des pêcheurs viennent de Menton deux fois par an jeter leurs filets dans les eaux cagnoises. Ces dernières sont si poissonneuses qu'ils décident de s'installer définitivement sur cette côte, alors marécageuse, vite rejoints par des Cagnois qui abandonnent leurs activités agricoles. Le petit village ne cesse de prospérer grâce à la pêche, atteignant son apogée au début du XXe siècle avec une flotte de plus d'une centaine de pointus (nom donné aux bateaux de pêche locaux). Le Cros-de-Cagnes a célébré les 200 ans de sa création le 1er juin 2013 lors d'une journée de festivités impliquant toutes les associations locales[39],[40].
À la suite de la démission collective du conseil municipal, une élection municipale partielle a eu lieu en février 1998, amenant à la réélection de Louis Nègre.
Au 6 août 2013, Cagnes-sur-Mer est jumelée avec[43] :
Passau (Allemagne) depuis 1973. Chaque année, de nombreux jeunes Cagnois effectuent des échanges avec des jeunes de la ville allemande dans le cadre scolaire.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[44],[Note 6].
En 2021, la commune comptait 52 580 habitants[Note 7], en augmentation de 6,61 % par rapport à 2015 (Alpes-Maritimes : +1,99 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement âgée.En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 29,9 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 32,7 % la même année, alors qu'il est de 30,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 23 953 hommes pour 27 458 femmes, soit un taux de 53,41 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (52,72 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[47]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,9
90 ou +
2,4
10,8
75-89 ans
14,3
16,9
60-74 ans
19,5
20,2
45-59 ans
18,9
18,4
30-44 ans
17,4
15,7
15-29 ans
13,9
17,1
0-14 ans
13,5
Pyramide des âges du département des Alpes-Maritimes en 2020 en pourcentage[48]
Il y a huit maisons de retraite à Cagnes-sur-Mer, dont sept sont médicalisées (il s'agit d'EHPADs - Établissements d'Hébergement des Personnes Âgées Dépendantes). L'EHPAD Cantazur de 79 places est un établissement public. Les six autres EHPADs sont privés à but lucratif[52].
On trouve également la polyclinique Saint Jean à Cagnes sur Mer qui regroupe un service d'urgences, un service de Médecine, un service de chirurgie, et une Maternité[53].
En 2010, le revenu fiscal médian par ménage était de 28 206 €, ce qui plaçait Cagnes-sur-Mer au 17 294e rang parmi les 31 525 communes de plus de 39 ménages en métropole[61].
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2017 : médiane en 2017 du revenu disponible, par unité de consommation : 22 110 €[62].
En 2009, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 29 157 personnes, parmi lesquelles on comptait 73,7 % d'actifs dont 65,5 % ayant un emploi et 8,2 % de chômeurs[a 4].
On comptait 14 051 emplois dans la zone d'emploi, contre 11 435 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la zone d'emploi étant de 19 395, l'indicateur de concentration d'emploi[Note 8] est de 72,4 %, ce qui signifie que la zone d'emploi offre un moins d'un emploi par habitant actif[a 5].
Au 31 décembre 2010, Cagnes-sur-Mer comptait 5 912 établissements : 101 dans l’agriculture-sylviculture-pêche, 241 dans l'industrie, 788 dans la construction, 3 828 dans le commerce-transports-services divers et 954 étaient relatifs au secteur administratif[a 6].
Une zone touristique internationale (ZTI), où les commerces de détail peuvent déroger au repos dominical des salariés, a été délimitée sur une partie du territoire de la commune par un arrêté en date du 5 février 2016[65].
Acheté par la municipalité en 1939, le château[80] est transformé en musée en 1946. Outre son intérêt architectural et sa fresque représentant la chute de Phaéton, réalisée en 1620 par Giulio Benso, le château abrite un musée ethnographique de l'olivier, la donation Suzy Solidor comprenant une quarantaine de portraits de la chanteuse réalisés par de grands noms de la peinture du début du XXe siècle, la donation André Verdet et un musée d'art moderne méditerranéen[81]. Chaque été, le château propose également des expositions temporaires dans le cadre de son Festival international de la peinture.
C'est en 1907 que le peintre Pierre-Auguste Renoir fait l'acquisition d'une propriété[82], dans le quartier des Collettes[83], où il s'installe en 1908 après avoir fait construire la villa-atelier et dans laquelle il vivra jusqu'à sa mort en 1919[84]. Il y vivra avec sa femme Aline et leurs trois enfants, Pierre, Jean et Claude. C'est là qu'il abordera pour la première fois la sculpture avec l'aide de Richard Guino. Malgré ses rhumatismes articulaires, il y a peint jusqu'à la fin de sa vie[85]. Il y a reçu de nombreux amis artistes et son marchand Ambroise Vollard.
Domaine des Collettes - Maison Renoir côté sud.
Maison Renoir, côté nord avec la grande fenêtre de l'atelier.
L'ancienne ferme du domaine des Collettes.
Vénus Victrix sculptée par Renoir et Richard Guino, dans l'orangeraie.
Aujourd'hui transformé en musée, ce domaine propose, outre la visite de l'atelier du peintre, des tableaux de la période nacrée (1889 à 1919), des sculptures, des lithographies et des études préparatoires.
En , l'hippodrome de la Côte d'Azur ouvre ses portes avec des installations provisoires. Huit ans plus tard, en , c'est l'inauguration officielle. Depuis, les infrastructures n'ont cessé de se développer et de s'améliorer, ce qui lui a permis de devenir l'un des plus importants hippodromes de France aussi bien d'un point de vue sportif (nombreuses courses de Groupes en trot, galop et obstacle) qu'au niveau de la fréquentation.
La médiathèque est installée dans une maison de maître de 420 m2, à proximité de la gare de Cagnes-sur-Mer, achetée par la ville en . Sur la façade sud du bâtiment on trouve un cadran solaire. La première vidéothèque du département est inaugurée en 1988. Site de la Médiathèque
Des documents relatifs au peintre Pierre-Auguste Renoir peuvent être consultés sur place[86].
Charles Géniaux (1870-1931), romancier, journaliste et photographe, a vécu à Cagnes-sur-Mer et y est enterré.
Georges-Émile Lebacq (1876-1950), peintre belge impressionniste et post-impressionniste, vécut à Cagnes-sur-Mer de 1906 à 1918. Une de ses toiles, l'Olivier, se trouve au Château-musée Grimaldi.
Coupé : au 1er d'or au levron passant d'azur, au 2e de gueules à la barre d'argent[91].
Devise : « La foi sauve l'âme » (La fe sauva l'ama).
Ces armoiries sont en fait des armes imposées d'office à la suite de l'édit de novembre 1696, elles sont dues à un commis de Charles d'Hozier (cf. Armorial général de 1696, Provence, 1re partie, folio 701).
Selon Cappati, les véritables armes de cette commune seraient les suivantes :D'azur à l'agneau pascal d'argent. Elles apparaissent sur deux pierres d'angles du château. L'une est encore en place (angle nord, à mi-hauteur), l'autre a été déposée et est exposée à l'intérieur du musée.
Collectif (dir. Jean-Luc Flohic), Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes en deux volumes, vol. I : Cantons d'Antibes à Levens, Paris, Flohic Éditions, coll. « Le Patrimoine des Communes de France », , 504 p. (ISBN2-84234-071-X), p. 181 à 192.
Librairie Hachette et société d'études et de publications économiques, Merveilles des châteaux de Provence, Paris, Collection Réalités Hachette, , 324 p.
Cagnes-sur-Mer : Sarcophages à compartiments; murs et linteaux; moulins, sur archeo-alpi-maritimi.com/
Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et fortifications de la France au Moyen Âge, Strasbourg, éditions Publitotal, (réimpr. 1991), 1287 p. (ISBN2-86535-070-3)
Une vision d’ensemble de l’architecture castrale. Page 222 : Cagnes-sur-Mer.
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]